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Le Ronde n'était pas seulement virtuel : "Mes pulsations n'ont jamais été aussi élevées"

Glenn Ceillier

Mis à jour 05/04/2020 à 22:03 GMT+2

TOUR DES FLANDRES VIRTUEL – Alors que la première course virtuelle pour les professionnels s'est déroulée ce dimanche sur le parcours du Ronde, Greg Van Avermaet (CCC), le vainqueur, et Tim Wellens (Lotto-Soudal) donnent leur impression. Entre joie de retrouver la compétition, souffrance et manque lié à l'absence de spectateurs, ils racontent leur premier Tour des Flandres virtuel.

Tour des Flandres Virtuel 2020

Crédit: Getty Images

Faire le Tour des Flandres depuis son grenier, son balcon ou sa cave est devenu une réalité depuis ce dimanche. Enfin une réalité… virtuelle bien entendu. Alors que le Ronde a été repoussé en raison de la pandémie du Covid-19, treize coureurs, dont le vainqueur sortant de ce monument du cyclisme l'Italien Alberto Bettiol ou encore Remco Evenepoel et Wout Van Aert, se sont affrontés sur les 32 derniers kilomètres du parcours de la course belge en pédalant depuis chez eux sur des rouleaux. Et si les conditions étaient évidemment différentes d'une course réelle, les coureurs ont apprécié de pouvoir renouer avec la compétition et d'en découdre devant des téléspectateurs.
Vainqueur de l'épreuve depuis son grenier avec 20 secondes d'avance sur Oliver Naesen et Nicolas Roche, Greg Van Avermaet (CCC) n'a pas boudé son plaisir. "C'était très drôle. Je pense qu'on s'est tous amusé malgré la frustration de ne pas être poussé par la foule. Dans ces temps difficiles, c'était une très bonne idée", a glissé à l'AFP le Belge, qui a terminé deux fois deuxième (2014, 2017) et une fois sur la dernière marche du podium (2015) du vrai Tour de Flandres. "C'était une chouette expérience", nous a confirmé Tim Wellens, qui a produit son effort sur son balcon sous le soleil de Monaco…
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Van Avermaet a remporté le Tour des Flandres dans son grenier et avec sa petite fille

C'était super dur
Reste maintenant à tirer les enseignements de cette course virtuelle inédite dans l'histoire. Et le premier est physique. "C'était un drôle de sentiment : on souffre beaucoup sans avoir la sensation d'être dans la course. Je pense que mes pulsations n'ont jamais été aussi élevées", reconnait Greg Van Avermaet. Les téléspectateurs, qui ont suivi cette course avec dans des fenêtres les coureurs filmés chez eux en plein effort et de l'autre côté la course comme dans un jeu vidéo, ont en effet pu voir leurs champions souffrir, notamment lors des ascensions des trois côtes du parcours (Kruisberg, Vieux Quaremont et Paterberg).
Sans avoir la possibilité de prendre la roue d'un adversaire ou d'un équipier, l'effort n'avait clairement rien de virtuel. "C'était super dur, enchaîne Tim Wellens. Le problème c'est qu'il n'y a jamais de récupération, c'est tout le temps très dur. Dans la vraie course, on se met dans la roue. Dans une descente, on arrête de pédaler. Sur les rouleaux, ce n'est pas possible. L'aspiration est censée fonctionner mais ce n'est pas comparable avec la réalité. C'était sensiblement la même chose qu'un contre-la-montre, peut-être un test à l'effort à l'entraînement mais je ne fais jamais d'entraînement si dur d'habitude".
Ce qui manque le plus c'est le public
L'autre enseignement : l'absence de spectateurs pèse. Forcément. Ce n'est pas la même histoire quand on n'est pas porté par des milliers de fans qui se regroupent le long de la route. Et encore plus étant donné la difficulté de l'épreuve. "Ce qui manque le plus c'est le public", explique Wellens. "C'est complètement différent. En vrai il y a une ambiance, les spectateurs, la nervosité dans le peloton. Ici c'est juste pousser super fort sur les pédales."
Autre point noir en termes de ressenti : visuellement, c'est aussi autre chose. "Ce qui est dommage c'est que les monts sont mal représentés, regrette encore le puncheur de Lotto-Soudal. Qu'on roule sur le Vieux Quaremont (comme aujourd'hui) ou sur le Mur de Huy, c'est pareil visuellement. Je sais qu'ils essayent que ce soit à l'identique mais pour moi à ce moment-là, il fallait juste appuyer plus fort sur les pédales, ce n'était pas le Vieux Quaremont".
Ces manques n'ont évidemment rien d'illogiques. Cela reste du "e-cyclisme". Mais malgré cela, tous sont bien ravis d'avoir participé à cette première. "Ce qu'on vient de faire c'est vraiment mieux que rien. On a pu faire quelque chose, montrer les sponsors", se félicite Tim Wellens. "Je préfère faire ça que ne pas avoir de visibilité. J'espère que les courses vont recommencer mais si ça se poursuit, il va y avoir d'autres courses comme celle-ci."
Les organisateurs du Tour de Suisse ont d'ailleurs déjà annoncé l'organisation de leur course virtuellement pour les professionnels du peloton mondial entre le 22 et le 26 avril. Mais si ces expériences permettent d'offrir une petite dose de cyclisme à des fans sevrés et un peu d'adrénaline à des champions confinés, tout le monde ne rêve bien sûr que d'une seule : un retour à la normal. "J'espère que le vrai Tour de Flandres pourra se dérouler en automne et que je pourrai alors vraiment le remporter", a ainsi conclu Greg Van Avermaet (CCC). Histoire de fêter ça comme il se doit. Avec ses fans…
(Avec Christophe GAUDOT)
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