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De la frustration Yannick Borel à la consécration pour Ysaora Thibus et Romain Cannone : folle journée aux Mondiaux

Loris Belin

Mis à jour 19/07/2022 à 23:31 GMT+2

MONDIAUX D'ESCRIME – Et de une, et de deux Marseillaises mardi au Caire ! La fleurettiste Ysaora Thibus et Romain Cannone ont été sacrés champions du monde du fleuret et de l'épée. Le champion olympique Cannone a notamment vengé Yannick Borel, un des chefs de file de la délégation tricolore, éliminé dès le 2e tour.

Cannone sort sa spéciale au meilleur moment : sa touche au pied pour se hisser en finale à l'épée

Les journées se suivent, et fort heureusement se ressemblent pour l'escrime française. Après l'argent de Maxime Pianfetti lundi au sabre : Romain Cannone à l'épée et Ysaora Thibus au fleuret ont décroché l'or mondial mardi, les deux premiers titres de à tout juste une demi-heure d'intervalle. Une journée inoubliable pour l'escrime tricolore, qui vient vite gommer un début de journée plus contrasté.

Borel était tombé de haut, Cannone lui a fait honneur

Très attendu, Yannick Borel est passé à côté. Le Gaudeloupéen, en or en 2018, n'a cette fois pas passé le 2e tour de la compétition mardi. Une vraie déception pour le numéro deux mondial, déjà battu dès son entrée en lice aux Jeux de Tokyo l'an dernier.
Borel a de quoi être frustré. Champion d'Europe il y a quelques semaines, il espérait surfer sur cette dynamique et profiter de son statut de tête de série pour avoir un parcours relativement dégagé. Mais il est tombé sur Kazuyasu Minobe, membre de l'équipe japonaise qui avait déjà frustré les Bleus lors des derniers JO, mettant fin à leur hégémonie sur l'épreuve par équipes dès les quarts de finale. Borel s'est incliné 15-13.
Heureusement, Romain Cannone est venu une toute autre allure au bilan de l'épée française. Passé de champion olympique sorti de nulle part ou presque, à N.1 mondial avant ces Mondiaux, le Francilien s'est offert un doublé retentissant en vengeant son compère Borel. Cannone a dominé le même japonais Minobe en finale (15-12), grâce à un début d'assaut retentissant.
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Rien ne pouvait l'arrêter : le sacre mondial à l'épée de Cannone en vidéo

Sans doute frustré par son impair des Europe il y a un peu plus d'un mois, le Francilien avait mis toutes les chances de son côté pour chasser ce mauvais souvenir. Opposé à Neisser Loyola, jeune prodige belge de 23 ans, qui l'avait battu dès les 32es de finale de ces Championnats d'Europe, le Français avait dû déployer toute sa palette technique pour se venger du revers d'Antalya.
Cannone a fait parler toute son explosivité, et son tempérament offensif permanent. Mais il a aussi trouvé à qui parler, contre un adversaire à l'escrime élégante, et très solide mentalement. Alors que le Tricolore pensait avoir fait le plus dur en menant 14-12 après un long mano-a-mano, le Belge est revenu à égalité sans trembler. Dans une tension irrespirable, Romain Cannone a sorti sa spéciale, une attaque au pied qu'il maîtrise à la perfection mais qui l'avait déjà exposé au contre adverse plus tôt dans la partie. Cette fois, ça a fait mouche.
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Cannone sort sa spéciale au meilleur moment : sa touche au pied pour se hisser en finale à l'épée

Le Français était déjà passé entre les gouttes plus tôt dans la journée. Il s'était tout d'abord montré convaincant contre le Suédois Jonathan Svensson (15-9), avant de devoir ferrailler contre l'Italien Federico Vismara (15-12). En quarts de finale contre le redoutable Kazakhe Ruslan Kurbanov, le Francilien avait su prendre la mesure de son adversaire au finish, passant de 12 touches partout à une victoire maîtrisée dans les dernières touches (15-13).
Autre Nippon bourreau tricolore du jour, Koki Kano, qui avait dominé Borel dans le dernier assaut à Tokyo, avait eu plus tôt la peau d'Alexandre Bardenet en huitièmes de finale (15-12). Nelson Lopez-Pourtier avait, lui, été éliminé au deuxième tour par l'Italien Davide Di Veroli (15-9).

Jour de première pour Thibus

Chez les fleurettistes françaises, on avait un temps espéré un heureux hasard du tableau et une potentielle demi-finale entre Ysaora Thibus et Pauline Ranvier qui aurait assuré une finale et une troisième place. Ranvier a buté à ce stade sur la Roumaine Maria Boldor (15-12). Thibus, elle, ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. La Guadeloupéenne s'est offert son premier titre dans un grand championnat en dominant l'Italienne Arianna Errigo, au palmarès plus doré (huit titres de championne du monde). La conclusion d'un parcours sans le moindre accroc.
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La touche-éclair et l'explosion : le titre mondial de Thibus au fleuret en images

Thibus s'était jusqu'ici sortie d'un tableau compliqué avec brio. Contre la surprenante et accrocheuse Boldor, classé bien au-delà du 100e rang mondial, en demi-finale, elle avait su user de patience avant d'asphyxier son adversaire. Beaucoup plus intense dans la deuxième période, l'athlète de 30 ans a passé la vitesse supérieure, trompant quasi systématiquement la tentative de parade de Maria Boldor. La Française a enchaîné neuf touches pour se mettre à l'abri, de 3-2 à 12-2, avant de l'emporter 15-3.
La médaillée de bronze des Mondiaux 2017 et d'argent en 2018 avait auparavant éliminé la tête de série N.7, la Canadienne Jessica Zi Jia Guo, sans discussion en huitièmes de finale (15-8) avant de dominer la Japonaise Sera Azuma (15-11) dans ce qui pouvait ressembler à une affiche piège. La Nippone avait préalablement battu l'Américaine Maia Mei Weintraub, vainqueur à la surprise générale de l'Italienne Alice Volpi au T32.
Outre l'élimination de Pauline Ranvier, les deux Françaises en lice s'étaient arrêtées un peu plus tôt dans la compétition. Solène Butruille était tombée d'entrée, surclassée par la Britannique Carolina Stutchbury (15-4), avant qu'Anita Blaze ne soit sortie par la Chinoise Yue Shi (15-12) au deuxième tour.
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