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Voeckler, au-delà du sport

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 28/06/2012 à 11:18 GMT+2

Thomas Voeckler est le coureur français le plus populaire. Son Tour 2011 a renforcé sa cote d'amour. Dans le peloton, en revanche...

Voeckler

Crédit: Eurosport

Christian Prudhomme a retenu sa respiration. Déjà privé d'Andy Schleck et Alberto Contador, le patron du Tour de France se voyait sans doute mal démarrer l'édition 2012 sans Thomas Voeckler. Un temps incertain à cause d'un genou qui siffle, l'Alsacien sera bel et bien au rendez-vous. Prudhomme peut souffler. Le Team Europcar est rassuré. Il faut dire que Voeckler pèse lourd, très lourd auprès du public. Et la formation vendéenne pouvait difficilement s'en passer. Même sur une jambe, Voeckler se devait d'être présent à Liège.
L'histoire d'amour entre Voeckler et le public au bord des routes commence en 2004 dans un remake de David contre Goliath face à Armstrong. "Je pense qu'en 2004, ce qui avait plu dans mon aventure en jaune, c'est qu'on était en plein règne américain d'Armstrong", nous a-t-il confié. "Moi, j'étais le petit jeune Français qui se battait contre l'Américain super fort. Je crois que ça parlait aux gens." L'idylle se poursuit au fil des victoires de Voeckler jusqu'à son apogée, l'été dernier. Ch'ti Blanc joue cette fois-ci dans la cour des grands et termine quatrième à Paris. Un boost supplémentaire d'une notoriété déjà bien assise : "Parce que j'avais l'expérience de ce que j'avais vécu en 2004, je me doutais que j'avais acquis une petite notoriété, mais c'est vrai que le Tour 2011 a apporté une notoriété bien supérieure", indique-t-il.
"Je suis toujours surpris"
A 3 jours du départ à Liège, les demandes d'interviews se bousculent. Le Team Europcar a fait appel pour ce Tour de France à un attaché de presse pour tenter de répondre aux demandes médiatiques énormes qui entourent désormais sa star. "Voeckler dépasse le cadre du sport. Je reçois des demandes de journaux régionaux, de titres économiques", constate Richard Leclerc, chargé de gérer au mieux les relations entre Voeckler et les médias. "Des journaux étrangers s'intéressent à son cas. J'ai reçu dernièrement une demande d'un quotidien danois. En tout et pour tout, j'ai une quarantaine de sollicitations concernant Thomas avant samedi."
"Je suis toujours surpris par ça. Il faut demander aux gens, plus qu'à moi, les raisons de cette notoriété", note le quatrième du dernier Tour de France.  Les ingrédients sont pourtant simples et limpides. Au-delà de ses deux règnes de dix jours sur le Tour, Voeckler plaît parce qu'il détonne dans le peloton. Par son style d'abord : de l'audace, du panache et quelques coups finement sentis. Au sein d'un peloton où les attaquants ne sont pas légion, où les calculs et les stratégies prennent souvent le pas sur l'audace, le spectaculaire Voeckler s'attire forcément les sympathies des suiveurs... et la jalousie d'un peloton qui n'a pas toujours accepté son statut auprès du public.
"Je ne fais pas l'unanimité"
En mars, le protégé de Jean-René Bernaudeau avait évoqué une certaine jalousie ("sur dix coureurs dans le peloton, neuf me m'apprécient pas"). Aujourd'hui, il rectifie : "Jalousie, le terme était peut-être fort. J'avais exagéré un peu dans mes propos. Je ne veux pas m'étendre là-dessus à nouveau, ça a fait assez de bruit", rectifie-t-il désormais. "Mais j'avais dit et je le pense toujours que je ne faisais pas l'unanimité au sein du peloton. Et je le pense toujours. Mais ça m'importe si peu..."
Son tempérament de tête brûlée, qui ne se soucie pas toujours des codes en vigueur dans le peloton, soulève parfois quelques remous. Mais il a su  trouver sa place envers et contre tous : "Je ne renie jamais mon appartenance au milieu du cyclisme pro. Je suis fier d'être cycliste pro et je me sens parfaitement intégré au peloton", témoigne-t-il. "En même temps, parfois, je me sens un petit peu en marge des codes du cyclisme, des politesses qui peuvent se faire par devant alors que par derrière, on critique l'autre. Dans ces cas là, je préfère serrer poliment la main de manière courtoise pour dire bonjour mais si je n'apprécie pas la personne, je ne vais pas faire semblant." L'actualité du Team Europcar donne un écho nouveau à ses déclarations. Alors qu'une enquête préliminaire a été ouverte concernant de possibles pratiques dopantes de son équipe, Jean-René Bernaudeau est allé dans le sens de son leader : "C'est une machination. On savait qu'on gênait mais à ce point là..."
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