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Les débats du Tour : le podium est-il figé ? La France gagnera t-elle une étape ? Van Aert battable à Saint-Etienne ?

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 15/07/2022 à 11:34 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Avec Jonas Vingegaard, Tadej Pogacar et Geraint Thomas dans le Top 3, le podium à l'issue de l'étape de l'Alpe d'Huez est-il figé ? Fanny pour le moment, la France réussira-t-elle à gagner une étape d'ici Paris ? Enfin, qui pourra battre Wout Van Aert à Saint-Etienne vendredi ? Voici nos débats du Tour après la 12e étape, ce jeudi.

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Le podium est-il figé ?

Par Christophe Gaudot
Avec cinq des sept cols hors-catégorie de ce Tour de France et deux arrivées en altitude, les Alpes étaient le gros morceau de l'édition 2022. Vous me voyez venir ? Oui je pense que la hiérarchie née de la combinaison d'une première semaine piégeuse, d'un tout petit chrono et des trois premières arrivées en altitude, sera celle de Paris. Cela s'entend sans événement extra-sportif (chute ou maladie) qui mettrait fin au Tour de Jonas Vingegaard, Tadej Pogacar ou Geraint Thomas. Je ne vois personne derrière ce trio être capable, à la pédale, de perturber à la hiérarchie.
J'irai même plus loin, je pense que les trois hommes monteront dans cet ordre sur le podium à Paris. Pogacar pourrait bien regretter l'étape du Granon et ce petit péché d'orgueil dans le Galibier à vouloir chasser Roglic en plus de Vingegaard. Je ne sais pas s'il avait retrouvé l'intégralité de ses moyens à l'Alpe d'Huez mais je constate en revanche qu'il n'a pas été capable de lâcher le Danois.
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Tadej Pogacar (vorne) attackiert

Crédit: Getty Images

Avec plus de deux minutes de retard, il a pourtant du pain sur la planche pour renverser le Tour. Un Tour qui pourrait être très serré sur la ligne à Paris mais à l'avantage de Vingegaard selon moi. Quant à Geraint Thomas, ses qualités en contre-la-montre devraient pouvoir compenser ses éventuelles faiblesses en montagne. Il fut cela dit sans discussion possible le troisième homme à l'Alpe.
Par Jean-Baptiste Duluc
Je crains que Christophe ait raison, en tout cas en ce qui concerne les deux premières places. Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar sont les coureurs les plus forts de ce Tour de France et, malgré tout son talent, je doute que le Slovène parvienne à effacer les conséquences chronométriques de sa faute tactique dans le Galibier. Pour autant, je ne serais pas aussi catégorique concernant la troisième place.
Avec 9'' d’avance au général et des compétences en contre-la-montre (largement) supérieures à celles de ses adversaires, Geraint Thomas fait office de grand favori pour la 3e place. Mais c’est oublier que l’on est à peine à la mi-Tour et qu’au Granon, c’est bien Romain Bardet qui a terminé devant le Britannique d’INEOS Grenadiers, avec quasi une demi-minute d’avance. C’est conséquent. Certes, le Français a été victime d’un coup de chaud dans l’Alpe d’Huez mais cela pourrait tout à fait arriver aussi à Thomas dans les Pyrénées, où le terrain de jeu proposé pourrait correspondre au Tricolore.
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Bardet : "J'ai pris un coup de chaud au milieu de l'Alpe"

Peyragudes ? Il y a déjà gagné. L’étape d’Hautacam ? Le col du Spandelles auparavant – surtout sa descente technique et périlleuse – offre une véritable opportunité à Bardet d’y exploiter ses qualités de descendeurs. Et pourquoi pas renverser le leader d’INEOS Grenadiers. Est-ce que Thomas est favori pour la 3e place ? Oui. Est-ce que le classement est figé ? Je ne crois pas. La route est encore trop longue pour être définitif.

Verra-t-on une victoire française sur ce Tour ?

