Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Les débats du Tour : Pinot ou Bardet, qui va faire le show dès l'entame des Pyrénées ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 18/07/2019 à 07:42 GMT+2

Chaque jour, trois questions sont posées à des membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Mercredi, on parle sprint et patron, Pyrénées échappées et... chances françaises.

Pinot dans le coup, Bardet déjà loin... Fortunes diverses pour les leaders français après le contre-la-montre par équipes

Crédit: Eurosport

Y a-t-il un patron chez les sprinteurs ?

  • Julien Chesnais
L'essentiel de la réponse découle de la statistique suivante : les dix premières étapes en ligne du Tour sont revenues à dix coureurs différents, une première depuis 23 ans. Ainsi, aucun sprinteur n'a réussi à doubler la mise. Personne ne peut donc revendiquer le statut de patron chez les grosses cuisses. Groenewegen a manqué cette occasion à Toulouse. Ewan l'a coiffé sur le fil, mais si les centimètres avaient été de son côté mercredi, on aurait pu affirmer que le Néerlandais est bien le capitaine à bord.
Ses dix victoires d'avant-Tour le positionnaient comme l'homme à battre. Mais pour l'heure, il n'est qu'un sprinteur parmi les autres sur cette Grande Boucle. Pour trouver une tête qui dépasse, il faudra attendre l'arrivée à Nimes, mardi prochain. À moins que Colbrelli, Kristoff, ou Matthews, frustrés jusque-là, parviennent à cueillir un premier bouquet à leur tour.
  • Maxime Dupuis
Mercredi, c'était le tour de Caleb Ewan. A Toulouse, il a eu raison de tout le monde. Pour un cheveu. Assez symbolique au cœur d'un Tour de France où aucun sprinteur n'a une marge XXL sur la concurrence. Le premier succès de l'Australien est intervenu après celui de Dylan Groenewegen, d'Elia Viviani, de l'étonnant Wout Van Aert - devant Viviani ou Ewan - ou encore du surprenant Mike Teunissen, qui avait ouvert le bal à Bruxelles en remportant un sprint qui ne lui était pas promis. Quid de Peter Sagan ? Il est bien plus qu'un sprinteur mais il porte le maillot vert. Et a aussi gagné une étape, la 5e du côté de Colmar.
Surtout, le Slovaque a fait dans la régularité depuis le début du Tour. On pourrait même dire que Sagan fait du Sagan. Depuis le départ du Tour à Bruxelles, Sagan a signé huit Top 5 en dix étapes en ligne, c'est pas mal. Mais avec une "seule" victoire, le triple champion du monde donne l'impression d'une domination diffuse… ou qui n'en serait pas vraiment une. Il n'est peut-être pas le boss mais la valeur sûre, c'est lui.

Pinot ou Bardet, qui va faire le show dès l'entame des Pyrénées ?

