Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tour d'Italie - Jai Hindley - Tao Geoghegan Hart, 86 centièmes pour l'histoire

Christophe Gaudot

Mis à jour 24/10/2020 à 21:45 GMT+2

TOUR D'ITALIE - Trois semaines de course, plus de 3 000 kilomètres pour en arriver là : Jai Hindley (Sunweb) et Tao Geoghegan Hart (Ineos) ne sont séparés que de 86 centièmes avant le contre-la-montre final. Une situation historique sur laquelle ni l'un ni l'autre ne s'est beaucoup appesanti. La pression est sans doute trop importante pour cela.

Jai Hindley et Tao Geoghegan Hart à l'arrivée de la 20e étape du Giro

Crédit: Getty Images

On croyait avoir tout vu. Le duel final entre Tadej Pogacar et Primoz Roglic sur les pentes de La Planche des Belles Filles lors du Tour de France semblait déjà exceptionnel. Sans présager de ce qui va se passer entre Jai Hindley, maillot rose depuis ce samedi, et Tao Geoghegan Hart, au coeur de Milan dimanche, la situation de départ suffit pour accorder à ce duel un caractère historique. Un de plus dans une saison décidément sens dessus dessous. Mais qui aurait pu sérieusement penser que deux coureurs venus jouer les équipiers de luxe aborderait l'ultime chrono dans la même seconde ?
Avant cette 20e étape, le trio de tête du général se tenait en 15 secondes. Le tout à l'avantage de Wilco Kelderman mais le Néerlandais a flanché. Trois petites secondes séparaient donc Jai Hindley (Sunweb) et Tao Geoghegan Hart (Ineos). Le second ne semblait pas décidé à reprendre du temps à son adversaire. "Je savais que ce n'était pas à moi de bouger, c'était à lui de faire la différence", a-t-il assuré à l'arrivée. Le pré-requis nécessaire à cette égalité parfaite.

Un rêve d'enfant pour Hindley

Au sprint intermédiaire de Sauze Di Cesana, Hindley a grappillé une seconde en surprenant son adversaire, faisant grimper son avantage à quatre. La puissance de Geoghegan Hart a fait le reste. Collé aux basques d'Hindley, il l'a réglé au sprint, empochant quatre secondes de bonifications de mieux. Les organisateurs ont donc dû aller chercher les centièmes, 86 précisément après trois semaines de course, pour départager les deux hommes. Rien, pourrait-on penser. C'est vrai d'un point de vue de la course mais Jai Hindley, qui a hérité du maillot rose, une première dans sa carrière, a évidemment un autre avis.
picture

Jai Hindley (Sunweb)

Crédit: Getty Images

"Je n'ai pas les mots. Je rêve de ça depuis que je suis tout petit. Porter le maillot de leader sur un Grand Tour est un privilège incroyable", sourit l'Australien pas encore décidé à se projeter sur le chrono de Milan. Il a tout fait pour tenter de se trouver dans une situation plus confortable au départ dimanche mais n'a pas réussi. "J'ai vu que Geoghegan Hart n'était pas au mieux dans la première ascension, rembobine le grimpeur de Sunweb. Je pensais que j'allais pouvoir m'en débarrasser et lui prendre du temps mais je n'avais pas les jambes." Les pensées d'Hindley allait finalement toutes se révéler fausses puisqu'il croyait pouvoir remporter le sprint. "Il était trop fort", a-t-il dû reconnaître.
La course de vérité
Félicité par ses coéquipiers et par le boss, Dave Brailsford, Tao Geoghegan Hart a mis l'accent sur ses sentiments après une journée qu'il qualifie lui-même de "fabuleuse" avec un "scénario incroyable". "Quelle étape de la part de tout le monde", a encore salué le vainqueur du jour. Avec cette victoire, Ineos a encore augmenté son total de succès : six désormais sur vingt étapes. Tao Geoghegan Hart en a glané deux à lui tout seul et ce samedi il a aussi vu sa jauge de confiance grimper en flèche. "Après sa première attaque,je savais qu'il ne pourrait pas me lâcher", assume-t-il.
picture

Tao Geoghegan Hart (INEOS Grenadiers) et Jai Hindley (Sunweb)

Crédit: Getty Images

Reste une journée. Jai Hindley et Tao Geoghegan Hart vont-ils bien dormir ce samedi soir ? Rien n'est moins sûr pour deux coureurs de moins de 25 ans qui n'ont évidemment jamais été aussi près de remporter un Grand Tour. "Il reste un jour de course, c'est très serré. On verra bien ce qu'il va se passer. C'est une course de vélo, tout peut arriver", pense le leader d'Ineos, venu sur le Giro pour épauler Geraint Thomas, contraint à l'abandon dès le quatrième jour. "Ce sera la course vérité", lui répond Hindley.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité