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Pinot, Thomas, Bernal, Alaphilippe... après 15 étapes, qui est le favori du Tour de France ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/07/2019 à 11:45 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Cette Grande Boucle promettait d'être ouverte. Après deux semaines, la promesse est tenue. Six coureurs se détachent, dont deux Français. Qui de Julian Alaphilippe, maillot jaune surprise, de Geraint Thomas, tenant du titre, d'Egan Bernal, son coéquipier, ou encore de Thibaut Pinot, homme fort des Pyrénées, aborde la troisième semaine dans la peau du favori ? Voici nos avis.

Visu TDF Buchmann - Bernal - Thomas - Alaphilippe - Kruijswijk - Pinot

Crédit: Eurosport

Laurent Vergne : Geraint Thomas

Deux données frappent à l'entame de cette dernière semaine : ce Tour 2019 est le plus ouvert depuis 2011, soit l'édition ayant précédé le début de l'ère Sky, et la France se prend à rêver d'une victoire finale, 34 ans après le dernier sacre de Bernard Hinault. Un Français est en jaune, un autre parait, pour l'heure, être le plus fort de tous les prétendants. Pourtant, s'il faut miser quelques billets sur le maillot jaune sur les Champs-Elysées dimanche, je continue de les placer sur Geraint Thomas.
Il s'agit là d'un choix plus pragmatique que sentimental. Le Gallois a manqué l'occasion de frapper un grand coup et de mettre la main sur ce Tour au cours des trois dernières étapes. A l'occasion du chrono et des deux grandes étapes des Pyrénées, je pensais que Thomas affirmerait son autorité. C'est tout le contraire qui s'est produit. Devancé par Alaphilippe dans l'épreuve chronométrée, il a ensuite montré des signes de fragilité au Tourmalet comme au Prat d'Albis. Alors, pourquoi Thomas ?
D'abord parce que, même si les écarts sont ténus, il demeure toujours le mieux placé. Oui, Alaphilippe le précède toujours d'une grosse minute et demie, mais j'ai toujours autant de mal à imaginer le numéro un mondial tenir dans les Alpes. Ensuite, même si je comprends les doutes le concernant à la sortie de ce week-end, je crois Thomas capable d'élever son niveau quand ce Tour se décidera. Il manquait de fond après son abandon au Tour de Suisse, mais cela pourrait servir ses desseins dans ces dernières journées. Le Thomas 2019, à l'image de son équipe, ne vaut pas celui de 2018, mais il a toujours les clés de ce Tour.

Jean-Baptiste Duluc : Thibaut Pinot

La vérité d’une semaine n’est pas forcément celle de la suivante et la vérité des Pyrénées est rarement la même que celle des Alpes. Pourtant, à la vue de ce début de Tour de France, un homme ressort clairement du lot dès que la pente se cabre et il s’agit de Thibaut Pinot. Si le Franc-Comtois a perdu beaucoup avec cette inattention qui l’a piégé sur la route d’Albi, personne ne semble pouvoir rivaliser avec lui en montagne. Et, ça tombe bien, c’est pratiquement tout ce qu’il reste au programme.
On le sait depuis la présentation du Tour on octobre dernier, cette 106e édition est tracée pour les grimpeurs et, si elle pouvait déjà se perdre jusqu’ici (Yates, Bardet, Quintana …), elle ne pourra se gagner que dans les Alpes. Les écarts au soir de la 15e étape rendent ce constat encore plus véridique. Si l’on enlève l’exception Alaphilippe que je ne vois pas tenir, les cinq principaux candidats à la victoire (Thomas, Kruijswijk, Pinot, Bernal et Buchmann) se tiennent en 39’’. Une misère au vu du programme copieux des Alpes.
On pourra me rétorquer que Pinot a toujours un jour sans sur les Grands Tours et qu’il déteste les grosses chaleurs, attendues jusqu’à jeudi. Mais, justement, il l’a déjà eu à mon sens, son jour sans, et les températures devraient être redescendues pour Tignes et Val Thorens, les étapes les plus à même de voir une grosse bagarre entre favoris. On y attend même de la pluie, sa météo préférée. Plus fort en montagne et mieux accompagné également jusqu’ici, Thibaut Pinot présente donc le plus de garanties à mes yeux dans la course à la victoire finale. Et une confiance jusqu’alors jamais affichée. Ne reste plus qu’à grignoter le temps nécessaire pour succéder à Bernard Hinault, dernier Français vainqueur du Tour.