Par Jean-Baptiste Duluc
J’ose espérer que oui. Certes, le temps presse mais il reste finalement les étapes les plus propices à un succès tricolore, à savoir celles de transition où le peloton laisse filer l’échappée. Il ne faut pas se leurrer : gagner à la pédale n’est pas à la portée des Français sur ce Tour, à l’exception peut-être d’un Romain Bardet (DSM) à Foix. Et encore. Mais les Bleus n’ont aucune chance sur les sprints massifs, et David Gaudu (Groupama-FDJ) comme Bardet semblent un ton en-dessous de Vingegaard et Pogacar. Reste alors les étapes de transition.
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Que ce soit vers Mende, Foix voire vers Cahors à l’avant-veille de l’arrivée, on devrait voir l’échappée aller au bout. Et des Français en nombre dans le bon coup. Reste évidemment à la mettre au fond, ce qui n’est pas le cas depuis le départ quand l’échappée s’impose (Pinot 3e à Châtel, Thomas 7e à Megève, aucun Tricolore dans le bon coup ce jeudi). Je ne peux m’imaginer toutefois qu’aucun Tricolore ne parvienne à s’imposer d’ici Paris. Pinot à Foix et Laporte à Cahors me semblent trois cartes assez "bonnes" pour éviter à la France un zéro pointé qui n’est arrivé que deux fois (1926, 1999) dans toute l’histoire de la Grande Boucle.
Par Christophe Gaudot
A chaud après l'arrivée de Tom Pidcock, j'ai vraiment regretté que Thibaut Pinot ne soit pas dans l'échappée du jour. Je pense que le Franc-Comtois avait le doublé à l'Alpe d'Huez à portée de tir, il lui "suffisait" de se glisser dans le coup du jour. Un coup qui a mis peu de temps à se dessiner, sans énorme bagarre donc. Pour lui, c'était une occasion en or. Pour le clan français aussi. Et pour la suite ? Je suis vraiment inquiet.
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Plus le Tour avance et plus ses échappées prennent en valeur. Je m'explique : avec le passage du premier massif montagneux, nombreux sont les leaders à avoir vu leurs ambitions s'envoler pour le général. Autant de candidats supplémentaires à la victoire d'étape. Et s'ils n'ont pas eu les jambes pour suivre les meilleurs, ils n'en restent pas moins des adversaires redoutables. Tadej Pogacar aura peut-être aussi besoin des bonifications à Peyragudes ou Hautacam pour revenir sur Vingegaard. Bref, les occasions vont être rares et difficiles à saisir pour les Bleus.

Qui peut battre Van Aert à Saint-Etienne ?

Par Jean-Baptiste Duluc
Malgré le maillot vert sur les épaules, Wout Van Aert n’a toujours pas gagné le moindre sprint massif sur ce Tour de France. Il n’en est pas passé loin à Nyborg comme à Sonderorg (2e) et cela n’empêchera pas d’être le favori dans la capitale du Forez. Pour autant, si le Belge venait à se retrouver dans une arrivée massive, je doute de le voir s’imposer, pour plusieurs raisons.
Déjà, contrairement aux autres sprinteurs, il a fourni énormément d’efforts ces deux derniers jours pour ses leaders et cela pourrait lui rester dans les jambes. Il a beau avoir un moteur exceptionnel, il n’est pas à l’abri de payer ses efforts. Surtout, si l’on a bien droit à un sprint massif à Saint-Etienne, il devrait trouver plus rapide que lui. Peut-être que Jakobsen ou Groenewegen ne seront pas là vu la difficulté de l’étape, peut-être qu’Ewan ne retrouvera pas ses jambes… En revanche, Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) sera bien là et, intrinsèquement, je le vois plus rapide que Van Aert.
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Philipsen croit avoir gagné... Mais Van Aert a déjà franchi la ligne

L’étape est difficile mais il a déjà montré que les faux-plats et montées ne lui faisaient pas peur dans ce Tour de France, vu ses étapes à Longwy et Lausanne. Et, cette fois, l’étape ne se conclura pas en bosse. Mais sur le plat. Le final vers Saint-Etienne est usant mais sans réelle difficulté. Et il pourra compter sur une équipe entièrement à son service. C’est pour cela que c’est lui que je vois bien lever les bras à Saint-Etienne vendredi. Après avoir gagné, cette fois.
Par Christophe Gaudot
A la pédale ? Personne ! Si les tracées des arrivées à Saint-Etienne varient, elles restent toujours difficiles et celle de vendredi ne dérogera pas à la règle. Après un début d'étape déjà difficile pour les grosses cuisses (la Côte de Brié et le Col de Parménie) dans les 80 premiers kilomètres, la suite ne sera pas beaucoup plus simple. Il faudra escalader la Côte de Saint-Romain-en-Gal suffisamment longue pour éliminer les sprinteurs les moins à l'aise dans les bosses (Jakobsen, Groenewegen…).
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La Palette des RP : Où et comment mettre les sprinters en difficulté ?

Et s'il devait rester du monde, la Jumbo-Visma pourrait décider, sur le faux-plat qui mènera sur le plateau final à sept kilomètres de l'arrivée, de durcir encore pour favoriser les desseins de Wout van Aert. Au terme d'une étape difficile et avec les deux derniers jours dans les jambes, je ne vois personne capable de le battre dans un sprint quasi-massif. La forme qu'il tient est un argument massue selon moi.
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