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Tour de France 2022 - Peter Sagan va-t-il claquer une étape ? Quelle journée fera le plus de dégâts cette semaine ?

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 04/07/2022 à 10:59 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Passé tout près de la victoire à Sonderborg, Peter Sagan réussira t-il cet été à renouer avec le succès sur les routes de la Grande Boucle ? Le week-end danois - et ses étapes finalement ennuyeuses - a t-il déçu ? Enfin, on se demande laquelle des six étapes de la semaine fera le plus de dégâts. Ce sont nos débats du Tour après la 3e étape.

Un sprint palpitant : Comment Groenewegen a soufflé la victoire à Van Aert

Doit-on être déçus du week-end danois ?

Julien Chesnais
L’intérêt majeur de ce Grand départ au Danemark se situait dans la promesse des bordures sur le Pont du Grand Belt. Problème : quelqu’un avait placé le ventilateur dans le mauvais sens et le vent de face a soufflé les plus chevaleresques des velléités. Cette 2e étape a donc été assez terriblement déceptive. Mais à qui la faute ? Thierry Gouvenou a trouvé les bons mots, je trouve, quand il dit que les organisateurs proposent, les coureurs disposent et la météo impose. Imprévisible de nature, le spectacle cycliste est le résultat du mélange de ces trois éléments, et la formule magique n’existe malheureusement pas, ce qui fait d’ailleurs tout son charme.
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Le Tour a ronronné au Danemark et ce n'est pas plus mal

Pour résumer, le terrain de jeu était alléchant, mais les cieux n’étaient pas joueurs, ce qui allait très bien aux acteurs - c’est en tout cas mon sentiment. Ce dimanche, le petit vent de côté pouvait être exploité à certains endroits. Mais personne, pas une équipe, n’a voulu bouger ne serait-ce qu’un petit doigt. On dit toujours que le Tour ne se gagne pas au début mais peut se perdre. A force de leur rabâcher les dangers du Grand Belt, tous semblent heureux de rallier la France en un seul morceau et avec les ambitions au général intactes. On peut les comprendre. Surtout Tadej Pogacar, pour qui chaque jour sans tumulte est un jour qui le rapproche d’une 3e victoire sur le Tour.
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Bain de foule pour Cort Nielsen, Groenewegen dans un mouchoir : le résumé de la 3e étape

Jean-Baptiste Duluc
Thierry Gouvenou et Julien ont parfaitement raison : la météo n’était pas vraiment favorable aux bordures au Danemark mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que les coureurs auraient pu faire mieux, si tant est qu’ils en auraient eu envie. Ce n’était pas le cas. Sur le Grand Belt samedi, le vent était de face. Dimanche, il était en revanche de côté dans le final, sur des routes exposées. Mais tout le monde semblait bien content de ne rien tenter. Même si la grosse chute a témoigné de la nervosité dans le peloton. Mais plus que des chances de bordures, c’est du scénario global dont je suis déçu.
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Cort Nielsen a battu... le coureur fantôme : son sprint face à personne en vidéo

Deux échappés seulement samedi (les B&B-KTM n’ont pas fait illusion bien longtemps), un seul dimanche… Les espoirs de victoire étaient inexistants. Mais certaines équipes, sans sprinter, ni véritable leader, aurait eu intérêt à se glisser à l’avant. Rien que pour se montrer. On n’a même pas eu le droit à la traditionnelle échappée publicitaire, c’est dire ! La lutte pour le maillot vert me déçoit aussi fortement. Que les purs sprinters pensent n’avoir aucune chance de la ramener à Paris face à un tel parcours et face à Van Aert, ça se comprend. Qu’ils ne tentent même pas de se battre pour celui-ci sur les deux premières étapes, parmi les plus plates de l’épreuve, est clairement décevant.

Sagan va-t-il claquer une étape ?