Julien Chesnais : Egan Bernal

Depuis que je suis tombé amoureux du Tour, voilà 20 ans, jamais je n’ai abordé la dernière semaine avec autant d’excitation. Le Tour va se jouer entre six hommes. Jetez un dé, amusez-vous à pronostiquer sur quelle face il va retomber, et vous avez à peu près mon idée sur le degré de fiabilité d’un pronostic sur l’identité du futur vainqueur. Mais allons-y, pronostiquons. Thibaut Pinot est le choix le plus tentant. J’ai envie d’y croire, mais ce n’est pas le mien.
Certes, la dynamique est de son côté. Mais on sait que le moindre grain de sable peut enrayer la mécanique du Franc-Comtois. La canicule des prochains jours, combinée à sa tendance à tomber malade et à le payer chèrement (souvenez-vous du Giro 2018), est pour moi pour un vrai motif d’inquiétude. Peut-être le facteur décisif de ce Tour, même si c’est la dernière chose que je souhaite à Pinot. En fait, s’il faut sortir un nom du chapeau, je prends Bernal.
Pour moi, Ineos demeure la formation la mieux armée. Je suis persuadé qu’elle ne va pas rester les bras ballants après s’être fait bouger comme jamais dans les Pyrénées. Cela doit sans doute passer par un changement de philosophie, à savoir sortir de son sempiternel conservatisme, ranger la lance d'incendie pour dégainer le lance-flamme. Elle garde un collectif d’une qualité folle, largement capable de s’improviser pyromane en chef dans les Alpes.
Partant de ce postulat, le leader d’une formation pareille me semble être le favori. Et pour moi, ce leader, ce sera Bernal. Avec Buchmann, le Colombien est celui qui a le moins perdu de temps sur Pinot dans les Pyrénées. Il ne compte plus que 27’’ de retard sur son coéquipier, Thomas. Soit trois fois rien vu le menu alpin, qui confirmera sans doute l’ascendant du maillot blanc sur le vainqueur sortant du Tour. L’altitude outrancière proposée par les Alpes sied à merveille à l’enfant de Zipaquira, qui a grandi à 2600 mètres d'altitude, soit à peu de choses près la hauteur du Galibier. Ce terrain est le sien. Peut-être marquera-t-il, déjà, le début de l’ère Bernal.

Simon Farvacque : Geraint Thomas

Geraint Thomas était à mon sens le favori, au départ du Tour. Et il l'est toujours après deux semaines de course. Le tenant du titre n’est pas dans une forme étincelante, mais il aborde la dernière ligne droite avec de l'avance sur tous ses rivaux désignés, seulement devancé par Julian Alaphilippe, l’inconnue de l’équation de cette Grande Boucle. Se retrouver dans cette position sans se montrer dominateur est paradoxalement une performance.
Dimanche à Prat d’Albis, Thomas a coupé la ligne 49" après Thibaut Pinot et 31" après son coéquipier Egan Bernal. Mais le Gallois ne ressort pas aussi fragilisé qu’il n’y paraît de l’ultime round pyrénéen. Dans l'aire d'arrivée, il a argué qu’il "avai(t) les jambes pour y aller" et se sentait mieux que la veille dans le Tourmalet, mais qu'il était tactiquement bloqué, avec Bernal devant et Alaphilippe dans son sillage. On peut y voir du bluff mais aussi une stratégie crédible. Il n'a en tout cas pas sombré, distançant même le maillot jaune.
Geraint Thomas avait réalisé un festin dans les Alpes l’an dernier. C’est maintenant qu’il doit être au top. Difficile d’évaluer à quel point sa préparation a été perturbée, mais Ineos (ex-Sky) se rate rarement sur les pics de forme. Egan Bernal, bras droit dont la servitude a des limites, et Thibaut Pinot, challenger saignant, sont à mon sens les deux principales menaces qui planent au-dessus du vainqueur sortant. Mais celui-ci reste l'homme à déboulonner. Et il a peut-être bien laissé passer l’orage.
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Geraint Thomas, devant Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot, au sommet de la Planche des Belles Filles

Crédit: Getty Images

Qui est le favori du Tour à l'aube de cette dernière semaine ?
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