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Giro : Simon Yates ne fait plus peur à personne

Christophe Gaudot

Publié 24/05/2019 à 21:39 GMT+2

TOUR D'ITALIE - Outsider sérieux du Giro, favori numéro un selon lui, Simon Yates est désormais repoussé très loin au général. Une sentence terrible pour le Britannique qui va devoir se chercher d'autres objectifs.

Simon Yates (Mitchelton-Scott)

Crédit: Getty Images

Qu'elles paraissent loin les bravades en forme de provocation à la veille du Giro. "Si j’étais à la place de mes rivaux, j’aurais peur. Je me ch... dessus", avait lancé un Simon Yates sûr de son fait à Cyclingnews avant le départ de Bologne. Deux semaines plus tard, il y a fort à parier que ses rivaux rient en repensant à cette sortie. Quand un coureur se permet d'être aussi provocateur, on attend évidemment qu'il assume. Encore plus dans un milieu où l'art du trash-talking n'est pas très répandu. Yates n'a pas assumé et c'est même un euphémisme.

"Extrême souffrance"

Tout avait pourtant si bien commencé pour le frère jumeau d'Adam, deuxième à 19 secondes d'un Roglic qui volait sur le prologue à Bologne. Et puis, petit à petit, la machine s'est grippée inexorablement. Avant la 13e étape de ce vendredi, Yates pointait déjà à 3'46'' de Roglic. Entre Pinerolo et Ceresole Reale, il s'est noyé. "Ce n'est pas la situation dans laquelle nous pensions nous trouver", a reconnu, penaud, à Cyclingnews Matthew White, directeur sportif de la Mitchelton-Scott. Simon (Yates) est passé d'une très bonne position à une extrême souffrance dans la dernière ascension".
Yates avait déjà montré ses limites depuis le début du Giro mais l'accélération de Mikel Landa à 15 kilomètres de l'arrivée ce vendredi les a exposées au grand jour. Incapable de suivre, agacé quand Jan Polanc, le maillot rose du Giro, ne relayait pas après sa défaillance, le Britannique a perdu ses nerfs. C'est évidemment plus le fait d'être relégué au troisième ou quatrième échelon de la course avec Polanc que de voir le Slovène ne pas le relayer qui l'a agacé. L'orgueil du Britannique était touché.

Derrière Madouas et Polanc

Battu par Kangert, Polanc et même le jeune Tricolore Valentin Madouas, Simon Yates a vécu un calvaire au Lago Serru. A l'arrivée, son débours est terrible : 5 minutes sur Ilnur Zakarin et donc 2'03'' sur Roglic et Nibali, ses anciens rivaux. Anciens car à huit jours de l'arrivée du Giro, le leader de la Mitchelton-Scott ne joue plus dans la même cour.
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Team Mitchelton rider Great Britain's Simon Yates takes the start

Crédit: Getty Images

Peut-il croire au miracle ? Sur le Giro 2018, il avait éclaboussé de sa classe les étapes de montagne et menait la danse jusqu'à l'avant-veille de l'arrivée pour terminer finalement à une anonyme et incroyable 21e place à 1h15 de Chris Froome. Si dans le cyclisme, il ne faut jurer de rien, on a du mal à croire que Yates puisse encore peser sur le général. "Nous allons devoir ajuster notre tactique", a d'ailleurs lâché Matthew White à La Chaine L'Équipe. Après deux semaines de course, Simon Yates va devoir accepter la douloureuse vérité : plus personne n'en fait un candidat crédible à la victoire finale.
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