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La grande frustration

Eurosport
ParEurosport

Publié 29/09/2008 à 15:00 GMT+2

Incapables d'accrocher la bonne échappée dans le final, les Français ont raté le coche à Varèse. Ils en retirent une grande frustration et une certaine amertume. Sylvain Chavanel, lui, est resté comme prévu avec les favoris. Comme Bettini, Valverde, et l

Pour sa der, Frédéric Moncassin avait rêvé d'un autre dénouement. Peut-être pas du titre, le sélectionneur étant trop conscient des limites de son groupe. Mais à défaut d'arc-en-ciel, une belle éclaircie, un joli rayon de soleil, auraient suffi à son bonheur à Varèse. A l'arrivée, avec une 19e place pour Jérôme Pineau, premier Tricolore au classement, les Bleus sont loin du compte. Difficile, en termes de résultat brut, de ne pas parler d'échec pour cette campagne d'Italie, à l'image du leader désigné, Sylvain Chavanel, qui n'a jamais pu peser sur les débats.
Mais faut-il pour autant blâmer le puncheur de Cofidis? Sans doute pas. Lui, en tout cas, refusait d'endosser la responsabilité de sa course. "J'ai attendu, mais il ne fallait pas. Je suis resté avec les favoris et je me suis fait avoir, pestait le Poitevin, furieux dimanche soir à l'heure de monter dans le bus de l'équipe de France, où il a eu une explication musclée avec Moncassin. "Je suis déçu pour le résultat, mais pas par rapport à la façon de courir. J'ai écouté…" Il a écouté le staff tricolore, qui lui avait demandé de ne pas bouger une oreille avant les ultimes kilomètres. Du coup, il a laissé filer le bon train, celui qui vit Ballan, Cunego et une quinzaine d'autres partir pour de bon à l'entrée du dernier tour. " Je n'y ai pas cru, avoue-t-il. Et puis tout le monde s'est regardé quand le coup est parti. Ensuite, c'était fini".
Moncassin: "Je me suis loupé avec Sylvain"
La frustration de Chavanel est d'autant plus grande qu'il avait de son propre aveu les jambes pour réussir quelque chose d'intéressant. Fallait-il vraiment le faire courir contre-nature? Frédéric Moncassin a voulu prendre ce risque. "On lui avait dit de ne pas attaquer trop tôt, parce que c'est ce qu'il a souvent trop tendance à faire", explique le Directeur technique national, Patrick Cluzaud. Après la course, Moncassin, sincère, a plaidé coupable. "Je me suis loupé avec Sylvain", a-t-il admis chez nos confrères de Reuters. "Trouvant qu'il fait souvent trop d'efforts, je lui ai dit en effet d'attendre le dernier tour mais je le lui ai peut-être un peu trop répété. Ça l'a peut-être bloqué."
C'est vrai, Chavanel manque parfois de discernement sur le plan tactique. C'est vrai, il attaque parfois plus que de raison, mais après tout, c'est en courant de la sorte qu'il vient de livrer la plus belle saison de sa carrière, en empilant les victoires. Le style Chavanel collait mal avec l'étiquette de leader d'équipe, qui impose effectivement une certaine réserve. Il faudra s'en souvenir pour l'avenir car l'avenir passera encore sans doute l'an prochain par Chavanel, le meilleur atout du cyclisme français sur ce type de parcours. A Mendrisio, dans 12 mois, il aura encore son mot à dire. A condition de trouver le meilleur moyen de le laisser s'exprimer.
Auto-flagellation
Au-delà du cas Chavanel, on peut regretter qu'aucun coureur français n'ait pu se glisser dans ce fameux coup gagnant. Jusqu'ici, avec Geoffroy Lequatre ou Nicolas Vogondy, ils avaient fait preuve de vigilance sur les offensives italiennes. Ils n'en ont manqué qu'une. Celle qu'il ne fallait pas. Pour Amaël Moinard, impeccable auparavant dans son travail d'équipier, les regrets sont plus vifs encore car il était dans la roue de Damiano Cunego lorsque l'Italien est parti rejoindre l'échappée décisive. "Je n'ai pas d'excuses, se flagelle-t-il, parce que Cunego aussi avait travaillé pour son équipe". Devant, dix nations étaient alors représentées… Le principal échec français se situe là, plus que dans le manque d'impact de Chavanel, condamné sans avoir pu combattre.
Laurent Brochard attend donc toujours un successeur. Intrinsèquement, cette équipe de France n'a pas les moyens de rivaliser avec une armada comme la Squadra italienne, ni même avec l'Espagne ou la Belgique. Elle a besoin de réussir la course parfaite, et d'un coup de chance. Dimanche, elle n'a eu ni l'un ni l'autre. "L'an prochain à Mendrisio, ce ne sera pas moi et j'espère que mon successeur fera mieux que moi", souffle Moncassin, avant de conclure, en étant son plus intransigeant critique: "Ce ne sera pas difficile".
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