Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tour de France 2022 - Où Tadej Pogacar peut-il être mis en difficulté ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 30/06/2022 à 10:57 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Tadej Pogacar fait figure d'unique et d'immense favori à sa propre succession. Une troisième victoire de suite et il rejoindrait Bobet, Anquetil, Merckx, Indurain et Froome dans le domaine. A la régulière, le Slovène l'a prouvé, il est sans doute plus fort que tous les autres. Plus que la concurrence, ce sont peut-être les pièges du parcours, ses vrais ennemis.

Fritsch : "Pourquoi je pense que Vingegaard va remporter le Tour"

"Il y a de nombreuses étapes dans la première semaine où un champion peut perdre le Tour, avec les ponts géants du Danemark, les passages au cap Gris-Nez et au cap Blanc-Nez, sur les pavés…". Christian Prudhomme vend bien sa came et dit rarement autre chose. Année après année, vous êtes en droit de le croire… ou non. Pour 2022, la gueule du parcours ferait plutôt pencher la balance du bon côté. Oui, le Tour de France 2022 pourrait se perdre à de nombreux endroits. Visant un triplé, Tadej Pogacar (UAE-Emirates) a beaucoup à gagner mais aussi à perdre. C'est lui qu'on guettera en premier sur ces pièges.

2e et 4e étapes : Gare aux bordures

Nyborg et Calais pourraient bien avoir un point commun dans quelques jours. Sur la ligne d'arrivée des deuxième et cinquième étapes, personne ne s'étonnera de voir un groupe restreint, voire très réduit se jouer la victoire. Il faudra être fort, quoiqu'il arrive, pour s'imposer sur ces deux étapes promises aux bordures. Il faudra l'être aussi pour les leaders qui redoubleront de vigilance le long du Kattegat au Danemark et de la Manche en France.
picture

Le profil de la 2e étape : Gare au vent !

Tadej Pogacar, sans doute déjà bien placé après le premier chrono à Copenhague ne sera pas surpris par ces bordures. L'imaginer extrêmement bien positionné paraît évident. On se rappellera pour autant que lors de son premier succès en 2020, il avait concédé 1'21'' à Primoz Roglic sur une bordure à Lavaur. Là aussi, tout le monde savait pour le vent. Et pourtant le Slovène avait louvoyé. Prendre du temps au Slovène en mettant son équipe à la planche avant le début de la montagne semble être une excellente idée.
La deuxième étape qui s'achèvera par le passage d'un pont, le Grand Belt, de 18 kilomètres sera un endroit idéal avant l'arrivée à Nyborg. Mais si cet épisode paraît trop prévisible, l'étape Dunkerque-Calais pour le retour en France sera sans doute plus indécise entre terrain compliqué et route exposée au vent dans les 30 derniers kilomètres.
picture

Le profil de la 4e étape : Pour l'entrée en France, sprint ou échappée ?

5e étape : Petit Enfer du Nord, grand danger ?

Si les quatre premières étapes n'ont pas suffi à faire de premiers écarts significatifs entre leaders, la cinquième a des allures de traquenard pour Pogacar et les autres. De Lille à Arenberg, tout près de la mythique Trouée que le Tour de France n'empruntera évidemment pas, ce ne sont pas moins de 11 secteurs pour 19 kilomètres de pavés, regroupés sur 67 kilomètres et dans le final de cette journée en enfer.
picture

Le profil de la 5e étape : La journée des pavés et de tous les dangers

Pour sa découverte des pavés, Pogacar a plutôt fait excellente impression (4e du Tour des Flandres) mais il s'est surtout attaqué aux monts flandriens. Les secteurs du nord de la France demandent encore plus de technique, il n'en manque pas, et de force, il en est pourvu. Reste que nous sommes en droit de nous demander s'il n'est pas un peu léger pour les pavés de l'Hexagone et de rappeler qu'il fait parfois preuve d'une trop grande confiance en lui et qu'il peut le payer. Et si la malchance s'en mêle, tout Pogacar qu'il est, il ne pourra pas faire grand-chose. En 2014, un certain Chris Froome avait tout perdu sur des pavés détrempés.

7e étape : La Planche, grand souvenir et pourtant…

Comment peut-on classer La Planche des Belles Filles, lieu du plus haut fait d'armes de la carrière de Tadej Pogacar, dans une liste de potentiels dangers pour lui ? Avec un soupçon d'imagination et un argument : cette année, c'est à la Super Planche des Belles Filles, nom donné pour l'ascension prolongée d'un chemin en terre, qu'il faut se frotter.
picture

Le profil de la 7e étape : Une Super Planche à ne pas rater

Quand le Slovène a renversé Roglic et le Tour en 2020, il était en solitaire, dans l'épreuve du contre-la-montre sur laquelle on le sait désormais extrêmement fort. Cette fois, ce sera en course qu'il faudra se battre et ceci peut changer la donne. Pogacar a beaucoup d'avantage dans son duel face à Roglic mais les très forts pourcentages (ils culminent à 24% sur le chemin empierré dans le dernier kilomètre) semblent plutôt devoir être mis dans la colonne de son adversaire. Qui pourrait donc grappiller un peu de temps ce jour-là.

11e étape : Profil parfait pour attaque de loin ?

Il a beaucoup été question ces dernières semaines, et même mois, du duo Primoz Roglic-Jonas Vingegaard de la Jumbo-Visma, les deux derniers dauphins de Tadej Pogacar. Ont-ils une chance de battre le favori ? Oui s'ils jouent une partition d'équipe parfaite, par exemple. Et cet onzième opus, de la ville olympique d'Albertville au Col du Granon, est peut-être l'endroit idéal pour le faire.
Premièrement parce que l'étape est courte (151 km), ce qui favorise toujours les attaquants. Deuxièmement par sa topologie. Après 57 premiers kilomètres seulement rehaussés par les sublimes Lacets de Montvernier, il n'y aura pour ainsi dire plus un mètre de plat jusqu'à l'arrivée. Le Galibier, emprunté par le Télégraphe, un versant ô combien compliqué, est une sublime rampe de lancement. Et si la descente par le Lautaret est roulante et défavorisera un homme seul, c'est autre chose pour le terrible Granon.
picture

Le profil de la 11e étape : Duel en (très) haute altitude

Oublié depuis 1986, le juge de paix de cette 11e étape possède le double avantage d'être court (11,3 km) et de présenter des pourcentages qui ne descendent jamais en dessous des 8% (9,2% en moyenne). Trop difficile pour un homme seul direz-vous. C'est vrai mais le fait que les pourcentages restent importants diminue l'importance de l'aspiration et rend moins efficace le travail des équipiers. Voir les leaders batailler sans lieutenant est une vraie possibilité. Et à ce titre un homme qui aurait pris de l'avance sera moins désavantagé que sur d'autres cols.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité