Enrico Battaglin remporte la 5e étape, Rohan Dennis reste en rose

Cette fois, Enrico Battaglin (Lotto NL-Jumbo) a réglé la mire. Après avoir porté son effort trop tôt hier, lors de l'arrivée en bosse de Caltagirone (3e), l'Italien a réalisé le sprint parfait pour remporter la 5e étape du Tour d'Italie ce mercredi. Il a réglé un peloton très réduit en devançant son compatriote Giovanni Visconti (Bahrain-Merida), qui a lancé de trop loin, et le Portugais José Gonçalves (Katusha-Alpecin). Toujours en rose, Rohan Dennis (BMC) n'a pas vacillé alors que Miguel Angel Lopez, tombé dans le final, a perdu une quarantaine de secondes sur ses rivaux à la veille de l'Etna.

Battaglin gagne peu. Mais particulièrement bien. Il s'agit seulement de sa 4e victoire chez les pros. Et sur ces quatre-là, trois ont été raflés sur les routes du Giro (4e étape en 2013, 14e étape en 2014), l'intrus étant la Coppa Sabatini 2011. Trois, c'est également le nombre de victoires collectées par les Italiens en cinq étapes. Elia Viviani avait remporté les deux sprints massifs en Israël. Le contingent transalpin réalise son meilleur début de Giro depuis 2009.

Vallonné comme la veille, le parcours sicilien ne comprenait que trois ascensions répertoriées en 4e catégorie. Rien d'insurmontable. Mais ces trois aspérités étaient comprises dans les 65 derniers kilomètres, donnant ainsi un air de douces montagnes russes au final, ponctué d'un mur d'un kilomètre à 6,1% (passage à 12%) placé avant la flamme rouge. Même si l'opportunité semblait belle, peu de baroudeurs se sont lancés à l'aventure. Seulement quatre l'ont fait. Dès le baisser de rideau. Et sans avoir à batailler.

Le champion d'Irlande Ryan Mullen (Trek-Segafredo), le Luxembourgeois Laurent Didier (Trek-Segafredo), l'Italien Andrea Vendrame (Androni-Sidermec-Bottecchia) et l'Albanais Eugert Zhupa (Wilier Triestina) ont passé la journée devant sur un rythme très tranquille. Le vent de face n'aidant pas, la vitesse moyenne n'était que 35km/h après trois heures de course.

L'écart n'est guère allé au-delà des cinq minutes. Il n'était plus que de 1'30'' lorsque Vendrame, à 21 kilomètres de l'arrivée, s'est isolé pour un baroud d'honneur. Avant de se faire reprendre à trois kilomètres du but. Comme la veille, sur les routes tortueuses de Sicile, la tension était grande au sein du peloton. Une chute massive l'a coupé en deux à 13 kilomètres de l'arrivée. Piégés, Domenico Pozzovivo (Bahrain-Merida) et Maximilian Schachammn (Quick-Step Floors) ont fini par revenir. Le jeune Allemand, porteur du maillot blanc et 6e du général, en a profité pour étaler une santé éblouissante, parvenant à se classer 4e du sprint malgré sa péripétie.

Lopez n'a pas eu cette chance. Victime d'une chute à six kilomètres de l'arrivée, "Superman" a fait la mauvaise opération du jour en concédant 43 secondes. Il aura deux minutes de retard (1'57'') au moment d'aborder le premier grand rendez-vous de ce Giro. Jeudi, les grimpeurs s'expliqueront enfin sur les pentes de l'Etna. Les masques tomberont enfin. Et les interrogations liées à l'état de forme de Chris Froome, encore peu à son avantage ce mercredi (mais sans conséquence au chronomètre), seront en grande partie levées.