Adieu Grammont !

Plus qu'un lifting, c'est une révolution. Les organisateurs du Tour des Flandres ont décidé de modifier en profondeur le parcours du Tour des Flandres. Depuis 1973, l'arrivée du Ronde était jugée à Meerbeke. A partir de 2012, et pour au moins les six prochaines années, la ligne sera placée sur la Minderbroederstraat d'Audenaerde, ville qui s'était portée candidate pour devenir ville-arrivée. En concurrence avec Meerbeke, et Renaix, Audenaerde a raflé le gros lot, moyennant une somme que l'on imagine coquette, dont le montant n'a toutefois pas été révélé.

Mais le vrai choc, c'est évidemment la disparition du Mur de Grammont, l'ascension la plus célèbre de Belgique. Un vrai mythe du cyclisme. Wim Van Herreweghe, le patron du Tour des Flandres, assume pleinement son choix. A ses yeux, il n'y a rien de sacré et le Ronde peut se passer de Grammont et du Bosberg, qui disparait lui aussi. Le Ronde sans Grammont, c'est un peu Paris-Roubaix sans Arenberg (la Trouée avait été supprimée il y a quelques années mais de façon provisoire afin d'être rénovée) ou Milan-Sanremo sans le Poggio. Et encore. Le Mur a une portée historique sans doute supérieure. "On a cassé une tradition, a concédé Van Herreweghe lors d'une conférence de presse vendredi. Mais on ne pouvait pas faire autrement."

Et le responsable de l'organisation de défendre son parcours. "Il y aura trois ascensions du Vieux Quaremont et le Paterberg dans les 75 derniers kilomètres, sans oublier le Hoogberg, le Kruisberg et le Koppenberg, explique-t-il. C'est quand même aussi très costaud". Personne ne le contestera, mais on pourra regretter qu'il ait choisi de s'asseoir ainsi sur une figure aussi importante que le Mur de Grammont. C'est là, depuis des lustres, que la course s'est jouée, pratiquement chaque année. Là que se nouent les victoires et les destins. "Le Ronde, sans le Bosberg et le Mur, c'est vraiment n'importe quoi. Une sorte de super critérium", s'est emporté le bourgmestre de Grammont Freddy De Chou, chez nos confrères de La dernière Heure.

C'est donc le Paterberg qui constituera la dernière difficulté l'an prochain sur le Ronde. Il sera situé à 13 kilomètres de l'arrivée, soit un peu plus près que ne l'était le Mur, mais il restait encore le Bosberg derrière celui-ci, souvent pour entériner le verdict de Grammont. Après le départ, toujours donné à Bruges, il y aura 90 kilomètres de plat environ avant que les choses sérieuses ne commencent. Au total, il y aura 17 monts et neuf secteurs pavés. Et comme l'a précisé l'organisation, les 75 derniers kilomètres seront effectivement très sélectifs. Mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il manquera quelque chose...