Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Thibaut Pinot, une vraie "journée de merde"

Laurent Vergne

Mis à jour 15/07/2019 à 21:41 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Thibaut Pinot accusait le coup lundi soir à Albi après avoir perdu 1'40" sur ses principaux rivaux dans un coup de bordure. En colère de s'être laissé bêtement piéger, le leader de l'équipe Groupama-FDJ va devoir rebondir. Et dans son clan, on refuse d'apparaitre résigné.

Thibaut Pinot sur le Tour de France 2019.

Crédit: Getty Images

"Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise. C'est une journée de merde". La réaction de Thibaut Pinot a été laconique, mais il n'y avait effectivement pas grand-chose à ajouter. Très affecté, il n'en dira pas davantage avant de tourner les talons. Résumé sommaire mais conforme aux évènements. Le grand bleu dans le ciel du Franc-Comtois s'est brusquement obscurci lundi à une quarantaine de kilomètres d'Albi.
Une bordure, coup de Trafalgar classique de ce type d'étapes, dont il aura été une des grandes victimes, la principale sans doute, même s'il ne fut pas la seule. Il le savait, pourtant. Lundi matin, avant le départ, il avait prévenu à notre micro : "avec le vent de trois-quarts dos, c'est une étape qui peut être dangereuse." La connaissance du danger ne suffit pas à l'écarter. Il a vu le panneau, gros comme ça, mais il est tombé dedans, rendant ses déboires encore plus énervants.

La faute à pas de chance ?

Comment expliquer ce moment d'inattention ? Chez Groupama-FDJ, on dément toute négligence. "Ce n'est pas un manque de cohésion, assure Philippe Mauduit, le directeur sportif. C'est un moment où il y a de la panique dans le peloton". "On était bien placés toute la journée, jure Sébastien Reichenbach, le coéquipier suisse de Pinot. C'est dommage, quand on pense à toute l'énergie qu'on met pour rester à l'avant du peloton". "Il y a des moments comme ça où la chance n'est pas là, on se retrouve derrière au moment où il ne faut pas l'être", regrette de son côté Matthieu Ladagnous.
Marc Madiot, le manager de l'équipe, a confié à nos confrères du Parisien que tout s'était joué sur un rond-point. Une histoire bête comme ça : "apparemment, ils ont pris un rond-point en faux plat descendant par la gauche et fallait le prendre par la droite. De 20e ils se sont retrouvés 60e. Et cassure. Voilà." Voilà comment, à l'arrivée, Pinot a lâché une minute et quarante secondes et gâché un début de Tour au plus-que-parfait jusqu'ici.
C'est normal qu'il soit déçu, qu'il y ait de la colère
Encore plus frustrant quand on sait qu'il n'a pas manqué grand-chose pour opérer la jonction avec le groupe maillot jaune. "On était tout près, à huit secondes, mais on était tous à bloc...", raconte Reichenbach. On est revenus à dix secondes. Il manque un poil de c… pour que ça rentre et ça ne rentre pas. C'est la course", peste Madiot. Treize secondes, en fait, à 18 kilomètres de l'arrivée. Mais peu importe, au fond. Le mal est fait et plus que les causes, ce sont les conséquences qui importent désormais.
On imagine que Thibaut Pinot va bouillir ces prochaines heures et ronger son frein ces prochains jours, jusqu'à l'entrée en haute montagne, jeudi, lors de la première étape pyrénéenne. "C'est normal qu'il soit déçu, qu'il y ait de la colère, concède Mauduit, refusant de croire que "l'histoire est déjà complètement écrite".
Tout reste il est vrai à faire dans ce Tour. Pinot avait des jambes de feu, il les a toujours. L'immense majorité des difficultés reste devant le peloton. Chez Groupama-FDJ, on espère même secrètement que cette journée noire sera source de détermination supplémentaire. "Il était très déçu. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle", glisse ainsi Madiot.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité