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Tour d'Italie - Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) n'avait ni la tête ni les jambes

Jean-Baptiste Duluc

Publié 01/06/2019 à 21:08 GMT+2

TOUR D'ITALIE – Annoncé comme le dernier leader à pouvoir renverser la Movistar, Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) n'a pas réussi à distancer Richard Carapaz lors de la 20e étape. Si l'Italien n'a jamais semblé prêt à prendre tous les risques sur la route du Monte Avena, il a surtout manqué de jambes. Comme trop souvent sur ce Giro.

Nibali, Roglic, Sivakov - Giro d'Italia 2019 stage 20 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Sauf invraisemblable scénario lors du contre-la-montre de Vérone, Vincenzo Nibali ne remportera ce 102e Tour d'Italie. Avec 1'54'' de retard sur le maillot rose, Richard Carapaz, le leader de la Bahrain-Merida est beaucoup trop loin pour espérer renverser un Equatorien qu'il n'avait repoussé qu'à 50'' lors du chrono de San Marin (9e étape), pourtant deux fois plus long. Mais si l'Italien devra probablement se contenter d'un podium (on voit mal comment il pourrait en sortir), c'est bien en montagne qu'il aura péché.

L'erreur de sous-estimer Carapaz

En deuxième semaine, c'est surtout par péché d'orgueil que Nibali est passé à côté. Trop centré sur Primoz Roglic, sous estimant gravement les grimpeurs de la Movistar et principalement Richard Carapaz, le vainqueur des Giro 2013 et 2016 a laissé deux fois partir l'Equatorien, dans la montée de Lago Serru (13e) puis le lendemain vers Courmayeur (14e). Deux oublis qui lui auront coûté plus de trois minutes (3'23'' exactement) et l'auront repoussé au soir de la 14e étape à 1'47'' du nouveau maillot rose. Soit son retour actuel, à sept secondes près.
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Primoz Roglic, Vincenzo Nibali

Crédit: Getty Images

De principal adversaire de Roglic, l'Italien est vite devenu la dernière épine dans le pied de Richard Carapaz. Les défaillances, modérées mais inéluctables, du Slovène jour après jour a vite résumé en troisième semaine la course au maillot rose à un duel entre le Squale et l'Equatorien. Fidèle à son état d'esprit, Nibali se disait prêt à tout pour renverser la Movistar et le Giro. "Il faut se battre jusqu'au bout, parce qu'on ne peut pas se satisfaire d'une 2e, 3e, 4e ou 5e place, disait-il au soir de la 15e étape. Seule la victoire compte." Et il aura tenu sa promesse.
Rien à faire
Jour après jour, l'Italien aura tenté sans relâche de piéger le maillot rose. Que ce soit dans la descente de Civiglio vers Côme, dans le Mortirolo ou lors de la dernière étape, le leader de la Bahrain-Merida aura essayé. Mais on ne l'a jamais vraiment senti en mesure de distancer l'Equatorien, impressionnant de calme et de puissance. Ce samedi, on promettait l'enfer au grimpeur de la Movistar avec un enchaînement de cols mais tout se sera joué dans la dernière ascension.
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Giro d'Italia 2019: Richard Carapaz, Vincenzo Nibali

Crédit: Getty Images

Comme si Nibali ne pouvait pas attaquer de plus loin. "L'étape était vraiment difficile, expliquait-il à l'arrivée. Nous avons grimpé le Manghen à une vitesse folle, il était compliqué d'essayer quoi que ce soit. La Movistar s'est avérée très forte. Elle avait encore quatre coureurs dans le final. Il n'y avait pas l'espace pour tenter quelque chose, même de loin. J'ai essayé d'y aller dans la dernière montée, mais il n'y avait rien à faire." Avec 1'54'' de retard sur Carapaz et un chrono de 17km vallonné autour de Vérone, il faudrait un miracle à l'Italien, même si celui-ci assure encore y croire. "Ça ne sera pas facile, on ressentira les efforts d'aujourd'hui, assure-t-il. Je suis prêt pour le dernier combat." Mais la vérité est qu'il lui faudra surtout de meilleures jambes.
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