Tour de France 2014 : Cavendish à la maison, Kwiatkowski jouit des pleins pouvoirs maintenant

"Je suis ici pour aider Mark Cavendish et pour acquérir de l'expérience." Avant samedi dernier, Michal Kwiatkowski abordait sa deuxième Grande Boucle avec une vision purement empirique. Mais ça, c’était avant. Avant l’abandon précoce au matin de la deuxième étape du sprinter britannique, touché à l’épaule droite et contraint de se retirer. A 24 ans, le Polonais a donc hérité des clés de la maison Omega Pharma Quick Step. Il n’en demandait pas tant. Onzième l’an dernier, Kwiatkowski semble pourtant proposer toutes les garanties pour faire aussi bien voire mieux qu’en 2013.

Avant toute chose, le Polonais propose une polyvalence rare au sein du peloton. Le coureur de Torun sait à peu près tout faire et plutôt bien d’ailleurs. "Je ne suis pas un sprinter, mais je sais comment sprinter", explique le récent champion de Pologne du contre-la-montre. Pourtant, le costume de leader lui paraît encore trop grand à porter aujourd’hui: "Avoir toute l'équipe derrière vous pour le classement général, vous devez vraiment être sûr de vous, et pour moi c'est encore trop tôt, a-t-il confié à CyclismActu. Avoir (Michal) Golas (NDLR : un autre Polonais) dans l'équipe va déjà me donner beaucoup de soutien supplémentaire."Et d'ajouter à nos confrères de Cyclingnews : "Ce n'est que mon deuxième Tour de France, j'ai seulement 24 ans et j'ai encore besoin de savoir ce que je vaux (...). J'ai besoin de quelques jours de plus pour savoir où j'en suis".

Actuellement 19e du général, à deux secondes du maillot jaune, Vincenzo Nibali, Kwiatkowski vit un début de Tour sans la moindre fausse note, marqué notamment par une troisième place à Sheffield. Ce mardi, il a crevé au plus mauvais moment, à 70km de l’arrivée, quand le peloton a accéléré mais tout s’est finalement bien terminé heureusement. Sa garde rapprochée l'a attendu et l'a aidé à revenir dans le groupe des favoris.

Fort de neuf victoires en 2014, 3e de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège et 5e de l’Amstel Gold Race, et malgré un Critérium du Dauphiné décevant, le Polonais impressionne cette saison par sa progression. Sur la cinquième étape du Tour, à l’instar de l’ensemble du peloton, Kwiatkowski passera un premier test, sur des pavés qu’il n’a jamais tenté de maîtriser sur Paris-Roubaix. Si tout se passe bien, le Polonais ne sera plus en mesure d’affirmer qu’il a besoin de temps pour jouer avec les meilleurs.