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Fabio Jakobsen héroïque et dans les délais, Florian Sénéchal en pleurs pour son "ami" : "Tu vas gagner sur les Champs"

Simon Farvacque

Mis à jour 20/07/2022 à 22:41 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Le public a vécu un deuxième grand moment, mercredi à Peyragudes. Après le duel Tadej Pogacar - Jonas Vingegaard, il a eu droit au match entre Fabio Jakobsen et le chrono. Le sprinteur de Quick-Step Alpha Vinyl a battu le couperet du "hors-délai" pour 16". Son coéquipier Florian Sénéchal a raconté cette "victoire, avec émotion, la couplant avec l’espoir d’un succès sur les Champs.

L'image du jour : Seul face au mur, Jakobsen s'est arraché pour rentrer dans les délais

Cela faisait déjà 36 minutes que Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard avaient franchi la ligne d’arrivée. Loin, très loin, de ces deux escaladeurs majestueux, Fabio Jakobsen galérait sur sa machine. Son objectif : porter sa grande carcasse au pinacle de l’altiport de Peyragudes, sorte de cauchemar des grosses cuisses. Et surtout le faire dans les temps. Le public a fait plus que se prêter au jeu. Il a poussé derrière le sprinter de 25 ans, le speaker égrenant les secondes le séparant d’un cruel "hors-délai".
Dans la zone d’arrivée, la Quick-Step Alpha Vinyl a bien porté son surnom de "Wolf Pack", encourageant Jakobsen comme si une victoire était au bout de son intense effort. Florian Sénéchal, notamment, n’a eu de cesse de motiver son coéquipier, qui a réussi à rester en course pour une poignée de secondes (16). Les deux hommes sont liés depuis des mois. Le champion de France était aux côtés du Néerlandais, lors de son grave accident il y a deux ans. Un souvenir impérissable.
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Le prix de l'effort : Jakobsen arrive 16 secondes avant d'être hors-délai, au bout de lui-même

Les inoubliables images de la Pologne

"En Pologne, je l’avais vu… le visage 'détruit'… et aujourd’hui, chapeau !", s’est remémoré Sénéchal, après la 17e étape du Tour de France, cherchant ses mots entre deux sanglots. Son émotion est d’autant plus compréhensible que leur histoire commune ne s’arrête pas là. L’an dernier, lors d’une Vuelta placée sous le signe de la renaissance pour Jakobsen (trois étapes et le maillot vert), "Sénech" était encore dans le coup.
On les avait même vus quasiment s’enguirlander, après une victoire du Français, son sprinteur le félicitant à sa façon pour avoir gagné en solo, en sortant ainsi de son rôle de poisson-pilote : "Bravo, mais si tu ne regardes pas derrière toi…" Entre eux, c’est "je t’aime, moi non plus". Mais "je t’aime", surtout. "Il a tout mon respect, c’est mon ami", appuie ainsi le spécialiste tricolore des pavés, une larme perlant sur sa joue.

"Je lui ai dit : 'Repousse tes limites, pour ta famille, pour tes coéquipiers"

Sénéchal n’est pas non plus le roi des grimpeurs. Il est arrivé un peu plus de 4 minutes avant Jakobsen, mercredi. Jouer la carte du tir groupé est toujours risqué, quand un coureur flirte avec les délais. "Je veux toujours rester le plus longtemps avec lui, donner le maximum pour lui", a assuré l’ancien coureur de Cofidis. On l’a vu hurler dans son oreillette : "Je lui ai dit : 'Repousse tes limites, pour ta famille, pour tes coéquipiers et tu vas gagner sur les Champs-Elysées, c’est sûr'".
Il est encore tôt pour se donner rendez-vous dimanche. Jeudi, en direction d’Hautacam, le solide Fabio va encore devoir faire fort pour rester en lice. Le cas échéant, il pourrait avoir une opportunité de lever les bras vendredi, pour la deuxième fois depuis le début de l’épreuve. C’est aussi à l’espoir de triompher lors de la 19e ou de la 21e étape que doit s’accrocher Caleb Ewan, qui a évité de peu le couperet, il y a quatre jours à Mende. Les grands moments ne se passent pas toujours à l’avant.
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Pogacar 2022 vs Bardet 2017 : comparaison de leurs victoires à Peyragudes

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