Evans par K.-O.

Sauf tremblement de terre en direction des Champs-Elysées, Cadel Evans deviendra dimanche le premier Australien de l'histoire à remporter le Tour de France. Ce samedi, à la veille de l'arrivée, le leader de BMC a endossé le maillot jaune à l'issue du difficile contre-la-montre de Grenoble. Au terme des 42,5km, l'Australien s'est classé deuxième, à 6 secondes du vainqueur, l'Allemand Tony Martin. Parti avec 57 secondes de retard sur Andy Schleck, Evans a comblé son retard. Mieux que ça même : Sur la ligne, il a repris 2'31" au Luxembourgeois, qui devra se contenter de la 2e place, pour la troisième année consécutive.

Contre le temps, Cadel Evans a fait parler sa puissance. Sa science de l'effort solitaire lui a permis d'inverser la tendance et de décrocher un premier sacre entièrement mérité. Sur un parcours qu'une bonne partie du peloton avait testé lors du dernier Critérium du Dauphiné, l'Australien, qui a notamment construit sa victoire finale lors de la première semaine de course, n'aura jamais tremblé. Passé avec le 2e temps au premier intermédiaire, Evans ne comptait plus que 21 secondes de retard sur son adversaire au 15e km. Sur sa lancée, il a augmenté son avance tout au long du tracé. Au 28e km, Andy Schleck était pointé à 1'32" de l'Australien. La messe était dite. Jamais dans le coup, c'est avec 2'31" de retard sur Evans et le 17e chrono du jour que le frère de Frank a franchi la ligne d'arrivée. Quoi qu'on en dise, c'est le plus fort mais surtout le plus intelligent qui a gagné.

De son côté, l'aîné de la fratrie du Grand-Duché, avec un chrono de 58'14", n'a pas pu faire de miracle. Cinquième des Tours 2008 et 2009, celui qui avait abandonné sur chute, dès la 3e étape, en 2010 sera troisième en 2011. Juste derrière lui, Thomas Voeckler a conservé sa 4e place au général. Le Français du Team Europcar a signé un chrono tout à fait respectable (13e à 2'14" de Martin) pour devancer Alberto Contador. Excellent troisième du chrono (à 1'06" de Martin), l'Espagnol a gagné un rang, au détriment de l'Italien Damiano Cunego. Au lendemain de son exploit à l'Alpe-d'Huez, Pierre Rolland a lui fièrement défendu son maillot blanc. 21e à 47 secondes de son rival, Rein Taaramae, l'Orléanais, qui a concédé sa 10e place à son compatriote Jean-Christophe Péraud, est parvenu à conserver son rang de meilleur jeune. Une première pour un coureur tricolore depuis Benoît Salmon, en 1999.

Quid du vainqueur du jour ? Auteur d'un chrono de 55'34", Tony Martin a décroché le premier succès de sa carrière sur le Tour, un mois après avoir dominé la concurrence sur le même tracé lors du Critérium du Dauphiné. L'Allemand a également offert une cinquième victoire à l'équipe HTC-Highroad. Dimanche, Mark Cavendish, qui s'était imposé sur les Champs-Elysées l'an dernier, espère en glaner une sixième, sa cinquième personnelle. Très ému au moment de recevoir son maillot jaune sur le podium, Cadel Evans n'aura pas la même ambition. L'heure est au champagne pour celui qui est devenu, à 34 ans et cinq mois, le troisième vainqueur le plus âgé de l'histoire (*). Quoi qu'on en dise, c'est le plus fort mais surtout le plus intelligent qui a gagné.