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Alberto le fataliste

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ParEurosport

Mis à jour 03/07/2011 à 00:10 GMT+2

Grand perdant de la première étape du Tour, Alberto Contador (Saxo Bank) accuse déjà plus d'une minute de retard sur ses principaux adversaires. Freiné par une chute, l'Espagnol estime n'avoir commis aucune faute. La fatalité, tout simplement. Mais il l'admet, sa situation se complique d'entrée.

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Crédit: Eurosport

Qui aurait imaginé un tel scenario? Une étape, une seule étape, qui n'était pas destinée à peser sur l'issue du Tour, a suffi à placer Alberto Contador dans une situation fâcheuse. Perdre autour d'une minute et quinze secondes sur l'ensemble de ses adversaires impose à l'Espagnol un handicap conséquent, même s'il n'est pas rédhibitoire. "Dans le cyclisme d'aujourd'hui, les courses se gagnent et se perdent en secondes. Alors, perdre 1 '15" sur tous les favoris, c'est un écart qu'on a du mal à récupérer", a-t-il admis. Une sacrée tuile. Qui sait, peut-être que dans trois semaines, à Paris, tout cela sera oublié. Contador pourra alors en rigoler. En attendant, chez Saxo Bank, c'est soupe à la grimace.
S'il n'a pas chuté lui-même, le triple vainqueur du Tour s'est retrouvé coincé par le strike collectif survenu dans le peloton à moins de 10 kilomètres de l'arrivée. Il plaide non coupable. "J'étaistrès près de la tête du groupe, assure-t-il, mais des coureurs sont tombés devant moi. J'ai réussi à freiner à temps et j'ai passé comme j'ai pu. Mais le groupe était loin". Manifestement, il n'était pas assez près de la tête. Les frères Schleck, Evans, Basso, Gesink, Wiggins, tous se trouvaient dans les 25 premières positions du peloton. Contador, lui, était juste derrière. Il aurait pourtant dû sentir le coup de Trafalgar venir. "J'ai passé une journée difficile, raconte le Madrilène. Il y avait beaucoup de tension, des coureurs qui remontaient sans cesse vers l'avant". Ils ont eu raison de le faire.
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2011 Tour de France Alberto Contador

Crédit: AFP

Vouloir, c'est pouvoir
On aurait pu s'attendre à ce que l'Espagnol comble une partie de son retard dans le Mont des Alouettes, mais, au contraire, l'écart s'est accentué. Contador a perdu 45 secondes supplémentaires dans les deux derniers kilomètres. L'équipe Saxo Bank estime que son leader a été gêné dans la montée par les nombreux coureurs ayant chuté à moins de trois kilomètres de l'arrivée. Ceux-ci ont pris leur temps pour repartir, puisqu'ils ne risquaient rien, les temps étant figés à 3000m de la ligne en cas de chute. En vain, la formation de Bjarne Riis a demandé à ce que les coureurs pris dans la première chute soient mis dans le même temps que les autres. Le plus frappant fut de voir le visage presque résigné du tenant du titre à son arrivée. Ses propos sont eux aussi empreints d'un certain fatalisme. "C'est le cyclisme, plaide-t-il. Ce sont des choses qui peuvent se produire. Aujourd'hui, c'est sur moi que c'est tombé, un autre jour ce sera sur quelqu'un d'autre. Je n'ai pas eu de chance, mais le Tour est long."
Reste qu'il va devoir s'imposer une course à handicap. Les plus optimistes diront que l'an dernier, il avait perdu sensiblement le même temps lors de l'étape des pavés. C'est parfaitement exact. Mais il avait lui-même pris 40 secondes à Andy Schleck lors du prologue, ce qui avait limité son retard sur le Luxembourgeois à une trentaine de secondes. Cette fois, il n'y aura pas de contre-la-montre avant la veille de l'arrivée. Et le seul chrono au programme d'ici là, prévu dimanche, est d'ordre collectif. Il a de bonnes chances de favoriser son double dauphin. "J'espère que les écarts ne seront pas trop importants, s'inquiète d'ailleurs déjà l'Espagnol. Si on les ajoute au temps perdu aujourd'hui, ça risque d'être compliqué."
Compliqué, mais pas impossible selon son ancien manager, Johan Bruyneel. Pour le boss de RadioShack, rien n'est perdu, même si ce n'est évidemment pas la meilleure entame possible. "Ce n'est pas un bon départ pour lui, mais c'est un combattant et mentalement il est très fort. S'il perd encore plus de temps dans le contre-la-montre par équipes, la course va être très ouverte", prédit le Belge. "Aucun de ses rivaux ne se serait attendu à un tel avantage sur Alberto aujourd'hui (samedi), ajoute Bruyneel. Mais vu qu'il est très fort dans la montagne, c'est dans les étapes de plat et de vent qu'il faut lui prendre du temps". Pour reprendre aux alentours de deux minutes à un Andy Schleck, il faudra quand même se lever de bonne heure. Mais c'est Contador. Et s'il fallait une preuve de sa détermination à surmonter cette nouvelle épreuve, on la trouvera peut-être sur Twitter. Samedi soir, le champion de Pinto a posté un message sur son compte, inscrit en lettres capitales, comme pour bien appuyer le propos: "QUERER ES PODER". Vouloir, c'est pouvoir. Le Tour est lancé, pas de doute.
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