La triple couronne de Froome

Une drôle de dernière journée pour un Giro décidément particulier. Voilà ce que nous a réservé cette 21e étape très vite neutralisée à l'initiative de Christopher Froome (Sky), pas rassuré par le circuit tortueux tracé dans Rome. Pas de quoi priver "Froomey" de sa victoire finale, le premier Girode l'histoire remporté par un Britannique. Au sprint, c'est Sam Bennett (Bora-Hansgrohe) qui s'est montré le plus rapide, son 3e succès sur ce Giro 2018.

Alors que l'on attendait une course tranquille, un défilé classique, les coureurs ont entamé dans les premiers des 11 tours de circuit de longues palabres avec la direction de course pour neutraliser les temps dès le 3e tour. Une décision souhaitée surtout par Chris Froome et les Sky et à laquelle tout le monde a fini par agréer. Si la situation n'est pas une première, elle laisse malgré tout un dernier petit goût amer.

Finissant tranquillement, loin de la tête (+ 17''32''), Froome remporte donc à la fois le maillot rose et le maillot bleu de ce Giro, une première depuis Marco Pantani en 1998, et devient surtout le premier coureur depuis Bernard Hinault à remporter successivement les trois Grands Tours. Et le 7e à avoir remporté Giro-Tour-Vuelta en carrière.

Les temps neutralisés à 80km de l'arrivée, il ne restait plus que le sprint final pour entretenir du suspense, malgré les nombreuses attaques. Parfaitement lancé par ses équipiers, Elia Viviani (Quick-Step Floors) semblait bien parti pour s'offrir un nouveau succès lorsqu'il a démarré à 150m de la ligne. Mais c'était sans compter sur Sam Bennett, calé dans sa roue. L'Irlandais, plus puissant, n'a eu aucun mal à dépasser l'Italien pour s'offrir une 3e succès sur les routes italiennes. Pour Viviani, la consolation viendra du maillot cyclamen, son tout premier en Grand Tour. Le dernier maillot distinctif, celui des jeunes, est lui remporté par Miguel Angel Lopez (Astana), qui montera aussi sur le podium final du Giro, derrière Froome et Tom Dumoulin (Sunweb).