Tour d'Italie - Mikel Landa ou le dilemme si précieux de la Movistar dans la course au maillot rose
Mis à jour 28/05/2019 à 20:15 GMT+2
TOUR D'ITALIE - Richard Carapaz toujours en rose et vainqueur de deux étapes, la Movistar vit pour le moment un Giro exceptionnel, d'autant que Mikel Landa est lui provisoirement 4e du général. De quoi s’interroger sur la stratégie à employer et sur le rôle à donner à l'Espagnol pour les prochaines étapes.
Décidément, c'est un rôle qu'il abhorre mais qui semble année après année lui coller à la peau. Mikel Landa, c'est le leader (ou co-leader) forcé Grand Tour après Grand Tour à se muer en équipier en raison des circonstances. Il y a eu le Giro 2015 où il semble plus fort que Fabio Aru mais doit travailler pour son leader italien. Il y a eu le Tour 2017 où l'Espagnol aurait pu (dû ?) grimper sur le podium si la stratégie de la Sky n'avait pas été aussi stricte. Et il y aura sans doute le Giro 2019.
Landa, équipier … ou plus ?
Pourtant, Landa n'a jamais semblé aussi fort. En montagne, il est impressionnant et n'a jamais perdu de temps sur les favoris, à l'exception des 25'' concédées à Carapaz, Nibali et Yates vers Come. Dans une étape de moyenne montagne donc. D'ailleurs, sur les étapes de montagne, seul Carapaz lui a repris du temps (1'39'') alors que l'Espagnol a repoussé tout le reste de la concurrence à plus d'une minute trente. Pour autant, à l'exception de la montée vers Lago Serru, on ne l'a jamais vu attaquer. La faute au maillot rose conquis à la pédale le lendemain par Richard Carapaz. Si la nouvelle aura été fantastique bien sûr dans la quête de victoire finale des Movistar, elle l'a bien moins été pour Landa, obligé de réfreiner ses envies d'offensives. Une nouvelle fois.
Jusqu'ici, le Basque semble plutôt bien accepter la situation, à l'image de ce qu'il s'est passé ce mardi sur la route de Ponte di Legno. Lorsque Pedrero s'est écarté dans le Mortirolo, Landa n'a pas hésité à rouler pour le maillot rose, même si cela ressemblait plus à une alliance entre deux leaders (il a demandé des relais à Carapaz) qu'à un équipier se sacrifiant. Mais à la vue des jambes de l'Espagnol, qui paraissait le plus fort ce mardi, le voir rester au côté du leader du Giro est un signe de la bonne entente entre les deux hommes. Reste à savoir ce qu'il en sera tout au long de la semaine. Landa acceptera-t-il de revivre un scénario à la 2015 et se contenter d'un podium ? Tout dépendra de la tactique de sa formation.
Piéger ou protéger, un choix primordial
Car la Movistar a un choix prépondérant à faire sur sa stratégie à employer. Avec deux armes aussi fortes, aussi bien placées, c'est un luxe non négligeable. La logique voudrait bien sûr que Landa se mette complètement au service du maillot rose. C'est probablement ce qui se passera et la Movistar est habituée à jouer ainsi. L'audace voudrait, elle, que la formation espagnole envoie Landa aux avant-postes, par exemple dans l'étape dantesque de samedi, pour forcer ses adversaires, Roglic et Nibali en tête, à travailler sous peine de voir le Basque de parer de rose à son tour. Ou permettre, en cas de retour sur Landa, au maillot rose de contrer.
Mais, à cinq jours de l'arrivée à Vérone, Richard Carapaz est évidemment le grand favori pour remporter ce Tour d'Italie 2019. Vu la force du collectif de la Movistar, illustré par l'énorme montée de Pedrero et Carreterro sur le Mortirolo, et celle de l'Équatorien, on ne voit qu'une erreur tactique majeure de la formation espagnole pour la priver du succès final. Malgré Nibali. Malgré la montagne restante. Malgré surtout l'ambition de Landa.
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