Esprit français, es-tu là?

Démunie lors des épreuves individuelles, à l'exception de la médaille de bronze de l'épéiste Laura Flessel, l'équipe de France a une dernière chance de remplir son objectif de 4 à 6 médailles aux Championnats du monde d'escrime à Turin, jeudi lors des épreuves par équipes. Après quatre jours de compétition qui ont affecté des athlètes en mal de résultats, le mot d'ordre a été de resserrer les troupes pour remotiver le collectif tricolore, quintuple médaillé lors des Mondiaux-2005 à Leipzig.

"On va se reconcentrer pour préparer les compétitions par équipes , a expliqué Laura Flessel. On sera des pickpockets. On n'a plus à avoir peur, pas de pression à avoir." A l'image de l'épéiste Fabrice Jeannet - éliminé dès le premier tour - pour qui l'épreuve par équipes "est une autre compétition", les escrimeurs ont bien l'intention de faire table rase d'une première partie difficile à digérer. Pour Stéphane Riboud, l'entraîneur des épéistes masculins, champions olympiques et champions du monde en titre, l'essentiel est de ne pas être revanchard. "C'est plus une colère contre soi-même", a-t-il précisé.

"On est toutes un peu déçues de ce qu'on a fait en individuel , a raconté pour sa part la sabreuse Léonore Perrus. Dans les épreuves par équipes, tout le monde tire toujours à 100% parce qu'il se sent une responsabilité par rapport aux autres." Nul doute que le plus gros challenge sera celui des sabreuses, qui avaient été les seules à revenir sans médaille de la prolifique campagne allemande des Championnats du monde de 2005 à Leipzig. Titrée en individuel en 2005, Anne-Lise Touya est sortie cette fois de la compétition en quarts de finale. Mais elle reste concentrée sur son objectif initial qui comprenait une médaille par équipes.

"J'étais très émue l'année dernière. On aurait voulu obtenir une médaille pour que ça se termine en beauté. Ca n'a pas été le cas", a commenté Touya. Même si la rage de vaincre sera là, les fleurettistes messieurs et les épéistes féminines auront tout de même un pincement au coeur. Ces deux épreuves par équipes ont été retirées cette année du programme des jeux Olympiques de 2008. Un crève-coeur également pour le pays hôte, l'Italie, dont le fleuret est l'arme de prédilection et lui a valu moult titres. L'Italie pourra se consoler en tentant de battre devant son public sa rivale ancestrale, la France, alors que les deux équipes seront amenées à se rencontrer au moins cinq fois sur les six épreuves programmées.