Tour de France 2021 - Tadej Pogacar : "Ça n'aurait pas été la pire chose de perdre le maillot, mais je l'aime bien"
Mis à jour 04/07/2021 à 20:57 GMT+2
TOUR DE FRANCE – Vainqueur de l'étape après un grand numéro dans l'échappée, Ben O'Connor a même un temps menacé Tadej Pogacar pour le maillot jaune. Le perdre n'aurait pas été dramatique pour le Slovène, mais il tenait à le conserver. Il a donc remis un petit coup d'accélérateur dans l'ascension finale. Et, sans surprise, personne n'a pu le suivre.
Tadej Pogacar est désormais assuré de porter le maillot jaune au moins deux fois plus longtemps que lors du Tour de France 2020. L'an dernier, il s'était emparé de la tunique couleur soleil à la veille de l'arrivée à Paris. Il ne l'avait donc arborée en course que lors de la dernière étape arrivant sur les Champs-Elysées. Dimanche, il a étrenné son statut de leader lors de la 9e étape, et il l'aura encore à la reprise de la course mardi au lendemain de la journée de repos. Mais à Tignes, "Pogi" n'est pas passé loin d'un nouveau "one shot", même si celui-ci n'aurait probablement été que très provisoire.
La menace n'est pas venue de Wout Van Aert, son dauphin au départ de Cluses et désormais retombé aux oubliettes au général, ni d'un des gros outsiders tels que Richard Carapaz ou Rigoberto Uran. Non, c'est Ben O'Connor, 14e dimanche matin et auteur d'un énorme numéro en s'imposant en solitaire, qui a bien failli déloger le Slovène via un sacré coup double. Longtemps maillot jaune virtuel, l'Australien de l'équipe AG2R Citroën a finalement raté le coche pour deux minutes et une seconde.
J'ai eu peur de le perdre avant la journée de repos
Si O'Connor assure ne jamais avoir songé à une prise de pouvoir au général, et il n'y a aucune raison de ne pas le croire, il a donc fallu que Pogacar hausse le ton dans les trois derniers kilomètres de l'ascension pour s'assurer de conserver le maillot. Beaucoup se demandent d'ailleurs si sa perte n'aurait pas constitué une bonne affaire pour le tenant du titre. Tactiquement, peut-être.
Le principal intéressé en convient, mais quand on a le maillot jaune, il est dur de s'en séparer. "Ça n'aurait pas été la pire chose pour moi de perdre le maillot, mais je l'aime bien, je veux le garder le plus longtemps possible, c'est pour cela que j'ai porté une petite attaque à la fin, explique le leader de l'équipe UAE Emirates. Et sur la fin de l'étape, j'ai eu peur de le perdre avant la journée de repos. Je suis heureux de le garder."
Aujourd'hui, il fallait davantage se mettre en mode survie
Au lendemain de son impressionnant tour de force vers le Grand-Bornand, Pogacar est resté plus sage dimanche. Et à l'écouter, sans cette menace de la perte du maillot, il serait donc peut-être resté tranquille jusqu'à la ligne d'arrivée. Reste qu'il a fait d'une pierre deux coups en plaçant un nouveau démarrage : il a préservé sa position tout en haut de la hiérarchie, mais aussi assené un nouveau coup au menton d'une concurrence définitivement incapable de rivaliser avec lui. Si Ben O'Connor revient à deux minutes et une seconde, tous les autres sont, au mieux, à plus de cinq minutes.
Son démarrage final pour contrer un premier mouvement de Richard Carapaz semble confirmer qu'il avait encore les moyens de tout dynamiter dimanche, mais lui assure qu'il n'était pas aussi fort que la veille. Même si cela suffit à le laisser quelques crans au niveau des autres. "Ma condition physique est super bonne, un peu moins bonne qu'hier (samedi) mais hier, j'ai vécu l'une des meilleures journées de ma carrière, relativise le jeune Slovène. Aujourd'hui, il fallait davantage se mettre en mode survie."
La chaleur l'inquiète plus que le froid
Rien ni personne ne semble pouvoir freiner son irrésistible marche en avant. Pas même la météo. Il n'ira pas jusqu'à dire qu'il s'est régalé sous le glacial déluge alpestre ce week-end, mais pas loin. "La météo était vraiment terrible aujourd’hui, encore pire qu'hier. Il faisait encore plus froid et il a plu toute la journée. Mais je suis plus inquiet pour les étapes de grosse chaleur qui arrivent plutôt que du froid que nous avons eu."
Bref, tous les signaux sont au vert pour le maillot jaune, en dépit des interrogations autour de son équipe. A Tignes, il s'est encore retrouvé esseulé. Mais cette vision des choses l'agace : "Je ne comprends pas pourquoi tout le monde continue de dire que le Team UAE est faible et que nous n'avons pas les moyens de contrôler. Mais qui est meilleur que nous ? Nous avons une des équipes les plus fortes et les gars ont encore fait un travail fantastique." De toute façon, en a-t-il vraiment besoin ?
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