Karpets rafle la mise

Une Russe de l'équipe Caisse d'Epargne peut en cacher un autre. Vladimir Efimkin, leader du Tour de Suisse depuis trois jours, a rendu les armes et son beau maillot jaune dimanche, à l'issue de l'ultime étape. Seulement 38 e du contre-la-montre final de 34 kilomètres, disputé autour de Berne, Efimkin s'est écroulé pour chuter à la 6e place du classement final. Il a concédé près de quatre minutes à Fabian Cancellara, vainqueur de l'étape en pur spécialiste du chrono. Mais le grand bénéficiaire de ce dernier acte reste Vladimir Karpets. 6e du contre-la-montre, il s'offre la première place finale au général, devant Kim Kirchen et Stijn Devolder.

Pas franchement habitué aux grandes effusions, le taciturne Karpets en a d'autant moins rajouté qu'il a donc obtenu sa victoire au détriment de son camarade, compatriote et coéquipier chez Caisse d'Epargne Efimkin. Il a pourtant toutes les raisons de se montrer satisfait. Après deux saisons en demi-teinte, où il semblait ne jamais devoir confirmer son maillot blanc de meilleur jeune du Tour de France 2004, le grand Vladimir est en train de prendre une autre dimension en ce printemps 2007. Vainqueur du Tour de Catalogne le mois dernier, il confirme joliment en Suisse.

Au sein de l'armada Caisse d'Epargne, où il n'était encore considéré jusqu'ici que comme un équipier de luxe, il faudra peut-être lui faire une place plus grande que prévu en juillet sur la grande Boucle. Entre Oscar Pereiro et Alejandro Valverde, le fauteuil de leader affiche toutefois déjà complet. Mais d'ici le grand départ de Londres, le 7 juillet, beaucoup de surprises peuvent encore intervenir... Karpets, en tout cas, a l'étoffe d'un futur candidat au podium. Bon rouleur, bon grimpeur, endurant et déjà expérimenté à 27 ans, il a le profil.

Dimanche, le suspense n'a en tout cas pas duré longtemps. Parmi les candidats au maillot jaune, Karpets était de loin le plus à l'aise dans l'effort solitaire. Au-delà du cas Efimkin, vite réglé, personne n'était en mesure de lui contester le trône helvétique. Kim Kirchen, le Luxembourgeois de l'équipe T-Mobile, se contentera dans ces circonstances de la deuxième place. Damiano Cunego, lui, retiendra qu'il ne lui a manqué que 11 secondes pour monter sur le podium.

Loin de ces considérations, Fabian Cancellara lorgnait uniquement sur un succès d'étape à domicile. Mission accomplie pour le champion du monde du contre-la-montre, qui a devancé de 20 secondes un Andreas Klöden, dont la montée en puissance constitue une bonne nouvelle de plus pour Astana. C'était décidément la journée des CSC. Un peu plus au nord, aux Pays-Bas, la formation danoise enlevait en effet le contre-la-montre par équipes inscrit au calendrier du Pro Tour. Un bémol toutefois pour la CSC: la performance décevante de frank Schleck, relégué au-delà de la 20e place à Berne. De la part d'un outsider du prochain Tour, on attendait mieux...