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Tour de France : Qu'on se le dise, Van Avermaet n'est pas un loser

Alexandre Coiquil

Mis à jour 08/07/2016 à 20:57 GMT+2

Vainqueur au Lioran, mercredi lors de la 5e étape, Greg Van Avermaet a sorti une performance majuscule en Auvergne et pris le pouvoir sur le Tour de France. Forcément, on ne peut plus regarder le coureur de la BMC comme un simple poissard ou un perdant de premier plan. Van Avermaet, c'est avant tout un persévérant.

Greg Van Avermaet (BMC) endosse le maillot jaune à Lioran à l'issue de la 5e étape du Tour 2016.

Crédit: AFP

L'histoire du jour

Il paraît que Greg Van Avermaet est un loser. Un loser. Un vrai de vrai, de la trempe des plus grands. Désolé de contredire les moqueurs, mais tout comme un Peter Sagan, Van Avermaet ne fait pas partie de cette catégorie. Pas pour un sou. Pas pour nous. Pas ou plus, c'est selon. Poissard ? Allez on le concède. Le Belge avait eu son moment spécial "poisse" lors de la Clàsica San Sebastian l'an dernier, lorsqu'une moto l'avait renversé alors qu'il filait vers la victoire.
Mercredi, le coureur de la BMC en a peut-être étonné plus d'un derrière son petit écran. Mais avec ce genre d'individus, ceux qui ne renoncent pas malgré les nombreux échecs, tout est possible. Comme gagner une étape de moyenne montagne et aller ravir la tunique jaune, alors que personne n'aurait coché son nom au départ de cette 5e étape. C'est là où GVA est très fort : il frappe quand on ne l'attend pas. Il suffit de se souvenir de son succès à Rodez devant Peter Sagan l'an dernier. Pareil, on n'aurait pas misé un kopeck sur le natif de Lokeren. Ses succès sur Tirreno et le Circuit Het Nieuwsblad, cette année, c'est un peu pareil. Malgré les circonstances. Quand il n'a pas la pancarte, gare aux dégâts.
Au Lioran, le baroudeur de la BMC a largement surpassé sa performance de 2015. Il l'a même envoyé aux oubliettes. Dégoûter des spécialistes des échappés au long cours: Rafal Majka, Andriy Grivko et le roi des exploits improbables, l'inusable Thomas De Gendt, il fallait le faire. Surtout en moyenne montagne. Fallait grimper, éviter les chutes lors des descentes (avec l'état de la route) et tenir bon face au peloton. Van Avermaet a tout bien fait. Il a d'ailleurs laissé sur place De Gendt, qui n'a pas résisté à son accélération foudroyante, à 17,5Km du terme, lors de l'ascension du col du Perthus. Oui fallait le voir pour le croire. On savait que le Belge avait du panache, là on a vu autre chose. Il en a dans le ventre.
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Belgium's Greg Van Avermaet celebrates prior to crossing the finish line at the end of the 216 km fifth stage of the 103rd edition of the Tour de France cycling race on July 6, 2016 between Limoges and Le Lioran.

Crédit: AFP

On a aimé

L'attaque de Romain Bardet. Le leader d'Ag2r avait répété et répété cette cinquième levée du Tour de France. Surtout, il nous avait indiqué, qu'il savait "où il allait attaquer". On a donc eu la réponse : à quelques encablures du sommet du Col de Font de Cère. Son accélération a étiré au maximum le groupe des favoris. Attaquer dès la 5e étape, ça peut poser des questions : Est-ce trop tôt ? Est-ce vraiment sur un terrain propice ? Peu importe, prime au panache. Bardet en a. Et on aime ça.

On n'a pas aimé

Ag2r justement. L'équipe française n'a absolument pas existé lors de cette première levée en moyenne montagne. Si Cyril Gautier a joué sa carte personnelle devant, le reste des troupes a complètement perdu le fil lors des ascensions du Pas de Peyrol et du Col du Perthus. Personne n'a aidé Bardet dans le final. Ses lieutenants sont passés à côté : Domenico Pozzovivo et Alexis Vuillermoz en tête ont terminé à plus de cinq minutes du groupe des favoris. Si Bardet veut peser sur ce Tour, il a besoin d'une équipe autour de lui, comme cela avait été le cas au Dauphiné.

Juste pour savoir

Arrivé avec le groupe des favoris au Lioran, Julian Alaphilippe est toujours 2e au général. Franchement ça sent le jaune dans les Pyrénées, non ?
La hiérarchie aurait-elle déjà changé chez Tinkoff ? En difficulté, dans les derniers hectomètres du Col de Font de Cère, Alberto Contador, qui ressemble plus à "Paco" Mancebo qu'à Alberto Contador en ce moment, a encore lâché 33 secondes sur le groupe des favoris. Roman Kreuziger n'a d'ailleurs pas attendu son leader et a tracé son chemin. Un message plutôt clair.
C'était quoi cette accélération de l'équipe Movistar avant le Pas de Peyrol ? La formation de Nairo Quintana a mis un sacré boxon dans le peloton et fait un écrémage assez drastique. Selon Pierre Rolland, c'était pour se débarrasser définitivement de Contador. Pari à moitié réussi.
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Rolland : "Movistar a roulé pour éliminer Contador"

Trois stats à retenir

65. Greg Van Avermaet est le 65e coureur belge de l'histoire du Tour de France à revêtir le maillot jaune. Le dernier athlète venu d'outre-Quiévrain à avoir porté le maillot jaune était Jan Bakelants lors des 2e et 3e étapes de l'édition 2013.
39.9. C'est la vitesse moyenne de Van Avermaet lors de son succès lors de la 5e étape. C'est beaucoup plus rapide que lors de la soporifique 3e étape qui s'était courue à 37,3Km/h.
3/3. A chaque fois que Greg Van Avermaet s'est échappé sur la route du Tour de France, le groupe de fuyards est allé au bout. Conséquence : si GVA repart à l'aventure, il faut le suivre !
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Greg Van Avermaet

Crédit: AFP

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