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Les débats du Tour : Quelle stratégie Thibaut Pinot doit-il adopter ce mardi ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/09/2020 à 08:47 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2020 - Seulement cinquième de la troisième étape, la même place qu'à Nice samedi, Peter Sagan est déjà maillot vert. Qui peut l'empêcher de remporter un 8e classement par points ? Thibaut Pinot doit lui se demander comment se comporter mardi. Enfin, Orcières-Merlette mardi ou le Mont Aigoual jeudi, qui fera le plus de dégâts ? Voici nos débats du jour.

Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) - Tour de France 2020

Crédit: Getty Images

Qui peut priver Sagan du maillot vert ?

  • Simon Farvacque
Peter Sagan n’a pas fait mieux que 5e, après trois étapes du Tour de France 2020. Il en porte pourtant déjà le maillot vert. Cela doit avoir quelque chose de déprimant pour ses éventuels rivaux dans ce classement. Mais cela peut aussi leur donner des idées. Si la régularité du Slovaque dans le "Top 5" n'est plus assortie de quelques podiums, la porte s’entrouvre pour le priver d’un huitième paletot vert. Reste à savoir qui en a les moyens.
Même si Sagan n’a pas rassuré dans les reliefs, que ce soit lors du Critérium du Dauphiné ou dimanche sur les pentes du Turini, je pense qu’il ne perdra pas au jeu de la prise d'échappées et des sprints intermédiaires. Je ne vois pas un sprinteur polyvalent qui se rapproche de son registre le battre à son propre jeu. Il a trop d’expérience en la matière. J’imagine plutôt un coureur intrinsèquement plus rapide le challenger.
Ainsi, la fusée Caleb Ewan pourrait profiter du barème avantageux des étapes de plat : 50 points pour le vainqueur et 30 pour le 2e ; contre 30 pour le vainqueur et 25 pour son dauphin sur les étapes vallonnées. Mais l’Australien, impressionnant ce lundi à Sisteron, a déjà pris du retard (il est à 29 unités de Sagan). Sam Bennett peut aussi avoir du répondant, dans le profil "pur-finisseur". Et il n’est qu’à 5 points de "Tourminator". Le parcours de cette Grande Boucle leur correspond peu et ils font ainsi seulement figure d’outsiders face au tenant du titre. Mais si Sagan doit perdre son bien, ce sera à mon avis au profit de l’un d’eux.
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Un slalom à haute vitesse et Ewan a levé les bras : sa victoire en vidéo

  • Christophe Gaudot
Je mise sur Matteo Trentin. Peter Sagan a déjà passé une journée en vert sur ce Tour de France 2020. Une habitude pour lui mais sur la deuxième étape il était porteur de son paletot fétiche par procuration. Vingt-quatre heures plus tard, il a remis l'église au centre du village. Depuis le début de ce Tour de France, Sagan confirme ce qu'il avait montré en 2020 : il n'est plus capable de remporter un sprint massif.
Sa dernière victoire remonte d'ailleurs au 10 juillet 2019 à Colmar. Et même ce jour-là, les purs sprinteurs n'étaient pas présents puisqu'ils avaient été éliminés par une côte dans le finale de l'étape. Trentin, lui, était présent. Comme souvent dans ces cas-là.
Toujours est-il qu'il est déjà en vert me direz-vous. Oui, mais. Faire cinquième des sprints massifs ne suffira peut-être pas et dimanche autour de Nice, Matteo Trentin a montré qu'il avait envie de disputer le maillot vert à Sagan cette année en prenant l'échappée. L'Italien ne fait pas partie, lui non plus, des meilleurs sprinteurs du monde mais il passe partout, comme le Slovaque, sa victoire à Gap sur le Tour 2019 l'a prouvé. Sur un tracé difficile comme celui de cette année avec un Trentin motivé et un Sagan moins fringuant, je vois bien l'Italien jouer des coudes avec le triple champion du monde.

Quelle stratégie Thibaut Pinot doit-il adopter mardi ?

  • Simon Farvacque
Avant de prendre le départ de ce Tour de France, c’est un Thibaut Pinot conquérant qui a promis d’être offensif… en troisième semaine. Alors que l’an passé, il avait fait feu de tout bois sur la Grande Boucle. La donne a-t-elle depuis changé ? Oui, en quelque sorte, puisqu’une chute dès la première étape lui a valu une grosse colère, des bobos dont il est encore difficile d’estimer l’ampleur, et des tracas concernant son lieutenant, David Gaudu, lui aussi touché. Autant de raisons d’avoir un discours encore plus prudent et d’adopter l’attitude qui va avec.
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Thibaut Pinot à l'arrivée de la 1re étape.

