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Giro 2021 - Remco Evenepoel, le "dark horse" du Tour d'Italie

Christophe Gaudot

Mis à jour 10/05/2021 à 11:01 GMT+2

TOUR D'ITALIE - Remco Evenepoel est de retour. Dix mois après sa chute au Tour de Lombardie, le Belge de 21 ans reprend la compétition sur le Giro, une course dont il était l'un des favoris en 2020. Sur une course de trois semaines où il est appelé à briller dans le futur. Pour 2021, son absence de compétition semble le condamner. Sauf s'il est encore plus incroyable qu'on ne le pense.

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"Dark horse". Plus outsider bien caché dans l'ombre que cheval noir, cette expression très anglaise correspond parfaitement à Remco Evenepoel. Comment pourrait-il en être autrement pour la pépite de Deceuninck - Quick-Step ? Un gamin de 21 ans, le deuxième coureur le plus jeune de ce Giro, qui découvre les Grands Tours et qui n'a pas disputé la moindre course depuis une terrible chute il y a dix mois, ne peut décemment pas être considéré comme outsider, encore moins comme favori. A moins que…
Remco Evenepoel a tellement montré en peu de temps qu'il serait bien hasardeux de l'écarter avant même le départ de la course au classement général. Son chrono samedi à Turin (7e à 19'' de Ganna) a déjà montré qu'il était en condition. Son sprint pour aller chercher des bonifcations dimanche sur la deuxième étape a montré qu'il avait faim. La victoire, le podium, un top 5, un top 10 ? Tout ceci sera une immense réussite pour lui et sa formation Deceuninck - Quick-Step. La certitude d'une promesse pour l'avenir proche. "Ce sera ma première course depuis ma chute donc je ne sais pas comment mon corps va réagir, a sobrement commenté le Belge en conférence de presse avant le départ. Je suis juste content d'être au départ dix mois quasiment après ma chute". Quasiment un an comme le fait remarquer Evenepoel lui-même. Une chute spectaculaire en forme de coup d'arrêt terrible au cœur d'une progression exponentielle.

Evenepoel l'assure, il n'a pas la pression

Tour de Belgique, Clasica San Sebastian (pour sa toute première apparition en World Tour), championnat d'Europe du contre-la-montre et dauphin de Rohan Dennis dans l'exercice solitaire aux Mondiaux, c'est peu dire que la tornade Evenepoel a frappé le peloton dès sa première saison professionnelle en 2019. Ce cru vous a donné envie de plus ? Remco vous propose la petite sœur de 2020 : Tour de San Juan, d'Algarve, de Burgos et enfin de Pologne (en World Tour donc). Quatre courses par étapes, quatre succès et une liste de battus impressionnante : Miguel Angel Lopez, Mikel Landa, Richard Carapaz, Jakob Fuglsang, Simon Yates… Tous ringardisés par un gamin de 20 ans victime de sa fougue dans la descente du Mur de Sormano et laissé avec une fracture du bassin, une contusion au poumon et l'énorme déception, pour nous, de ne pas en voir plus.
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Yates, Bernal, Landa, Nibali... Qui sont les favoris du Giro 2021 ?

Nous voilà dix mois plus tard avec, inévitablement, plus de questions que de réponses. Mais surtout l'interdiction de l'oublier. Il avait trop fait pour ça. "Mon but est seulement de me sentir bien dans le peloton et de m'amuser avec mes équipiers. Courir m'a manqué. Je n'ai pas de pression", calme le Belge. Pourtant, du côté des bookmakers, on n'hésite pas, parfois, à le placer en troisième position derrière Egan Bernal et Simon Yates. Du côté de la RTBF, on se demande "qui sont les adversaires de Remco Evenepoel ?". S'il ne se met pas la pression, d'autres le font pour lui. Au plat pays, on attend un successeur à Johan De Muynck, vainqueur du Giro 1978. Et Evenepoel a la gueule de l'emploi, du moins le pense-t-on.

Almeida dehors en fin de saison, Lefevere fait de la place à Evenepoel

Son histoire avec les courses de trois semaines aurait dû commencer en octobre dernier, en Italie déjà. Ce Giro 2020, le coureur de Deceuninck - Quick-Step, en était le favori. Et tant pis s'il n'avait pas de références sur trois semaines. Ses aptitudes contre-la-montre suffisaient à le mettre sur le devant de la scène. Et pour la haute montagne, on l'avait vu faire jeu égal avec Landa à Lagunas de Neila (1869 m) sur le Tour de Burgos. Reste que le doute est toujours permis dans un Giro qui franchira plusieurs fois les 2 000 mètres, et qui se frottera au Zoncolan. Evenepoel ne se projette pas si loin puisque même les arrivées en altitude précoces (4e, 6e, 8e et 9e étapes) n'occupent pas encore son esprit. C'est pourtant là, quand son corps sera le moins en rythme, qu'il a le plus à perdre.
"Je ne pense pas que vous puissiez vous préparer à 100% pour une course sans compétition, avoue-t-il. Mais c'est le risque que nous avons décidé de prendre". Un risque évidemment motivé par l'envie de le mettre sur un Grand Tour le plus tôt possible. C'était le cas en 2020 pour sa seconde saison professionnelle, pourquoi attendre quelques mois de plus ? Patrick Lefevere veut savoir ce qu'il a avec Remco Evenepoel même s'il a sans doute, déjà, sa petite idée. Sans quoi il se serait accroché à Joao Almeida (dans le même temps que le Belge après deux étapes) qui avait brillamment remplacé Evenepoel à la tête de l'équipe en octobre dernier, portant le maillot rose pendant 14 jours et terminant 4e du Giro. Le Portugais (22 ans), pourtant lui aussi une belle promesse sur les Grands Tours, quittera Deceuninck, sans doute pour UAE, en fin de saison.
Des réponses, le manitou belge en aura dans trois semaines. Une belle place au général serait à la fois la confirmation de ce que tout le monde pense et une énorme surprise au vu de la "préparation" de son coureur. Le doute ne sera plus permis : oui, Remco Evenepoel est bien l'autre "next big thing" en Belgique en compagnie d'un certain Wout Van Aert qui lorgne lui aussi les rendez-vous de trois semaines.
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