Tour de France 2020 - Julian Alaphilippe et le maillot jaune, au jour le jour, encore et toujours ?

Troisième étape en 2019, deuxième en 2020, première en 2021 ? Avant de savoir si Julian Alaphilippe endossera le maillot jaune dès la première journée en Bretagne l'an prochain, il convient plutôt de se demander jusqu'où peut-il le garder sur l'édition actuelle. Comme il considère que porter le maillot jaune est "un honneur et une immense fierté", il compte bien aller le plus loin possible. Sans se fixer de limite proche. Après tout, cette manière de faire avait plutôt bien fonctionné en 2019.

"J'étais fier de voir l'équipe rouler et me voir en jaune après deux étapes, a souri "Alaf' après l'arrivée à Sisteron. Je suis soulagé et beaucoup plus relax d'avoir gagné hier. Porter le maillot, c'est presque chaque jour un moment et une émotion différente". Pour aller plus loin avec un maillot qu'il a dompté, Alaphilippe sait qu'il va désormais évoluer sur le terrain de ses adversaires. Et ceux-ci sont nombreux.

L'an dernier, Julian Alaphilippe avait totalisé 14 jours en jaune mais il y avait eu un intermède, celui de Giulio Ciccone qui avait privé le Français du paletot dorée à La Planche des Belles Filles, sur la première arrivée en altitude du Tour. Bis repetita à Orcières-Merlette ? Dans le massif des Ecrins, là où Luis Ocana avait éparpillé ses adversaires en 1971, l'édition 2020 rencontre sa première arrivée au sommet. Dans ce col roulant, certains estiment que les leaders ne devraient pas déclencher la bagarre.

"Je veux toujours plus", assure Alaphilippe. Comment le contredire ? En 2019, chaque jour devait son être dernier en jaune après qu'il l'eut repris à Saint-Etienne. Il l'avait finalement emmené jusqu'à la folle 19e étape au sommet de l'Iseran. Mais l'an dernier, après le chrono à Pau, il affichait 1'26 d'avance sur Geraint Thomas et deux minutes sur le reste de la troupe. Cette fois, 34 coureurs sont à 17 secondes ou moins.

"Je continue de prendre jour après jour". Le cinquième de la Grande Boucle 2019 est prêt à rejouer la musique qui a si bien fonctionné l'an dernier. "Je vais tout faire pour le garder une journée de plus, ensuite ce ne sera que du bonus", ajoute-t-il pour compléter sa partition. Cette année, il y a de fortes chances pour que ses adversaires s'en méfient. "J'ai regardé le profil (de l'étape, ndlr) mais je ne l'ai pas encore bien étudiée", a assuré le Français. Sur le plateau des Rois de la Pédale, Steve Chainel, qui connaît bien Alaphilippe, pensait à un bluff.

Avec potentiellement une vingtaine d'adversaires prêts à lui chiper son beau maillot, à commencer par Adam Yates seulement à quatre secondes, Alaphilippe n'aura d'autre choix que de faire des choix… et de compter sur l'aide des Jumbo-Visma. La formation néerlandaise sera son meilleur allié pendant les 90% de la montée. Tant que le train jaune imprime son rythme asphyxiant, personne ne devrait être en mesure d'attaquer. Dans les ultimes hectomètres, il lui faudra en revanche suivre Primoz Roglic qui a prouvé sur le dernier Dauphiné qu'il était imbattable, et peut-être même imbattable dans ce genre de configuration. "Dans le final ce sont les jambes qui vont parler", résume Alaphilippe. A Nice, les siennes ont répondu. Si elles bissent à Orcières-Merlette, ce ne sera que du "bonus".