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La résurrection de John Degenkolb, vainqueur de la 9e étape du Tour de France 2018, à Roubaix

Simon Farvacque

Mis à jour 15/07/2018 à 22:35 GMT+2

TOUR DE FRANCE - La renaissance d'un champion. Depuis qu'il s'était fait percuter par une voiture à l'entraînement, en janvier 2016, John Degenkolb n'avait plus gagné de course en World Tour. Vainqueur de Milan-Sanremo et Paris-Roubaix en 2015, le sprinteur allemand de la Trek-Segafredo a renoué avec son glorieux passé, ce dimanche à... Roubaix, en remportant la 9e étape du Tour de France.

La joie de John Degenkolb, vainqueur d'une étape du Tour de France 2018, à Roubaix

Crédit: Getty Images

Tout aurait pu s'arrêter en janvier 2016 pour John Degenkolb. Alors à l'entraînement dans la région d'Alicante (Espagne), l'Allemand avait été percuté par une voiture avec plusieurs de ses coéquipiers de l'époque, au sein de l'équipe Giant-Alpecin. Sévèrement touché à un doigt, il avait été opéré à plusieurs reprises, retardant son début de saison. Degenkolb avait ainsi évité le pire. Mais aussi marqué un virage important dans sa carrière.
Auteur du majestueux doublé Milan-Sanremo - Paris-Roubaix en 2015, Degenkolb n'avait plus remporté la moindre course en World Tour, depuis son accident de janvier 2016, jusqu'à sa victoire ce dimanche à Roubaix, lors de la 9e étape du Tour. Ce succès, son premier sur la Grande Boucle, alors qu'il avait déjà levé les bras sur le Giro et la Vuelta, est donc d'une importance immense pour lui.

Deux années quasiment blanches

Pendant deux ans, l'Allemand n'a pas été transparent. Mais pour un homme qui a épinglé deux Monuments à son palmarès l'année de ses 26 ans, des victoires sur l'Arctic Race of Norway (en 2016) ou sur le Tour de Dubaï (en 2017) ne pèsent pas bien lourd. Jamais revenu à son meilleur niveau − régulièrement pénalisé par des bronchites − Degenkolb était passé tout près de débloquer son compteur sur le Tour l'an passé, tassé par Michael Matthews à l'arrivée de la 16e étape. La réussite du champion l'avait quitté. Et elle semblait encore loin de se rabibocher avec lui, en ce début de Grande Boucle.
Dimanche dernier, lors de la 2e étape, qui s'achevait à La Roche-sur-Yon, John Degenkolb (Trek-Segafredo) avait eu du mal à jouer des coudes avec Peter Sagan (Bora-Hansgrohe), ce dernier lui fermant la porte et le privant de la très bonne roue : celle d'Arnaud Démare (Groupama-FDJ), qui avait lancé de trop loin. L'image de Degenkolb se plaignant du triple champion du monde en titre (1er), loin derrière lui (9e) était symbolique. C'était celle d'un ex-cador en manque de confiance, battu par un patron en pleine bourre. Mais c'était aussi un signe : même moins fort, le sprinteur allemand était là, avait faim.
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Greg Van Avermaet (BMC) et John Degenkolb (Trek-Segafredo), lors de la 9e étape du Tour de France 2018

Crédit: Getty Images

Cela sentait le déjà vu, ils étaient déjà dans le groupe quand j'ai gagné Paris-Roubaix
Avant de débuter cette 9e étape qui lui convenait tant, Degenkolb affichait le bilan de cinq "Top 10" sur cinq sprints dans ce Tour de France. La preuve de sa bonne forme et de sa capacité à jouer la gagne. De là à la décrocher ? Oui, et l'Allemand avait de bonnes raisons d'y croire. "Ici, beaucoup de coureurs de classiques avaient une autre tâche (que de gagner l'étape, ndlr), il leur fallait soutenir leur leader pour le classement général" a-t-il déclaré à l'issue de son succès. Lucide dans son analyse, comme dans sa réalisation.
Sorti avec Yves Lampaert (Quick-Step Floors) et Greg Van Avermaet (BMC) dans le final, Degenkolb a puisé dans cette compagnie le petit déclic mental qui lui manquait peut-être : "Cela sentait le déjà vu, ils étaient déjà dans le groupe quand j'ai gagné Paris-Roubaix (en 2015, Lampaert avait terminé 7e, Van Avermaet 3e, ndlr) et ça m'a conforté dans ma capacité à gagner. Je n'étais pas à fond, j'en ai gardé sous la pédale pour le sprint." Le lieu, le contexte, le casting : tout était réuni pour la résurrection d'un champion, ce dimanche à Roubaix. Ne manquait plus que l'exécution, dont John Degenkolb s'est magnifiquement chargé, lançant le sprint en tête, sans laisser ses deux rivaux revenir ne serait-ce qu'à hauteur de son pédalier. Chapeau.
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Degenkolb roi des pavés : Revivez le dénouement de la 9e étape

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