Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tour de France - Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) sans concession : "Ça fait trop d'échecs pour moi"

Laurent Vergne

Mis à jour 05/09/2020 à 21:38 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Thibaut Pinot a fini à 25 minutes du vainqueur de l'étape, samedi, à Loudenvielle. Souffrant du dos, le Français a été distancé dès le Port de Balès. Loin de l'arrivée, loin du sommet. Il a tout perdu. Fataliste, blasé, le leader de l'équipe Groupama-FDJ se dit lassé de voir ses illusions se fracasser Tour après Tour. Il parle d'un "tournant" dans sa carrière.

Thibaut Pinot.

Crédit: Getty Images

En deux samedis, Thibaut Pinot a perdu le Tour. Ce samedi, d'abord, évidemment. Lâché loin, bien loin du sommet du Port de Balès, premier col hors catégorie de ce Tour de France 2020, il a terminé à plus de 18 minutes du groupe des favoris. Au classement général, le voilà 30e, à 18'56" du maillot jaune, Adam Yates. Une vraie catastrophe.
Mais c'est en réalité dès samedi dernier que tout s'était joué. Sa chute à Nice a entraîné la chute de ses illusions. Même à une semaine de distance. "On est dans les suites de la première étape, a confié à Eurosport le manager de l'équipe Groupama-FDJ, Marc Madiot. Les suites sont toujours là. La récupération n'est pas suffisante. Sur le plat, on arrive à cacher la misère. En montagne, c'est plus difficile."
Pourtant, Pinot a voulu croire que le temps jouait pour lui. "Je me raccrochais à l'étape d'hier (vendredi, où il avait pris le bon wagon sous les coups de bordure, NDLR) et à celle d'Orcières. J'avais des signes qui étaient encourageants." "On avait la sensation que ça allait un petit peu mieux, confirme Madiot. Mais on avait bien compris qu'on n'était pas au niveau du Dauphiné de toute façon. On espérait qu'avec le temps, ça allait se régulariser, ce n'est pas le cas."
picture

Port de Balès, terminus des illusions : Le moment où Thibaut Pinot a lâché prise

"Je veux juste m'excuser"

En très haute montagne, sur les forts pourcentages du Port de Balès, ces petits coins de ciel bleu ont volé en éclats. "C'est une journée compliquée. J'ai tellement mal au dos que je n'arrive pas à pédaler. Je n'ai pas de forces. C'est comme ça", a-t-il lancé à l'arrivée à Loudenvielle.
Un Thibaut Pinot qui, à chaud, est même apparu en pleine crise existentielle. Un an après les larmes déchirantes de son abandon à 48 heures de l'arrivée, alors qu'il pouvait encore rêver à la victoire finale, il se veut cette fois beaucoup plus fataliste. Pas de pleurs, pas de colère. Juste un grand ras-le-bol devant l'enchainement des désillusions. Or le temps passe. A 30 ans, il n'en peut plus de décevoir, de se décevoir, de passer à côté de ses ambitions et de ses rêves.
"Je veux juste m'excuser auprès de mes équipiers, auprès de ceux qui me supportent, dit-il sans se ménager. Ça fait beaucoup d'échecs pour tout le monde. Pour l'équipe, pour moi, pour beaucoup de gens. J'ai toujours dit que le vélo, pour moi, c'était se battre, prendre du plaisir, gagner des courses. Ça fait trop d'échecs pour moi en ce moment." Et le Franc-Comtois de lâcher cette phrase : "C'est peut-être un tournant dans ma carrière aujourd'hui."
picture

Thibaut Pinot : "Un tournant dans ma carrière"

Madiot : "Pleurer, ça ne sert à rien"

Faut-il comprendre que, pour lui, le classement général du Tour, c'est définitivement terminé ? Il faut toujours se méfier de ce type de réactions à chaud, mais celle-ci semble tout de même beaucoup plus réfléchie que la "c'est fini, j'arrête, j'en ai marre" de l'an dernier, tirade imbibée de colère et de chagrin.
Avant de penser aux suites à donner à sa carrière, il reste ce Tour à sauver, si c'est encore possible. Si son dos le veut bien. La tête, elle, y semble prête. "Je ne vais pas quitter le Tour, assure-t-il. En aucun cas je n'ai eu cette idée. Le Tour continue. On va essayer de se battre. L'équipe est très forte. J'espère qu'ils vont aller chercher une victoire d'étape, ils le méritent. Moi, je vais croiser les doigts." "Pleurer, ça ne sert à rien, tranche Marc Madiot. On ne va pas pleurer, on va se ressaisir, se reforger un moral pour repartir de l'avant."
Le patron de la Groupama-FDJ parle d'une victoire d'étape. Peut-être du maillot à pois. Mais tout ceci demeure conditionné à la récupération de son leader. Dans l'état où il était samedi, il ne pourra rien viser. Reste à atteindre la journée de repos, et voir.
picture

Madiot sur Pinot : "Pour faire un bon Tour, il vaut mieux ne pas aller au sol…"

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité