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La garantie de Namath

Eurosport
ParEurosport

Publié 04/02/2010 à 16:52 GMT+1

Avant le Super Bowl dimanche, nous vous proposons de revivre quelques pages célèbres des précédentes éditions. Premier volet avec le Super Bowl III, une des plus grandes surprises de l'histoire. Le sacre des Jets prit tout le monde de court, sauf Joe Namath, qui l'avait annoncé. Haut et fort.

1969 NFL Super Bowl Joe Namath

Crédit: Reuters

Plus que le match lui-même, c'est sa portée historique qui fit de cette troisième grande finale une rencontre capitale dans l'histoire. Cette troisième édition fut d'ailleurs la première à être officiellement affublée du terme "Super Bowl", les deux précédentes recevant ce titre a posteriori. A l'époque, les équipes issues de la NFL dominent outrageusement celles issues de l'AFL. A ce titre, les New York Jets ne semblent pas devoir peser lourd face aux Baltimore Colts, ceux-ci étant même donnés vainqueurs avec un écart de 20 points à Vegas!
Les Colts, menés par le coach Don Shula, ont, il est vrai, de sérieux arguments. A commencer par une redoutable défense, incarnée par le defensive end Bubba Smith, le linebacker Mike Curtis et un secondary ultra-performant (23 interceptions pour le quatuor composé de Volk, Lyles, Boyd et Logan). Comme si ça ne suffisait pas, Baltimore possède aussi une légende au poste de quarterback, Johnny Unitas. Pourtant, ce dernier, blessé, a perdu sa place en début de saison au profit de son backup, Earl Morrall. Il ne la retrouvera pas, même une fois rétabli. Morrall joue trop bien pour que Shula ne le sorte de l'équipe. Au fond, peu importe de savoir qui est le quarterback de cette équipe. Dans l'opinion, il ne fait aucun doute que Baltimore possède de toute façon trop d'armes à tous les niveaux pour corriger les Jets. Agacés d'être pris aussi peu au sérieux, les New Yorkais voient rouge.
Morrall: "Je ne m'explique pas ce qui s'est passé"
Trois jours avant le Super Bowl, lors d'une conférence de presse à Miami, Joe Namath, le quarterback des Jets, lance ainsi une phrase en forme de défi qui sera appelée à passer à la postérité: "Nous allons gagner ce match. Je vous le garantis." Dans le contexte de l'époque, il faut se rendre compte du culot de Namath, qui jurera plus tard qu'il n'aurait jamais craché cette flamme verbale s'il n'avait pas été provoqué par un fan des Colts. Peu importe. Le mal est fait. Plutôt, il est dit. Weeb Eubank, le coach new yorkais, s'étrangle d'ailleurs en tendant son QB tenir de tels propos. "J'aurais pu le tuer si je l'avais eu sous la main" plaisantera-t-il plus tard. Mais les coéquipiers de Namath partagent globalement son sentiment. Pour beaucoup, ce sont des revanchards, d'anciens joueurs d'équipes de la NFL qui ont été virés, à l'image du futur receveur hall of famer, Don Maynard, lâché par les Giants 10 ans plus tôt. Ils se sentent capables de gagner. Les faits vont leur donner raison.
Conduisant à la perfection le plan de jeu dressé part coach Eubank, les Jets vont mystifier une équipe de Baltimore incapable de déployer son attaque. Morrall est catastrophique, complétant uniquement 6 passes sur 17 pour trois interceptions! Shula finit par le sortir et lance Johnny Unitas, mais la star fera à peine mieux (11 sur 24, 110 yards et une interception). Au total, les Colts commettent 5 pertes de balles qui leur seront fatales. En face, les Jets jouent dur en défense et proprement en attaque, s'appuyant sur le jeu au sol de Matt Snell (121 yards). C'est lui qui ouvre le score lors du deuxième quart-temps, sur une course de quatre yards. 7-0 à la pause, puis 13-0 à la fin du troisième quart-temps, après deux field goals de Jim Turner et bientôt 16-0 à 13 minutes de la fin. L'Amérique n'en revient pas. Les Colts non plus. Ils sauveront l'honneur à trois minutes du terme (16-7) sur un TD à la course de Jerry Hill. Trop peu, trop tard.
Aujourd'hui encore, la victoire des Jets est considérée comme une des plus grandes surprises de l'histoire du sport américain. Elle marque un tournant, annonçant la domination de l'AFC dans les années 70, via, notamment, les Dolphins et les Steelers. Baltimore n'avait rien vu venir. "Franchement, racontera bien des années après Earl Morrall, j'étais certains que nous allions gagner ce Super Bowl facilement. Nous n'avions perdu que deux de nos 30 derniers matches. Je ne m'explique pas ce qui s'est passé, mais je n'ai jamais digéré." Matt Snell raconte une anecdote qui en dit long sur la surprise, bien mauvaise, qui a assailli ses adversaires: "L'image qui me reste de tout ça, c'est le visage complètement ahuri de certains joueurs des Colts au fil des minutes. Ils ne savaient pas ce qui leur arrivait". Brodway Joe, lui, le savait parfaitement. Désigné MVP au terme d'un match sérieux mais peu spectaculaire (206 yards mais aucun touchdown et pas la moindre passe dans le dernier quart-temps), Namath aura néanmoins été par son charisme et son assurance le moteur indispensable de cette aventure un peu folle. En ajoutant les actes à sa parole, si forte, il a gagné, au-delà d'un Super Bowl, une place de choix dans l'histoire.
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