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Tour des Flandres - Mathieu Van der Poel, l’Homme des Flandres

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 04/04/2022 à 12:02 GMT+2

TOUR DES FLANDRES 2022 – Vainqueur du Ronde pour la deuxième fois de sa carrière, Mathieu Van der Poel aime le deuxième Monument de la saison, où il n’a jamais fait pire que 4e, en 2019. Puissant, explosif, endurant, tactiquement de plus en plus juste, le Néerlandais est l’archétype parfait du vainqueur du Tour des Flandres. Et il pourrait rapidement en devenir le recordman de succès.

Pogacar partout, Van der Poel parfait, Madouas sur la boîte : le résumé d'un Ronde ébouriffant

Il y avait déjà les "Lions des Flandres", surnoms donnés à des triple vainqueurs de l’épreuve comme Florenzo Magni ou Johan Museeuw, il y aura désormais "l’Homme des Flandres". Ça ne l’est pas encore officiellement mais cela pourrait bien devenir à terme le surnom de Mathieu Van der Poel, qui s’est offert une nouvelle couronne sur le Ronde en remportant la 106e édition au sprint, son deuxième succès (après celui de 2020) en seulement quatre participations. "J'aime courir cette épreuve qui est vraiment une belle course", avouait-il dans In de Leiderstrui. Surtout, Van der Poel semble vraiment y trouver un terrain à sa convenance.

Le profil parfait pour triompher du Ronde

Course quelque peu hybride entre un Paris-Roubaix et les Ardennaises, le Ronde a toujours plus souri aux Flandriens qu’aux puncheurs, il ne faut pas non plus exagérer. Les pavés du Ronde ne sont pas ceux de "l’Enfer du Nord" mais ils nécessitent un savoir-faire que la grande majorité des puncheurs n’ont pas. Mais les plus forts pourcentages des monts, notamment le Paterberg (360m à 12%) et le Koppenberg (600m à 11%), peuvent toutefois poser de sérieux problèmes aux plus forts gabarits, qui sont régulièrement avantagés à Roubaix. C’est toute la complexité du Ronde et un avantage non négligeable pour Van der Poel.
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Comment Van der Poel a résisté à l'accélération de Pogacar dans le Vieux Quaremont

Plus léger qu’un Van Aert ou qu’un Küng par exemple, le Néerlandais d’Alpecin-Fenix est aussi plus explosif qu’un Pedersen ou un Asgreen. C’est d’ailleurs sans doute cet aspect qui l’a sauvé dans l’ultime passage sur le Paterberg ce dimanche, lorsque Pogacar a été tout proche de le sortir de sa roue. Dans le peloton actuel, personne ne peut se targuer d’avoir à ce point un profil qui colle au Tour des Flandres, un savant mélange de puissance, d’explosivité, d’une certaine légèreté et d’adresse sur les pavés. Même Van Aert. Même Pogacar. Au jour d’aujourd’hui, Mathieu Van der Poel est l’archétype parfait du vainqueur du Ronde. Et ça commence à se voir.

Jamais pire que 4e du Ronde

En 2019, le Néerlandais avait découvert le Tour des Flandres avec une prometteuse 4e place, malgré une grosse chute à 60km de l’arrivée qui l’avait forcé à une grande poursuite en solitaire. Cela reste à ce jour son plus mauvais résultat sur le Ronde. C’est dire. Vainqueur en 2020 et donc cette année, 2e en 2021, le Néerlandais aura joué la gagne dans un sprint à deux qu’il emmenait à 400m de la ligne lors des trois dernières éditions, avec Wout Van Aert il y a deux ans, avec Kasper Asgreen l’an dernier et donc avec Tadej Pogacar (même si Madouas et Van Baarle sont revenus dans le sprint).
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Mathieu van der Poel et Tadej Pogacar, les animateurs du 106e Ronde

Crédit: Getty Images

Une configuration qui l’a sans doute bien aidé dans ce final. "J'avais l'avantage d'avoir déjà connu cette situation lors de mes deux dernières participations donc je savais en quelque sorte quoi faire", avouait-il d’ailleurs. En quatre participations, Van der Poel fait déjà partie des 18 coureurs à avoir triomphé à deux reprises du Ronde. A 27 ans, le Néerlandais a encore tout le temps devant lui pour tenter de briser le record des trois succès que se partagent l’Italien Magni, les Belges Buysse, Museeuw, Boonen et Leman et le Suisse Cancellara.

Un triplé raté contre le plus "mauvais" des sprinteurs

Un record qu’il semble voué à battre très tardivement et qu’il devrait même sans doute avoir déjà égalé. Le plus ironique aura été qu’il rate un triplé que seul Magni a réussi (1949, 1950 et 1951), dans un sprint avec Asgreen, le moins rapide des adversaires du Néerlandais dans le dernier kilomètre. Mais le Ronde est une course imprévisible. "C’est une course unique où tout peut se passer", expliquait Van der Poel dans la semaine pour In de Leiderstrui. Et le Néerlandais n’en est pas simplement un double vainqueur : il en est l’image même, capable de se lancer dans des folles offensives de loin comme de se montrer patient et de compter ses coups de pédales. L’Homme des Flandres, c’est lui.
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Mathieu Van der Poel règle Van Baarle, Madouas et Pogacar à l'arrivée du Tour des Flandres.

Crédit: Imago

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