Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tour d'Italie - Richard Carapaz, la demi-surprise devenue rival n°1 de Primoz Roglic

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 25/05/2019 à 22:13 GMT+2

TOUR D’ITALIE – Auteur d’un énorme numéro dans la Val d’Aoste sur la route de Courmayeur, Richard Carapaz s’est emparé du maillot rose au terme de la 14e étape. Si son avance reste infime sur Primoz Roglic (Jumbo-Visma), l’Equatorien s’affirme jour après jour comme un candidat sérieux pour la victoire finale. Voire même comme le rival n°1 du Slovène.

Richard Carapaz

Crédit: Getty Images

On avait découvert Richard Carapaz l’an dernier lorsqu’il avait, à la surprise générale, pris la 4e place du Giro au terme d'une course admirable, marquée par une victoire d'étape. A la pédale, sans jamais bénéficier d’un quelconque bon de sortie comme cela a pu être le cas d'Ilnur Zakarin ou Bauke Mollema vers le Lago Serru, le coureur de la Movistar est allé rafler, samedi, sa deuxième victoire d'étape lors de cette édition 2019 et le maillot rose.
Ce coup double est un résultat surprenant pour l’Equatorien, dont les uniques succès professionnels dataient d'il y a quelques mois à l’occasion du Tour des Asturies (général et une étape). Un scénario qui s’est répété cette année. "L’an dernier, ma victoire sur le Tour des Asturies m'a donné une confiance pour le Giro, expliquait-il au départ. Cette année, je me retrouve dans la même configuration". Mais avec une ambition décuplée.

Le maillot rose était dans son esprit

"L’équipe a décidé de me faire confiance pour le Giro d’Italia 2019, racontait-il en octobre dernier. Les entraîneurs pensent que j’ai beaucoup de chances de gagner, l’équipe sera formée en fonction de mes exigences. Cette année, nous y sommes allés pour essayer, l’an prochain, nous irons nous battre pour la victoire. Je me suis imposé, comme grand objectif, de ramener le maillot rose pour l’Équateur.”
Pourtant, au départ de Bologne, personne ou presque n’évoquait véritablement le grimpeur de la Movistar comme un candidat crédible à la victoire finale. La faute à une concurrence (Roglic, Nibali, Lopez, Yates, Dumoulin) censée lui être supérieure. Après 14 jours de course, difficile de ne pas donner tort à ce constat.
picture

Richard Carapaz (Movistar), lors de la 14e étape du Giro 2019

Crédit: Getty Images

3’23’’ de repris à Roglic

Bien sûr, l’abandon de Dumoulin en début d'épreuve a servi ses desseins. Mais les autres semblent juste moins forts. Après le chrono de San Marin, tout le monde avait oublié Richard Carapaz, pointé alors à plus de trois minutes de Primoz Roglic. Un débours que l’on pensait insurmontable pour l’Equatorien mais qui masquait la pourtant belle performance du grimpeur de la Movistar dans l’exercice solitaire, avec seulement 50’’ de concédées sur NIbali et 39’’ sur Jungels. Et le deuxième temps de la montée. Comme un avant-goût des shows réservés en montagne.
Vendredi, vers Ceresole Reale, sa performance est encore passée inaperçue, masquée par la neutralisation du duo Roglic-Nibali, par les retours au général de Zakarin et Mollema, par les déceptions Yates et Lopez et même par l’attaque lointaine de Mikel Landa. Elle avait pourtant déjà été énormissime. Sorti à 4km de l’arrivée, l’Equatorien a repris 22’’ à l’Espagnol pourtant plus rapide sur la distance que tous leurs adversaires à la victoire finale. Un festival qui prouvait les jambes du feu du 4e du Giro 2018.
picture

Carapaz - Giro d'Italia 2019 stage 14 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Quid de la cohabition avec Landa ?

Samedi, il est parti cette fois bien plus loin (28km) pour réaliser une performance encore plus éblouissante, avec le gain au final du premier maillot rose de sa carrière. "Je ne peux pas y croire, avouait-il à l’arrivée. C'est un rêve. J'ai travaillé dur pour cela et ces efforts énormes portent maintenant leurs fruits. Nous savions que le San Marco devrait me convenir. J'ai vu un moment propice pour attaquer à trois kilomètres du sommet. J'ai tout fait pour saisir cette avance d'une demi-minute et, ensuite, l'avance a augmenté". Près de deux minutes de gagnées sur Roglic, Nibali ou Majka au final et un week-end exceptionnel qui a vu l’Equatorien reprendre 3’23’’ au Slovène en deux étapes de montagne.
Jusqu’ici, dès que la pente se cabre, il y a clairement lui et les autres. A la limite, on pourrait dire qu’il y a Landa, lui et les autres. Bien sûr, la vérité de ce week-end ne sera pas forcément celle de la troisième semaine. Et rien ne dit que les deux Movistar continueront leur festival dans les Dolomites. Mais, pour l’heure, la formation espagnole vit un début de Giro rêvé. Jusqu’ici, ses deux coureurs se sont replacés au général, ont brillé en montagne. Le tout sans que la formation espagnole ne doivent encore choisir un leader.
Une décision sans cesse reportée mais qu’il faudra sans doute prendre à un moment donné. Car si Carapaz porte le maillot rose, son matelas avant le chrono final de Vérone ne suffit pas. La faute notamment à son souci mécanique lors de 3e étape qui lui a coûté 46 secondes. Pour rêver à devenir le premier Equatorien vainqueur du Grand Tour, il lui faudra attaquer pour encore reprendre du temps. "Roglic et Nibali restent les favoris, tempère t-il. Je vais chercher à défendre le maillot rose. Les étapes de montagne nous sont favorables et le chrono de Vérone ne me fait pas peur." Et ses adversaires pas plus.
picture

Les Movistar Richard Carapaz (à gauche) et Mikel Landa (à droite) dans la roue de Miguel Angel Lopez (Astana), lors de la 14e étape du Giro 2019

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité