Good morning Le Tour : Faut-il attendre de gros écarts dans le chrono par équipes ?

L.V. : Il faut relativiser. Il a lâché 10 secondes à Mûr-de-Bretagne. Pas 3 minutes au Plateau de Beille. Je ne parlerai pas de "défaite". En revanche, c'est une alerte. Le voir coincer sur une pente comme celle-ci, ce n'est pas rassurant à 72 heures des Pyrénées. Globalement, Nibali vit une première semaine assez compliquée. Il n'y a rien de rédhibitoire, mais l'impression laissée samedi n'est pas bonne, c'est certain.

L.V. : D'abord, on ne peut pas considérer que Jean-Christophe Péraud est "out". Il est 18e du général et ferme la marche d'un peloton toujours dans le coup au général. Il est à 2'07" de Froome et le 19e, Talansky, pointe à 2'47", alors que le 10e, Mollema, n'est que 35 secondes devant le coureur AG2R. Péraud n'est par exemple qu'à 11 secondes de Quintana. Je doute donc qu'il ait tiré un trait sur le général. Il saura dans les Pyrénées ce qu'il peut viser. Concernant Tony Gallopin, il n'a pas le profil d'un coureur visant le Top 10. Barguil, oui, et il gère tout parfaitement jusqu'ici. Mais le plus dur arrive. Et n'oubliez pas non plus Romain Bardet. Il est encore 20e du général, rien n'est perdu pour lui.

L.V : Il y a deux ans, date du dernier contre-la-montre par équipes sur le Tour, le chrono était long de 25 kilomètres, soit une distance approchante de celle de Vannes-Plumelec (28km). Les 10 premières équipes se tenaient alors en 28 secondes, les quatre premières en 9 secondes. Et en 2011, sur 23 kilomètres, les cinq premières formations n'étaient séparées que par 5 secondes. Des écarts très faibles, donc. Cela dit, je pense qu'ils seront plus importants dimanche. Pour trois raisons :

Le tracé et la configuration du rendez-vous breton pourraient donc provoquer une ou deux mauvaises surprises chez certains leaders. Chris Froome dit s'attendre à de gros écarts. Néanmoins, cela reste 28 kilomètres. Le Tour ne va pas se jouer dimanche et, sauf incident, on ne parlera pas de "minutes de retard" à l'arrivée. Mais ça ne se jouera pas non plus à la seconde comme en 2011 ou 2013.

L.V. : Non, il est un des trois grands favoris. Sky, Tinkoff-Saxo et BMC devraient être à l'aise dimanche et ces trois équipes disposent chacune d'un coureur sur le podium actuel du classement général : Froome pour Sky, qui possède 11 secondes de marge sur Sagan (Tinoff) et 13 sur Van Garderen (BMC). Je pense que l'un de ces trois-là sera en jaune dimanche soir. Et Van Garderen est le moins bien placé des trois. 13 secondes, ça peut paraitre peu, mais ce n'est pas négligeable.

L.V. : Il a un peu un statut de joker dans cette équipe AG2R La Mondiale, aux côtés de ses deux leaders, Jean-Christophe Péraud et Romain Bardet. Si ces deux-là tiennent la route en montagne, Vuillermoz sera là pour les épauler. Puis il est déjà à plus de 5 minutes au général après avoir perdu du temps sur les pavés. Il sait grimper, il l'a montré sur le Giro, mais il l'a dit lui-même samedi soir, il n'a pas encore les épaules pour assumer un rôle de leader. Ce statut de joker, c'est parfait pour lui. Et si Péraud et Bardet calent, il pourra jouer sa carte.