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Julian Alaphilippe : "Plus on se rapproche de Paris, plus c'est un sentiment différent"

Simon Farvacque

Mis à jour 22/07/2019 à 19:14 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Leader surprise de la Grande Boucle après quinze jours de course, Julian Alaphilippe continue de clamer qu'il ne se projette pas au-delà du lendemain, dans la défense du maillot jaune. Mais ce lundi, le Français de 27 ans s'est dit prêt pour les étapes des Alpes, qu'il a reconnues, et a admis une évolution dans son rapport au paletot doré, à six jours du dénouement du 106e Tour.

Julian Alaphilippe, en conférence de presse lundi 22 juillet 2019, lors du deuxième jour de repos du Tour

Crédit: Getty Images

"Si vous voulez me poser d'autres (types de) questions, allez-y… parce queje réponds la même chose depuis dix jours." C'est ainsi que Julian Alaphilippe a terminé sa conférence de presse, ce lundi, dans un sourire, avant de faire un selfie avec l'assemblée, en mode rock star. Difficile de contredire celui qui porte le maillot jaune du Tour de France après deux semaines de course et s'évertue de garder la pointe d'insouciance qui semble inhérente à ses succès. Devant les micros, il venait bel et bien d'entonner un couplet que l'on commence à connaître par cœur.
"Je prends les jours comme ils viennent, les uns après les autres. Je suis très content de ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, a déclaré Alaphilippe, fidèle à sa ligne de conduite depuis qu'il a pris les commandes du Tour. Je suis très heureux de porter encore le maillot. Je l'ai défendu au maximum et du mieux que je pouvais hier (dimanche, ndlr). Ce n'est que du bonus depuis un petit moment."
Mon maillot ne tient qu'à un fil
Le coureur français de 27 ans a relativisé sa position préférentielle, soucieux de maintenir la pression à distance, alors qu'aucun de ses compatriotes n'a remporté le Tour depuis Bernard Hinault, en 1985. Et sachant que depuis 2012, le porteur de la tunique dorée durant le deuxième jour de repos a toujours terminé en jaune sur les Champs-Elysées. "Avoir 1'30" d'avance (sic 1'35"), c'est bien, c'est mieux qu'1'30" de retard, mais avec les étapes qui arrivent, 1'30" c'est beaucoup et rien du tout en même temps, a-t-il estimé. Il suffit d'avoir une défaillance dans un col de 15-20 bornes… ou même plus, parce que l'étape de Val Thorens (la 20e, samedi, ndlr) c'est une montée terrible jusqu'au sommet (33,4 km à 5,5%). (...) Mon maillot ne tient qu'à un fil".
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Julian Alaphilippe lors de la 15e étape du Tour de France 2019

Crédit: Getty Images

J'ai fait le maximum pour être dans de bonnes conditions, avec beaucoup de reconnaissances d'étapes, un stage en altitude
La carapace de comm' s'est tout de même un peu fendue, quand Alaphilippe a concédé que la donne changeait, légèrement, avec le temps, au moins émotionnellement. "Plus on se rapproche de Paris plus c'est un sentiment différent, spécial…" a-t-il admis, au sujet du fait de porter le maillot jaune, avant de reprendre le cours de son prudent discours : "Je suis réaliste sur le fait qu'il n'y a que des étapes difficiles qui arrivent, maintenant. Je le savais déjà avant. Je n'ai pas arrêté de répéter que le plus dur restait à venir."
Mais si Alaphilippe réfute l'idée d'une ambition cachée – "je ne pensais pas porter le maillot jaune, le garder dix jours, je ne l'ai jamais imaginé" – il assure avoir reconnu les étapes alpestres : "J'ai fait le maximum pour être dans de bonnes conditions, avec beaucoup de reconnaissances d'étapes, un stage en altitude (…) je sais à quoi m'attendre." Le problème pour ses adversaires, c'est qu'eux ne savent pas à quoi s'attendre, justement.

L'élément perturbateur, selon Brailsford

Selon Dave Brailsford, manager de l'équipe Ineos, "Alaphilippe a changé la manière dont les équipes courent" sur ce Tour de France. "Il a créé un effet domino, ajoute-t-il. C'est un casse-tête pour toutes les équipes. Elles doivent essayer de se débarrasser de lui tout en s'occupant des favoris du classement général. Cette problématique rend la course complètement différente".
Le statut de facteur X dans la course à la victoire sur un Grand Tour, Alaphilippe, dont le meilleur résultat sur trois semaines est 33e du Tour 2018, ne va peut-être pas le garder longtemps. Cette Grande Boucle pourrait marquer un tournant dans sa carrière. Mais il refuse pour l'instant de l'envisager : "Ce que je suis en train de faire sur ce Tour ne va pas forcément changer tout ce que j'ai envie de faire dans le futur. Il ne faut pas oublier que c'est un Tour de France qui était vraiment bien pour moi, avec une belle première semaine, un beau chrono et on n'a pas encore fait le plus difficile." A quel point le 106e Tour de France était "bien pour lui" ? Réponse ce dimanche.
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Julian Alaphilippe à la fin de la 15e étape du Tour 2019.

Crédit: Getty Images

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