  • Julien Chesnais
Pinot l'a dit et redit : il veut se racheter du couac d'Albi au plus vite. Satisfera-t-il son besoin de revanche dès la première opportunité offerte dans les Pyrénées, jeudi, sur les pentes de Peyresourde ou de la Hourquette d'Ancizan ? J'en doute fort. Je ne le vois pas se lancer dans une opération aussi téméraire. Au sommet de la Hourquette, il restera 30 kilomètres de descente roulante jusqu'à l'arrivée. Surtout, il y a la perspective du chrono du lendemain, où il faudra avoir les gambettes bien fraîches pour limiter la casse face à Thomas.
Lâcher une cartouche sur un parcours peu propice et à la veille d'un rendez-vous majeur, ça ne semble pas être le calcul idéal pour un candidat au podium. Pinot en est un. Mais Bardet, plus forcément. Après avoir vécu une première partie de Tour très mitigée, le leader d'AG2R La Mondiale a déclaré ne plus faire du général une priorité. "Je veux avant tout retrouver des sensations", a-t-il dit mercredi matin. L'Auvergnat semble enclin à prendre des risques. Et son retard de deux minutes sur Thomas peut lui offrir un léger bon de sortie. Alors, entre Pinot et Bardet, je vois plutôt le second tenter sa chance dès jeudi.
  • Maxime Dupuis
L'un est frustré, l'autre tente de tourner la page de ses espoirs de grandeur déçus. Mais quoi qu'il en soit, les deux seront sous les feux des projecteurs dès jeudi alors que la route s'élève sérieusement. Thibaut Pinot et Romain Bardet ont envie de montrer quelque chose sur les routes de Pyrénées. Mercredi, Pinot n'avait qu'un regret après sa mésaventure de lundi : que la plaine soit encore au menu du jour. Bardet, lui, assurait avoir envie de redevenir un acteur avec le général loin de son esprit.
Si le débours de Bardet parait rédhibitoire pour une victoire finale, il ne semble pas encore suffisamment important pour que les cadors lui laissent toute latitude. Et, accessoirement, Julien Jurdie n'est pas complètement d'accord avec son coureur, comme il l'a dit dans Les Rois de la Pédale.
Avec 3'20'' de retard, le grimpeur de l'équipe AG2R La Mondiale reste un danger au classement général. En conséquence, si on le voit jeudi, c'est qu'il sera dans le coup, à la pédale, avec les meilleurs. Pas lancé dans une folle aventure. Thibaut Pinot, lui, a envie d'effacer la bordure de lundi. Et de montrer qu'elle n'est qu'un accident. A mon avis, cela ne passera pas forcément pas un coup d'éclat dès jeudi. Mais s'il est dans le bon groupe à Bagnères-de-Bigorre, il aura réussi sa journée. En attendant plus. Mais plus tard.

Jeudi, une journée pour une échappée ?

  • Julien Chesnais
Pour moi, cela ne fait guère de doute. L'enchaînement Peyresourde (13,2km à 7%) et Hourquette d'Ancizan (9,9km à 7,5%) n'est pas suffisamment difficile pour voir une explication entre titans. D'autant qu'après la dernière ascension, il reste 30 bornes de descente. Et quand on rajoute la perspective du chrono de Pau, les ténors tiennent trois bonnes raisons de rester au chaud et de se désintéresser de la victoire d'étape. En partant de ce postutat, le champ est libre pour les échappés. Avec 130 bornes de plaine avant le pied du premier col, ils auront le temps de disparaître des radars du peloton et de s'assurer pépère la victoire.
Ceci à une condition près : qu'aucun de ces hommes ne figure parmi les 25 premiers du général. On observe une nette césure entre le 25e (Guillaume Martin, à 5'59'') et le 26e (George Bennett, à 11'20''). La première partie du wagon sera invitée à rester poliment assise, à moins que certains forcenés ne profitent d'une panique à bord en début de course pour s'exfiltrer. Mais en toute logique, seuls ceux qui voyagent en seconde classe auront le droit à un ticket de sortie. Sans doute gagnant ce vendredi.
  • Maxime Dupuis
C'est une possibilité, évidemment. Et elle d'autant plus grande que l'étape, qui va emmener le peloton de Toulouse à Bagnères-de-Bigorre, s'y prête plutôt bien. Un 4e catégorie (la côte de Montoulieu-Saint-Bernard), deux 1re avec Peyresourde et la Hourquette d'Ancizan et, enfin, une arrivée après trente kilomètres de descente, le profil de l'étape laisse envisager à ce type d'aventure. Le parcours de ce Tour 2019, également.
Et pour cause, si vous vous êtes déjà penché sur le tracé de cette Grande Boucle 2019, il ne vous a pas échappé que la journée de vendredi, non dévolue à la grimpette, sera celle de l'unique contre-la-montre individuel de cette édition. Et si l'on peut gagner ou perdre un grand tour dans les lacets montagneux, c'est aussi le cas avec un casque profilé sur le crâne. Du coup, je ne serais pas étonné que l'étape de jeudi, premier opus pyrénéen, ressemble à une longue course d'attente et d'élimination, par l'arrière plus que par l'avant.
.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité