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Vincenzo Nibali s'impose à Bormio et libère l'Italie, Tom Dumoulin reste en rose mais a perdu gros

Julien Chesnais

Mis à jour 23/05/2017 à 19:52 GMT+2

TOUR D'ITALIE - La redoutable 16e étape du Giro a tenu ses promesses ce mardi sur la route de Bormio. Parti dans la dernière descente, où il a lâché Nairo Quintana (Movistar), Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) s'est imposé pour offrir une première victoire à l'Italie. Le "requin de Messine" se replace également au général après la grosse défaillance de Tom Dumoulin (Sunweb), malade.

Vincenzo Nibali sur le podium après sa victoire à Bormio (16e étape)

Crédit: Getty Images

Tom Dumoulin (Sunweb) était inébranlable depuis sa prise de pouvoir la semaine dernière, au chrono de Montefalco. Mais le Néerlandais a fini par tomber de son piédestal, ce mardi, lors de l'étape reine du Giro. Le maillot rose lui appartient toujours. Mais ses adversaires sont revenus dans le rétroviseur à cinq jours de l'arrivée à Milan.
Victime d'un problème physique aussi inattendu qu'improbable au pied de l'ultime ascension, à 35 kilomètres de l'arrivée, Dumoulin a fini par limiter la casse pour ne perdre que deux minutes sur Nairo Quintana (Movistar) à l'issue de cette 16e étape remportée par Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), premier vainqueur italien sur ce 100e Giro. Ce dernier se replace également dans la course à la victoire finale. Dumoulin n'a plus que 31'' de marge sur Quintana. Et 1'12'' sur l'Italien. Un peu décevant dans le final, où il n'avait visiblement pas les jambes pour suivre, Thibaut Pinot recule lui au 4e rang, à 2'38''.
Le Mortirolo, puis le Stelvio à deux reprises. Soit trois montées à très haute-altitude. Pour un dénivelé total flirtant les 5500m sur un parcours de 222 kilomètres. Sur le papier, l'étape reine du Giro promettait du très grand spectacle. Il y en a eu. Mais l’événement de la journée n'était pas de l'ordre du prévisible. Dumoulin n'a pas craqué sous les coups de boutoir de ses adversaires. Il a été trahi par son physique, si robuste depuis deux semaines.
Après avoir avalé les deux premières ascensions du jour sans laisser transparaître des signes de faiblesses, le natif de Maastricht s'est subitement arrêté sur le bord de la route au pied du col de l'Umbrail (1re catégorie, 13,4km à 8,4%). Enlevant maillot et cuissard, il a alors dû satisfaire un besoin naturel, laissant filer le groupe des favoris, réduit à une vingtaine d'unités. À coup sûr l'une des images de ce Giro.

Nibali a fait parler ses talents de descendeur et s'est payé Landa

Repartant avec plus d'une minute de retard, le visage blême, sans expression, le Giro semblait alors s'envoler pour Dumoulin. Mais il n'a finalement pas craqué. Heureusement pour lui, ses jambes étant bien meilleures que son système digestif. Basculant au sommet de l'ascension avec deux minutes de retard sur Nibali, il n'a ensuite quasiment rien perdu dans la longue descente (22km) menant à Bormio, ne déboursant que 2'17'' au final sur l'Italien. Presque un moindre mal.
Les favoris n'ont évidemment pas attendu Dumoulin. Nibali a été le premier à ouvrir les hostilités, à mi-pente de la dernière ascension. Quintana a pris son sillage. Suivis ensuite de Domenico Pozzovivo (AG2R La Mondiale) et Ilnur Zakarin (Katusha). Une fois le sommet franchi, il a alors fait parler ses talents de descendeur pour distancer les trois hommes et revenir sur Mikel Landa (Sky), dernier rescapé d'une échappée fleuve où Steven Kruijswijk (Lotto-NL-Jumbo) et Andrey Amador (Movistar), membres du top 10, avaient contraint le peloton à rouler sur un rythme effréné depuis le départ.
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Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) et Nairo Quintana (Movistar) dans le Stelvio

Crédit: Getty Images

Largué au général, Landa n'avait pas d'intérêt à collaborer avec Nibali. Mais le Basque l'a quand même fait. Et il l'a payé cher. Roulant en première position durant le dernier kilomètre tortueux, le Basque s'est fait coiffer sur le fil par l'Italien, délivrant ainsi les Tifosi, sevrés de victoires depuis le départ de Sardaigne.
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Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) vainqueur de la 16e étape à Bormio devant Mikel Landa (Sky)

Crédit: Getty Images

Thibaut Pinot a de nouveau connu une journée mitigée après une journée de repos. Incapable de suivre les attaques de Nibali, le Français a dû se contenter de la compagnie de Jungels, Mollema, Formolo et Yates, ce petit groupe ayant lâché 1'35'' à l'arrivée. Si Pinot se rapproche du rose après la défaillance de Dumoulin, il s'éloigne de son objectif initial, le podium. Passé de la 3e à la 4e place, il accuse désormais 1'26'' de retard sur Nibali. Pas la meilleure manière de débuter la dernière semaine. Mais pour lui et les autres, les chances de se rattraper ne manqueront pas, au regard du menu très montagneux qui les attend d'ici Milan.
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