Crédit: Getty Images

Surtout que Pinot ne déplore aucune perte de temps. Il n’a donc pas besoin d’amender sa feuille de route. Le parcours proposé mardi ne lui offre de toute façon pas la possibilité, à mon sens, de faire la différence. L’ascension finale de 7,1 km à 6,7% en direction d’Orcières-Merlette n’est pas un terrain idéal pour gripper la machine Jumbo-Visma. C’est pourquoi je pense que le leader de la Groupama-FDJ se montrera discret. Ce qui me semble la meilleure stratégie.
  • Christophe Gaudot
L'heure n'est pas au franc optimisme du côté de la Groupama-FDJ. Thibaut Pinot avait le regard noir samedi après sa chute dans le final à Nice et David Gaudu a frôlé l'abandon en tout début de journée dimanche. Marc Madiot a évoqué lundi matin une stratégie défensive, arguant que "rester au contact des meilleurs sera très bien". Je comprends tout à fait ce point de vue. Le Tour ne se jouera pas à Orcières-Merlette mardi. Selon l'adage, il peut s'y perdre mais pas s'y gagner. Cependant, je conseillerais bien au grimpeur français de tenter sa chance dès cette quatrième étape.
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Madiot : "On va essayer de rester au contact des meilleurs, ce sera très bien"

La raison est double. Premièrement, Thibaut Pinot ne doit surtout pas se laisser gagner par la sinistrose. Chercher à seulement rester au contact en se disant qu'on ne peut pas faire mieux, c'est prendre le risque de ne pas mentalement être prêt pour la bataille. Deuxièmement, Pinot doit se tester et jauger ses adversaires. Tout le monde a passé, à des degrés divers certes, une première journée difficile à Nice et les formes sont peut-être différentes. Si le coup passe à Orcières-Merlette et qu'il reprend même une poignée de secondes à Bernal, Roglic et consorts, il montrera que le Pinot de 2019 est toujours là. Ce Pinot fait peur et insinuer la peur chez ses adversaires, c'est déjà une petite victoire.

Orcières-Merlette ou Mont Aigoual, quelle étape fera le plus de dégâts ?

  • Christophe Gaudot
Pour moi, il ne fait aucun doute qu'entre ces deux étapes, celle du Mont Aigoual est la plus compliquée. Paradoxalement son finish est plus "simple". Pour aller chercher la ligne d'arrivée, à 1 560 mètres d'altitude, les coureurs passeront par 8,3 kilomètres à 4% de moyenne. Rien de très effrayant. Placée en milieu d'étape, cette difficulté n'écrémerait pas le peloton. C'est l'approche du Mont Aigoual qui me pousse à faire ce choix.
A partir du Vigan, il restera aux coureurs 34 kilomètres à parcourir. Mis à part deux ou trois kilomètres de descente, et la même chose de plat, tout le reste sera en montée. De quoi durcir les jambes. C'est dans le Col de la Lusette que les téméraires devront bouger. Avec ses 11 kilomètres à plus de 7%, c'est un beau morceau et avec ses passages à 11%, il peut ouvrir des possibilités.
Si un coureur est distancé dans cette partie, il ne pourra pas se refaire la cerise dans une longue descente. C'est là toute la difficulté de ce final. Si la Lusette a mis le groupe des favoris en pièces détachées, l'addition pourrait être lourde 12 kilomètres plus loin.
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Une montée difficile mais régulière : Orcières-Merlette, première arrivée en altitude du Tour

  • Simon Farvacque
Le train bleu de l’US Postal, puis celui un peu plus foncé de la Sky : le Tour a pris l’habitude d’être soumis au joug de puissantes équipes qui amincissent le peloton jusqu’à ce que leur leader porte l’estocade, à quelques bornes du but. Bien souvent, dès la première arrivée au sommet du Tour de France. Or, c’est pour ce mardi.
Sauf que cette fois-ci, l’équipe que l’on attend dominante, la Jumbo-Visma, ne réduit pas le peloton en miettes, si on se penche sur la façon dont elle procède depuis quelques mois. Elle l’asphyxie et le dernier étage de la fusée - Primoz Roglic en attendant la montée en puissance de Tom Dumoulin - se transforme en sprinteur des montagnes. Sur un col aussi roulant que celui qui mènera les coureurs à Orcières-Merlette, on peut s’attendre à un scénario similaire. Le Slovène qui lève les bras sans écraser le Tour, avec du monde dans son sillage.
Comme mentionné par Christophe, l’étape de jeudi offre la possibilité de déjouer les pronostics en anticipant. Faute de quoi le scénario risque d’être le même, certes. Mais les battus de mardi tenteront certainement leur chance de loin. Le cas échéant, ceux qui se seront rassurés sur leur condition pourraient bien leur emboîter le pas. C’est pourquoi je crois aussi en une journée plus animée, et donc plus susceptible de créer des écarts significatifs, en direction du Mont Aigoual. Plus globalement, je pense que ce Tour avec des rendez-vous en altitude si dispatchés va être marqué par une frilosité qui s’étiolera progressivement.
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Le profil de la 4e étape : Déjà une arrivée au sommet

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