Armstrong : "Tout en haut"

LANCE ARMSTRONG, vous avez passé, jeudi, votre premier gros test en haute montagne depuis le dernier Tour de France. Quel est votre sentiment après cette 9ème place ?

L.A. : C'était sincèrement une journée difficile. Comme vous l'avez signalé, c'était ma première étape de haute montagne depuis le mois de juillet, et cela remonte... Pour être honnête, j'ai souffert au début de l'Albula (la dernière montée HC, à 9km de l'arrivée); même si à la fin je me suis senti plus à l'aise. Je devais trouver mon rythme quand tout le monde s'est mis à attaquer. Donc, j'ai dû mixer : adopter mon rythme, mais aussi suivre les accélérations. La première conclusion que je fais c'est que je n'ai pas perdu le rythme. Je suis content de ma place au général, même si la course n'est pas terminée. Mais, ce que j'ai fait aujourd'hui (jeudi) ne suffirait pas pour essayer de gagner le Tour. Nous avons besoin d'évoluer à un autre niveau, je pense que je peux l'obtenir dans les deux prochaines semaines. Pour résumer, c'était donc une longue journée, mais un bon test, en effet.

Vous avez montré que vous aviez de bonnes jambes en haute montagne. Pensez-vous qu'il en sera de même dans le chrono de dimanche ?

L.A. : (Il hésite et sourit) Je voudrais dire oui, mais mes temps dans les chronos de ces deux dernières années m'ont déçu. Alors nous verrons comment cela se passe dimanche. Je ferai de mon mieux et je pense que le fait qu'iI n'y ait qu'un seul contre la montre lors du prochain Tour est une vraie chance. Mais je dois être heureux. J'ai presque 39 ans, je suis coureur cycliste professionnel depuis 17 ans et je suis toujours devant, malgré les bêtises que je lis dans les journaux ou sur internet tous les jours.

L'équipe tourne bien en ce moment; Pensez-vous que c'est de bon augure pour le Tour?

L.A. : Oui. Quand Andreas (Klöden), Levi (Leipheimer) et moi-même arrivons sur un grand Tour, nous avons à notre service une équipe dévouée. Je ne pense pas que l'un de nous sera favori pour le Tour, mais bien évidemment avec nous, nous ne savons jamais ce qui peut arriver... Nous avons une équipe très forte, c'est un fait.

Mais si vous observez la concurrence, considérez-vous votre formation comme l'une des meilleures équipes de la prochaine Grande Boucle ?

L.A. : Oui, nous avons une des meilleures formations du plateau, mais comme vous le savez, Saxo-Bank est aussi une équipe de haut niveau. Aujourd'hui (jeudi), j'ai été surpris par Robert Gesink. Si vous ajoutez son potentiel à celui de Denis Menchov et autres membres de la Rabobank, cela donne quelque chose de très bon, et puis il y a aussi Alberto (Contador) et quelques autres coureurs. Mais nous serons tout là-haut, au sommet, c'est sûr. Je pense pouvoir dire que l'un de nous trois sera bien placé à la fin du Tour.

Estimez-vous, après votre performance sur le Tour de Suisse, que vous pouvez gagner le Tour ?

L.A. : (il hésite) Cela sera très difficile en raison de mon âge, 38 ans, de l'explosivité des autres gars, de mes difficultés à briller sur le contre-la-montre lors des deux dernières années. Cela ne sera pas facile, mais je devrais être intelligent, avoir de la chance, et devoir jouer un peu la carte de l'équipe. Pour résumer, je dirais qu'il y a des gars qui sont plus favoris que moi.