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Pour garder sa 2e place, Alejandro Valverde (Movistar) peut compter sur son équipe et son expérience

Jean-Baptiste Duluc

Publié 23/07/2014 à 22:49 GMT+2

Un peu juste dans l’ascension du Pla d’Adet, Alejandro Valverde (Movistar) reste deuxième au classement général. Malgré sa prestation en demi-teinte, le Murcien n’a en théorie aucune raison de craindre pour son rang. Voilà pourquoi.

Etape 17 : En difficulté à mi-ascension, Alejandro Valverde a fini comme un boulet de canon pour grapiller quelques secondes sur Thibaut Pinot à l'arrivée, Tour de France 201

Crédit: Panoramic

Une équipe de très haut niveau depuis les Alpes

Quinze places. Voilà ce qu’a gagné l’équipe Movistar dans le classement par équipe depuis l’étape 7 (Epernay-Nancy). Passé de la 18e place à la 3e, l’équipe espagnole semble la plus en forme dans cette troisième semaine où elle ne cesse de faire la course. Elle a gagné la 17e étape du classement par équipes et, vers Bagnères-de-Luchon, c’est elle qui a fait exploser le groupe des favoris. Le symbole, c’est Beñat Intxausti, sans doute l’équipier le plus solide en montagne sur le papier (8e du Giro 2013, 10e de la Vuelta 2012) et totalement retrouvé dans le Port de Balès.
A l’image des I.Izaguirre (champion d’Espagne avec la bénédiction de Valverde), Jé.Herrada, Visconti, aux avant-postes ce mercredi, les deux premiers s’étant même laissés décrocher par le groupe de tête pour venir en aide à leur leader et lui permettre de recoller au groupe Pinot-Bardet. Ajoutez à cela un Gadret très en forme sur cette Grande Boucle (il avait été le détonateur de la montée de Chamrousse) et vous avez une garde rapprochée de choix pour Alejandro Valverde. Aucun autre candidat au podium ne peut se targuer d’une telle aide possible en haute montagne. En qualité comme en quantité.

Il se connaît très bien

"Je dis toujours que mon corps fonctionne beaucoup aux sensations". C’est l’une des phrases sorties par Alejandro Valverde lors de la première journée de repos. Et force est de reconnaître que le Murcien a l’habitude d’écouter son ressenti en courses. Beaucoup plus gestionnaire depuis 2012 et son retour de suspension, l’Espagnol court plus bien intelligement. Plus question de se mettre dans le rouge pour suivre mais une capacité toujours aussi étonnante à se connaître, à se gérer. Ce mercredi, Valverde a craqué tôt dans la dernière ascension (un peu moins de six kilomètres) et a compté jusqu’à quarante secondes de retard sur le groupe Pinot. Mais, à l’arrivée c’est bien lui qui a repris du temps au Français (5’’). Sans s’affoler, le Murcien a effectué la montée du Pla d’Adet de manière régulière, profitant de son punch pour créer un petit écart sur le final. Une situation de course pas nouvelle pour le leader de la Movistar. Sur l’Angliru, lors de la Vuelta 2013 et sur La Pandera lors du Tour d’Espagne 2009, l’Espagnol avait réalisé le même genre d’ascension. Pas forcément aussi fort qu’alors, l’Alejandro Valverde de ce Tour 2014 reste un très bon gestionnaire. Il n’explose jamais.
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17e étape : Alejandro Valverde (Movistar) dans l'ascnesion du Pla d'Adet

Crédit: Panoramic

Il court juste, quitte à ce que l’on le lui reproche

"Valverde ? J'ai pas compris. Il dit qu’il est à bloc, il reste dans ma roue et... il me met une grosse attaque !" Cette déclaration de Pinot, à l’issue de l’étape de Chamrousse, résume assez bien l’impression générale que laisse Valverde aux autres coureurs en général. Parfois qualifié de "profiteur" en raison de sa tendance à ne pas rouler avec ses adversaires avant de les attaquer, le Murcien ne fait rien d’autre que courir parfaitement. Car il n’y a pas à dire, Valverde court juste, du moins lors des courses par étapes. S’il lui arrive de se faire piéger lors des courses d’un jour où il a la pancarte, le Murcien est adepte lors des Grands Tours d’une course de gestion.
L’Espagnol court à l’économie, là où autrefois il aurait disputé chacune des victoires d’étapes possibles. Même lorsqu’il attaque, il est partisan de faire le minimum d’efforts à produire pour réalsier son objectif. Ainsi, vers Chamrousse, lorsqu’il part avec Pinot et Nibali, il relaie le Français un temps dans l’ascension avant l’envolée de l’Italien. Mais Valverde a ensuite pris le temps de se refaire la cerise dans la roue d’un Pinot qui a fini (logiquement) par s’agacer. Mais Valverde a alors de nouveau roulé avec le Français avant de l’attaquer et de lui prendre quelques secondes à l’arrivée. Visiblement, Pinot n’avait pas retenu la leçon puisque c’est à nouveau ce qui s’est passé ce mercredi.

Il n’a rien à envier à Péraud dans l’exercice en solitaire

Si le cliché selon lequel Valverde est mauvais en chrono date du Tour 2007 (plus de cinq minutes de perdues), justement il date. Depuis son retour de suspension, le profil de l’Espagnol a légèrement évolué. Moins grimpeur-puncheur (même s’il conserve une bonne pointe de vitesse et qu’il est toujours un homme de classiques), il est tourné davantage vers un style de grimpeur au train-rouleur. Ses chronos sur la Vuelta ont à chaque fois été bons (7e à moins de 0’30’’ de Nibali en 2013, 4e à 0’30’’ de Froome en 2012). Mais, vu la tendance à dévaloriser les performances réalisées lors du Tour d’Espagne, on va se concentrer sur l’année 2014 et au Tour 2013. Sur ce dernier, l’Espagnol avait devancé le Français au Mont Saint-Michel et à Chorges, sur deux chronos certes assez courts.
Et, en juin, le Murcien de 34 ans est devenu champion d’Espagne du contre-la-montre pour la première fois de sa carrière en repoussant sur plus de quarante kilomètres deux solides références comme Jonathan Castroviejo (9e du chrono olympique en 2012) et Luis Leon Sanchez (quadruple champion d’Espagne du chrono) à plus d’une minute ! Alors oui, Jean-Christophe Péraud a battu l’Espagnol sur le contre-la-montre du Tour du Pays Basque (de 27’’ sur 25,9km) mais ce n’était pas en fin de Tour de France. La contre-performance du Français lors des championnats de France (4e du chrono certes mais à 1’37’’ de Chavanel !) ne l’était pas non plus. Mais ça démontre quand même que Péraud préfère les chronos courts. Avec plus de fraîcheur et un contre-la-montre long et propice aux relances, Alejandro Valverde peut se rassurer. Il ne partira pas désavantagé de Bergerac. En tout cas, tant qu’il est toujours deuxième samedi matin.
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Alejandro Valverde (Movistar) lors du chrono entrre Embrun et Chorges sur le Tour 2013

Crédit: AFP

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