Tour de France 2014 - Victoire de Rafal Majka, Vincenzo Nibali toujours maillot jaune

Cette fois, Vincenzo Nibali (Astana) n’a pas gagné. Mais une fois de plus le maillot jaune a assis sa supériorité sur le Tour ce samedi. Dans cette 14e étape remportée à Risoul par Rafal Majka (Tinkoff-Saxo), dernier rescapé d’une échappée de 17 hommes, le "requin de Messine" s’est montré le plus fort des favoris en prenant la deuxième place à 24 secondes du Polonais.

Les Français ont encore une fois été à la fête. Mais ce ne sont pas les mêmes qui se sont illustrés. Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale) a été le seul à pouvoir suivre l’attaque de Nibali à trois kilomètres de l’arrivée. Le vétéran français, 37 ans, est troisième, dans la roue de l’Italien. Derrière, Thibaut Pinot (FDJ.fr) et Romain Bardet (AG2R La Mondiale) ont fini ensemble à 50 secondes Les trois Tricolores peuvent plus que jamais rêver de podium. Alejandro Valverde (Movistar) a craqué dans le final et n’a plus que 13 secondes de marge sur Bardet, encore troisième au général samedi soir. Pierre Rolland (Europcar) est le quatrième Français du Top 10 à 10'48 de Nibali.

Si la supériorité de Nibali est une constante – il possède 4’37’’ sur Valverde, les défaillances successives de ses adversaires le sont aussi. Huitième ce samedi matin, Jürgen Van den Broeck (Lotto-Belisol) peut dire adieu au podium qu’il convoitait tant. Sous l’impulsion d’une équipe AG2R transcendée sur son terrain alpin, le Belge a explosé dès les premières pentes de la montée finale de Risoul et a concédé 4’59’’ sur la ligne. Le voilà onzième à 11’02’’ de Nibali au général, à plus de cinq minutes de Romain Bardet (3e à 4’50’’). Autre défaillance, celle de Valverde. Moins importante mais non moins retentissante. Jusque-là impérial, l’Espagnol a subitement craqué à 1,5 kilomètres de l’arrivée pour concéder 58 secondes à Péraud et 34 secondes à Pinot et Bardet. Derrière Nibali, les hommes forts, ce sont bien les Français.

C’est d’ailleurs l’équipe AG2R la Mondiale qui a pris les choses en main dans cette seconde étape alpestre. Elle s’est comportée en patron. Sur des routes qu’elle connaît si bien, la formation chambérienne a dynamité la course d’une manœuvre parfaitement orchestrée. En étirant le peloton au sommet d’un col de l’Izoard, point culminant du Tour, jusque-là escamoté. En "faisant la descente" avec l’ex-vététiste Jean-Christophe Péraud. Puis en faisant rouler à bloc Mikael Cherel, Ben Gastauer et Christophe Riblon, présent dans l’échappée matinale. Le peloton en était même réduit à sa plus simple expression au pied de Risoul. La victoire d’étape jouable. Les rescapés d’une échappée de 17 partie au kilomètre 15 n’étaient plus qu’à une minute. Mais cela n’a pas suffi.

Il faut dire qu’il y avait du costaud à l’avant. Parmi eux, Alessandro de Marchi (Cannondale) – élu combatif du jour la veille – mais aussi Joaquim Rodriguez (Katusha), qui reprend le maillot de meilleur grimpeur samedi soir grâce aux points acquis dans le Lautaret et l’Izoard, et Rafal Majka. Deuxième à Chamrousse, le jeune Polonais de 24 ans a cette fois résisté au retour de Nibali pour décrocher un succès de prestige sur un Tour de France qu’il ne devait pas disputer. Sixième du Giro, il avait remplacé sur le qui-vive Roman Kreuziger, suspendu pour paramètres sanguins anormaux, à une semaine du Tour. Une belle histoire pour Majka. Une petite consolation pour la formation de Bjarn Riis, orpheline de son leader Alberto Contador.