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Grand Palais, et alors ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 04/11/2010 à 15:21 GMT+1

Les Mondiaux 2010 débutent véritablement samedi, à Paris, dans le cadre prestigieux du Grand Palais. Cet environnement exceptionnel peut-il jouer un rôle sur la compétition? Est-il susceptible d'impressionner et d'inhiber certains? Au sein de l'équipe de France, les avis divergent.

2010 Mondiaux Paris Grand Palais

Crédit: From Official Website

L'enceinte est majestueuse. Prestigieuse. Impressionnante, aussi. Le Grand Palais, hôte des Championnats du monde 2010, donne un relief tout particulier à l'évènement. Ce ne sont pas seulement les Mondiaux de Paris. Ce sont les Mondiaux du Grand Palais. Le lieu avait été retenu pour accueillir les épreuves d'escrime dans le cadre du projet olympique Paris 2012. Ces Mondiaux constituent donc une forme de session de rattrapage. "Il est évident que cela attire d'autres regards et, peut-être aussi, un autre public. Ce n'est quand même pas la même chose d'organiser cet évènement au Grand Palais ou à Coubertin", note Frédéric Pietruszka, le président de la fédération française. Ceux qui franchiront l'étape des qualifications, jeudi et vendredi, pourront mesurer la différence, puisqu'elles se déroulent dans le cadre moins rutilant de la Halle Carpentier.
Par-delà le prestige qu'il offre à ces Mondiaux, le Grand Palais est-il de nature à modifier l'approche de la compétition pour les athlètes en général, et tout particulièrement pour les tireurs français?  Sur ce point, les avis sont contrastés. Pour la plupart des sélectionnés, il n'y aura pas d'effet Grand Palais. D'effet négatif, s'entend. "Certes, c'est un lieu symbolique, mais pour moi ce ne sera qu'un simple gymnase qui va recevoir 50 nations", juge Laura Flessel. Mais la championne olympique d'Atlanta l'admet, peut-être cherche-t-elle surtout à se convaincre elle-même. "C'est peut-être une façon d'évacuer la pression, concède-t-elle. Je ne m'autorise pas à penser à tout ce que représente le Grand Palais, son prestige, son aspect culturel. C'est une salle de compétition. On a suffisamment de paramètres à gérer dans un Mondial pour ne pas se laisser perturber par l'environnement de la salle."
Nisima: "Certains ne mesurent pas à quel point c'est impressionnant"
L'avis de Laura Flessel est largement partagé au sein de l'équipe de France. "Je parle pour moi, mais en ce qui me concerne, Grand Palais ou pas, ça m'importe peu, assure le fleurettiste Erwan Le Péchoux. C'est vraiment un lieu où on va disputer une compétition. L'élément important, c'est que les Mondiaux soient à Paris, pas qu'ils soient au Grand Palais." Et s'il confirme ressentir un stress plus particulier avant ces Mondiaux, voire une pointe d'angoisse, c'est bien par rapport à la peur de décevoir devant son public que de se retrouver tétanisé par le cadre, si flamboyant soit-il. "Je pense que c'est formidable pour la promotion de l'évènement, poursuit le Breton, ça va donner un relief supplémentaire à ces Mondiaux. Mais en tant qu'athlète, ça ne change strictement rien pour moi, dans ma façon d'appréhender la compétition. Le fait que ce soit à Paris, ça ajoute du stress et de la pression, mais c'est Paris qui fait ça, pas le Grand Palais. Je me dis que ça va être chouette, mais ça ne me fait pas peur. Etre champion du monde au Grand Palais ou à Coubertin, ça change rien pour moi."
Pourtant, ceux qui ont pu se rendre au Grand Palais récemment sont beaucoup plus sceptiques. C'est le cas de Maureen Nisima. Selon l'épéiste, il est tout à fait possible que le Grand Palais inhibe certains. "J'ai eu la chance de monter sur le toit du Grand Palais pour une opération sponsoring, explique-t-elle. J'ai pu admirer la verrière d'en haut, j'ai pu rentrer à l'intérieur. Franchement, ça m'a coupé le souffle et je n'aurais pas aimé découvrir ça le jour de la compétition. Ça n'aurait pas été une mauvaise chose que nous allions tous en repérage là-bas, ou même pur une session d'entrainement, car c'est vraiment une impression très particulière. Le volume est énorme, on n'a pas l'habitude de ça. Ca peut vraiment couper le souffle et inhiber. Je pense que certains ne mesurent pas à quel point c'est impressionnant. Ca peut faire perdre ses moyens. Les Arènes de Nîmes, en 2011, c'était aussi à couper le souffle, mais c'était un lieu complètement ouvert, le rendu n'était pas le même."
C'est la compétition qui permettra de savoir qui a raison. Habitués à tirer dans des gymnases obscurs ou des halls d'hôtel, y compris dans des compétitions internationales, les escrimeurs ne sont pas rompus à ce type de lieux. Pour eux, c'est une plongée dans l'inconnue. C'est une fois en piste au Grand Palais qu'ils sauront s'ils peuvent vraiment en faire abstraction. Pour les plus jeunes, il faudra gérer à la fois le cadre et le fait d'être à domicile. Un surcroit de pression, forcément. Sans être inquiète, Astrid Guyart, la soeur de Brice, estime que l'impact du Grand Palais ne doit pas être sous-estimé. "Il ne faudrait pas qu'on soit surpris par ce que le lieu peut dégager, reconnait-elle. Ce n'est pas un gymnase. Ce sera une salle de compétition comme une autre une fois le tournoi, mais on ne peut pas dire que c'est un endroit ordinaire." Ils sauront dès samedi à quel point il ne l'est pas.
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