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Fan de Froome, Italie, ex-rouleur : Les 6 choses à savoir sur Louis Meintjes

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 14/07/2016 à 12:47 GMT+2

Très bon 13e du général à seulement 2'10'' du maillot jaune Christopher Froome, pour sa deuxième participation à la Grande Boucle, Louis Meintjes (Lampre-Merida) est l'une des révélations de ce début de Tour de France 2016. Voici les 6 choses à savoir sur le jeune Sud-Africain.

Louis Meintjes (Lampre) lors de la 8e étape du Tour 2016

Crédit: Panoramic

Un grand champion n'attend pas. Un grand champion n'est pas patient. Et un grand champion ne partage pas le leadership. Trois qualités qui correspondent tout à fait à Louis Meintjes depuis son arrivée chez les professionnels. Ce qu'aucun Sud-Africain n'avait réalisé de toute l'histoire, il y est parvenu dès sa première participation à un Grand Tour. Alors que l'Afrique du Sud n'avait jamais placé un coureur dans le top 70 d'une course de trois semaines, le jeune grimpeur avait fini 55e du Tout d'Espagne 2014. Coureur offensif au style aussi peu élégant qu'efficace, il ne cesse pourtant de progresser depuis son passage chez les professionnels en 2013. Au point de briguer d'ores et déjà un top 10 sur le Tour de France. Voici les 5 choses à savoir sur Louis Meintjes.

Déjà un top 10 sur un Grand Tour à son actif

Passé complètement aux oubliettes au moment d'énoncer les favoris et les outsiders, Louis Meintjes était tout de même dangereux au départ. Malgré sa jeunesse et sa relative inexpérience (seulement trois Grands Tours dans le moteur), le Sud-Africain pouvait quand même se targuer d'être déjà rentré dans le top d'un Grand Tour. C'était en 2015, sur la Vuelta.
Sur les routes espagnoles, le grimpeur - alors sous les couleurs de la MTN-Qhubeka - avait pris la 10e place du classement général à l'arrivée à Madrid. Sans coup d'éclat (9e au mieux), ni coup de moins bien (37e du chrono de Burgos au pire), Meintjes est resté dans le top 20 tout au long des trois semaines et était rentré dans le top 10 au soir de la 15e étape. Il ne l'avait plus quitté.

Plus régulier que vainqueur

Avec huit succès depuis ses débuts professionnels, Louis Meintjes présente à première vue un bilan plus que correct. Seulement voilà. Le Sud-Africain n'a levé qu'une seule fois les bras en dehors du circuit continental africain et asiatique où la concurrence est bien moindre. C'est finalement assez peu lorsque l'on s'intéresse de plus près à ses résultats au plus haut niveau (au minimum des courses HC).
Depuis 2014, le grimpeur de 24 ans compile 27 tops 15 mais aucune victoire. A l'image de sa dernière Vuelta. Sur les routes espagnoles, Meintjes termine à dix reprises dans les vingt premiers d'une étape sans jamais être à la lutte pour la victoire. Son meilleur résultat sur une étape d'un Grand Tour reste deux 5e places, l'une sur la Vuelta 2014 à la Camperona et l'autre sur le Tour 2015, au Plateau de Beille.

Un lien fort avec l'Italie

Voilà plusieurs années que Louis Meintjes vit de l'autre côté des Alpes, du moins lors de la saison. C'est que le coureur sud-africain a tissé un lien fort avec l'Italie et ce, dès ses premiers pas chez les professionnels. C'est là qu'il réussit sa première performance sur un semi-classique, en août 2013 (22e des Tre Valli Varesine). C'est également là qu'il obtient la médaille d'argent des championnats du monde espoir, quelques semaines plus tard à Florence (2e de la course en ligne derrière Mohoric). C'est surtout là que l'Europe le découvre, l'année suivante, lors du Tour du Trentin.
Sur les pentes terribles du Monte Bondone, Meintjes devance des coureurs comme Cadel Evans, Domenico Pozzovivo, Fabio Aru ou encore Bradley Wiggins. De quoi s'offrir le maillot de meilleur jeune et un top 5 au général. Le Sud-Africain est lancé et s'offre en 2015 la Semaine Internationale Coppi-et-Bartali, son seul succès sur le circuit Europe Tour. L'Italie lui réussit depuis toujours. Sa signature à la Lampre-Merida, dernière équipe italienne du Wold Tour, était finalement un mouvement logique pour continuer à grandir.
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Un rouleur devenu pur grimpeur

