La sensation Jets

Les Jets ont beaucoup parlé toute la semaine. Dimanche, ils ont allié les actes à la parole en causant une sacrée sensation. Les joueurs de Rex Ryan, grande gueule parmi les grandes gueules, sont venus s'imposer à Boston face à New England (21-28). Les Patriots de Tom Brady, donnés favoris pour le Super Bowl après une saison régulière remarquable (14 victoires, 2 défaites) et une série de huit victoires consécutives, sont tombés de très haut devant leur public.

L'issue du combat était d'autant moins prévisible que le 6 décembre dernier, New England avait détruit New York (45-3). Mais on n'a pas reconnu les Pats dimanche, à commencer par Tom Brady, jamais dans le rythme. Même s'il a fini avec quasiment 300 yards, il n'a pu peser sur les débats comme à son habitude. Le mérite en revient à la défense des Jets, qui n'a eu de cesse de le harceler (5 sacks). A l'inverse, son jeune homologue Mark Sanchez, si souvent critiqué, a livré le plus grand match de sa jeune carrière, avec 3 touchdowns, aucune interception et un rating de 127. Il a parfaitement drivé son attaque, notamment lors d'un deuxième quart-temps décisif qui a vu les Jets inscrire deux touchdowns à la passe (réceptions de Tomlinson et Edwards) pour leur permettre de mener 14-3 au repos.

New England a repris espoir en toute fin de troisième période, lorsque Tom Brady a trouvé son tight end Alge Crumpler dans l'en-but. Avec la conversion à deux points, les Patriots sont alors revenus à trois longueurs (11-14). Tout redevenait possible mais, deux minutes plus tard, une fantastique réception de Santonio Holmes redonnait une marge conséquente aux Jets (11-21). Les New Yorkais ont définitivement scellé leur victoire en recouvrant un onside kick à moins de deux minutes de la fin. Deux jeux plus tard, Shonn Greene, d'une course de 16 yards, ruinait les derniers espoirs de Tom Brady (14-28) et le dernier touchdown des Patriots à 20 secondes de la fin ne pouvait plus rien y changer.

C'est une énorme désillusion pour New England, qui rêvait d'un quatrième titre en moins de 10 ans. "Ce n'est pas ce que nous espérions, à l'évidence, a admis Brady. Mais nous avons commis trop d'erreurs aujourd'hui." Son interception dès la première série a donné le ton de la soirée. Fait incroyable, les Patriots, qui n'ont plus perdu à domicile en saison régulière depuis 28 rencontres, ont perdu leurs deux derniers matches de playoffs sur leur terrain puisqu'ils avaient été sortis par Baltimore l'an dernier. L'équipe de Bill Belichick est très talentueuse, mais elle est aussi très jeune et cela a peut-être pesé dimanche.

Si la surprise est immense pour beaucoup, les Jets, eux, ne sont pas étonnés le moins du monde de leur performance. "Peut-être que personne n'y croyait, mais nous, je vous garantis que nous étions persuadés de pouvoir gagner", assure Rex Ryan, qui peut se targuer d'amener son équipe en finale de conférence pour la deuxième année consécutive avec un tout jeune quarterback. Mais Sanchez a bien grandi par rapport aux playoffs 2010. "Il devient meilleur chaque semaine. Ce sera un très grand joueur et c'est déjà un grand joueur", juge Ryan. En une semaine, les Jets ont sorti Peyton Manning et Tom Brady. Pour aller au Super Bowl, il faudra maintenant battre Ben Roethlisberger. La mission ne sera pas simple à Pittsburgh, mais les Jets se sont imposés au Heinz Field mi-décembre. "Nous respectons tout le monde, mais nous n'avons peur de personne", prévient Ryan. "Allez, maintenant, au tour de Roethlisberger, s'amuse Edwards. On arrive Big Ben. Tu es le prochain sur notre liste." Voilà, les Jets recommencent déjà à parler. Mais les vainqueurs ont tous les droits.

1er tour
3. Indianapolis - 6. New York Jets: 16-17
4. Kansas City - 5. Baltimore: 7-30

2e tour
1. New England - 6. New York Jets: 21-28
2. Pittsburgh - 5. Baltimore: 31-24

1er tour
3. Philadelphie - 6. Green Bay: 16-21
4. Seattle - 5. New Orleans: 41-34

2e tour
1. Atlanta - 6. Green Bay: 21-48
2. Chicago - 4. Seattle: 35-24