Jean-Baptiste Duluc
Difficile de prédire l’avenir mais, sans le sprint plus que limite de Wout Van Aert, cela pourrait déjà avoir été le cas. A Sonderborg, Sagan semblait le plus rapide, mais il a malheureusement pour lui été enfermé. Aurait-il résisté à Groenewegen sinon ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il qu’après avoir été à la rue sur les arrivées massives depuis des mois jusqu’au Tour de Suisse, en raison principalement de ses soucis de santé, le Slovaque de la TotalEnergies a retrouvé la forme au meilleur des moments. Celle qui en fait un des meilleurs sprinters du monde. Et ce Tour de France lui va comme un gant.
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Avec les étapes de plaine restantes, principalement à Saint-Etienne et Carcassonne, Sagan va retrouver le terrain qu’il préfère plus que tout : des étapes trop dures pour les purs sprinters. Dans le Forez comme dans le Languedoc, les profils vallonnés pourraient causer la perte des Groenewegen, Jakobsen voire Philipsen. Le Slovaque, lui, sera là. Comme Wout Van Aert. Deux sprinters qui devraient s’imposer d’ici Paris. Et c’est d’ailleurs sans doute entre ces deux hommes que semble se dessiner la course au maillot vert. Même si le Belge possède un bel avantage.
Julien Chesnais
Peter Sagan a retrouvé la forme, c’est une évidence, et il aura de nombreuses opportunités d’ici trois semaines de s’offrir une 13e victoire sur le Tour de France. Néanmoins, je ne le vois pas capable de battre à la régulière Van Aert et Jakobsen sur le plat - il n’a jamais eu la meilleure pointe de vitesse du peloton, même à son apogée. Pour les étapes plus vallonnées, sa capacité à être présent dans un sprint en petit comité, disons 50 coureurs, reste à démontrer. Et je demande à voir sur les arrivées en côte de Longwy (où il s’était d’ailleurs imposé en 2017) ou Lausanne.
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C’était sa spécialité, du temps où il collectionnait les maillots de champion du monde. Mais on ne l’a pas encore vu à l'œuvre sur ce terrain, en tout cas pas avec succès, depuis son arrivée chez TotalEnergies. Surtout, la concurrence s’annonce monumentale dans ce registre, entre Van Aert, Van der Poel (pour l’instant resté bien sage), Roglic ou Pogacar. Pour autant, je ne tomberai pas de ma chaise s'il lève les bras dans les prochains jours. Sagan reste Sagan. Un champion de sa trempe peut retrouver la victoire à tout moment. Cavendish nous l’a bien rappelé l’an dernier.
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Quelle étape fera le plus de dégâts cette semaine ?

Julien Chesnais
Je ne vais pas recevoir la palme de l’originalité. C’est évidemment l’étape des pavés, la 5e entre Lille et Arenberg, qui me fait le plus saliver. Parce que nul est à l’abri d’y perdre le Tour et que cette fois, vent de face ou pas, il y aura forcément des grands battus, sans doute les premiers de cette Grande Boucle. L’étape est courte, 157 bornes, et le vent du Nord, si les prévisions sont justes, portera les coureurs sur les deux premiers tiers du parcours, ce qui promet une vitesse grand V dès le départ et une nervosité de tous les instants.
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Le profil de la 5e étape : La journée des pavés et de tous les dangers

ASO a ajusté sa copie après le dernier passage du Tour sur les pavés, qui n’avaient pas engendré d'écarts entre les grands favoris. Les secteurs sont moins nombreux qu’en 2018 (15 contre 11), la longueur cumulée est moindre (21,7 contre 19,4), mais ils sont davantage concentrés sur la fin d’étape - tous figurent dans la seconde moitié. Surtout, pour favoriser les écarts, l’organisation du Tour a privilégié la longueur des secteurs plutôt que le cumul total. Alléchant sur le papier. Et tant pis si la pluie n’est pas annoncée. C’est clairement le rendez-vous de la semaine. Le plus redouté en tout cas.
Jean-Baptiste Duluc
La 7e étape, en direction de la Super Planche des Belles Filles. Mais attention : je ne pense pas pour autant que l’on aura une grosse sélection sur les pentes de la montée vosgienne. Un peu à l’image de ce qu’il s’était passé en 2019, je ne serais pas étonné de retrouver la dizaine de principaux favoris se tenir en une petite vingtaine de secondes. Guère plus. On aura une première idée des forces en présence, mais ne vous attendez pas à une attaque d’un favori à 5km de l’arrivée. Je n’y crois pas un instant. Mais il y aura de premiers écarts, obligatoirement. Même minimes.
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Le profil de la 7e étape : Une Super Planche à ne pas rater

En fait, je ne serais même pas surpris que les écarts soient minimes tout au long de cette semaine. Les pavés déçoivent plus souvent qu’ils n’offrent une grande bagarre sur le Tour et Longwy est difficile mais située à la veille de la Super Planche des Belles Filles. L’étape de Calais pourrait offrir un beau feu d’artifice dans son final .Mais il n'y aura pas d'écarts. Finalement, de part son positionnement (juste avant le deuxième jour de repos) et son format montagneux (le premier du Tour), la 9e étape vers Châtel pourrait en surprendre plus d’un. Mais ce sera plus une course à élimination qu’un festival d’attaques. Comme tout au long de la semaine, finalement.
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