Longtemps, avant même d'être le grimpeur prometteur qu'il était à ses débuts professionnels, Louis Meintjes était un coureur intéressant lors des contre-la-montre. Notamment au niveau espoir où il a pris la 18e place de la discipline lors des Mondiaux 2011 et la 8e à ceux de Ponferrada en 2014. Mais, très vite, le Sud-Africain a déchanté en passant à l'étape supérieur, à l'image du chrono du Tour d'Autriche 2013 où il concède 2'50'' à Cancellara sur 24km.
Et encore plus sur la Vuelta 2014, son premier contre-la-montre sur un Grand Tour. Ce jour-là, le coureur de poche (1,73m, 61kg) de la MTN-Qhubeka explose sur les 36km du chrono de Borja et concède 5'02'' à Tony Martin. Mais le Sud-Africain avait déjà entamé sa métamorphose en grimpeur de talent. Et cela n'empêche pas de parvenir de temps à autre à limiter la casse. Vu le contre-la-montre proposé sur le Tour vers La Caverne du Pont-d'Arc, il faudrait mieux.

Un état d'esprit de champion

Bon grimpeur mais rouleur moyen qui, en plus, ne gagne jamais, Louis Meintjes compense avec une grande intelligence de course et un état d'esprit de champion. Le grimpeur sait ce qu'il veut et n'hésite pas à le clamer haut et fort : "Je voudrais m'affirmer comme un coureur de grands tours, confiait-il ainsi à la Chronique du Vélo, en avril. Il faut être ambitieux. Si tu veux être une légende du cyclisme et montrer que tu es le meilleur dans ton sport, tu es obligé de gagner un grand tour dans ta carrière.
Si on peut débattre sur l'exactitude de son point de vue (il n'y a pas que les Grands Tours), ce dernier témoigne bien de l'état d'esprit du Sud-Africain qui aime gagner, veut gagner, toujours plus, toujours plus haut. Quitte à faire preuve d'une grosse déception lorsqu'il passe à côté, à l'image de son prologue raté sur Paris-Nice cette année. L'opinion de son directeur sportif ? " C'est une réaction de champion", avait déclaré Philippe Mauduit.
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Louis Meintjes, élu cycliste afrain en 2013

Crédit: Panoramic

Chris Froome comme modèle

Déjà présent sur le Tour 2015, Louis Meintjes avait connu des hauts (5e lors de la 12e étape) et des bas (abandon en raison d'une grave déshydratation au terme de la 17e étape). Loin, bien loin du deuxième succès sur les routes de la Grande Boucle de Christopher Froome. mais le jeune Sud-Africain avait au moins eu la chance de courir aux côtés du "Kényan Blanc", son modèle depuis toujours.
" Quand j’ai commencé le vélo, je suivais de près Chris Froome, avait déclaré Meintjes au site cyclingpro.net en mai 2015. Quand il courait chez Barloworld, c’était l’un des rares professionnels de l'époque qui venaient dans les petits clubs pour parler aux coureurs. En voyant sa progression, je me suis alors dit que s’il avait pu devenir professionnel et progresser comme il l’a fait, je pouvais faire pareil. " Si la progression du Britannique a été beaucoup plus fulgurante et inattendue que celle du Sud-Africain, pas sûr que Meintjes attende ses 28 ans pour remporter un Grand Tour.
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