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Aventure, argent... : Pourquoi les Etats-Unis, la Chine et la Turquie ont aussi animé le mercato

Alexis Billebault

Mis à jour 02/09/2015 à 16:01 GMT+2

TRANSFERTS - Même si la richissime Premier League anglaise aimante de nombreux joueurs étrangers lors de ce mercato estival, d’autres destinations restent prisées. Parmi elles, les Etats-Unis, la Chine et la Turquie.

Steven Gerrard et Andrea Pirlo en MLS - 2015

Crédit: AFP

Etats-Unis : Cette "autre culture, autre façon de vivre"

  • Les nouveaux arrivants qui nous parlent
Les têtes de gondoles dont la MLS a éminemment besoin pour donner du crédit à son ambitieux projet :
Kaka (Orlando City), Frank Lampard et David Villa (New York City FC), Steven Gerrard (Los Angeles Galaxy); Andrea Pirlo (New York City FC), Sebastian Giovinco (Toronto FC), Didier Drogba (Montréal Impact).
Les autres joueurs confirmés :
Ahmed Kantari (Toronto FC), Harrison Afful (Crew Columbus), Tranquillo Barnetta (Philadelphie Union), Giovanni Dos Santos (L.A Galaxy) et Andoni Iraola (New York City FC).
  • Pourquoi ils y vont : "l’essentiel était de vivre autre chose"
On en connaît en Europe, et plus particulièrement en France, qui rêvent à haute voix d’une Ligue toute puissante. Aux Etats-Unis, rien ne se fait sans l’aval de la Major League Soccer. Et surtout pas le recrutement.
"La règle, c’est que tous les clubs, tous franchisés, disposent d’un même budget de 3,8 millions de dollars (3,4 millions d’euros) mais ils peuvent avoir sous contrat trois joueurs hors salary cap, qui sont payés directement par les clubs", explique Jérôme Méary, un français consultant de la MLS dans le processus du recrutement en Europe.
Quand un club veut engager des discussions avec un joueur, il doit obtenir l’accord préalable de la Ligue, et même mettre une option sur celui-ci, pour éviter que d’autres contactent le joueur. Aux Etats-Unis, les salaires sont publics. "Je gagne bien ma vie, mais les salaires ne sont pas mirobolants. Pour moi, l’essentiel était de vivre autre chose. La MLS est un championnat d’un bon niveau, physiquement exigeant. Et j’avais envie également de découvrir une autre culture, une autre façon de vivre. D’autres joueurs venus d’Europe sont animés des mêmes motivations", explique le Marocain Ahmed Kantari.
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Sebastian Giovinco (Toronto)

Crédit: AFP

  • L’avis : "Du spectacle et des résultats"
La MLS, qui ambitionne de devenir d’ici 2022 un des meilleurs championnats du monde, ne veut surtout pas être comparée au Qatar, où quelques anciennes gloires, rejointes par quelques cadets qu’un contrat juteux a fini par convaincre - vont finir tranquillement leur carrière dans des stades aussi modernes que déserts.
"Les Américains sont dans une autre logique. Ils font venir des stars, dont certaines en fin de carrière, mais qui savent que le championnat US n’est pas fait pour les pré-retraités. Les Américains ont la culture de la gagne, ils veulent du spectacle, mais aussi des résultats. Il y a du monde dans les stades. Si des hommes d’affaires décident d’investir de l’argent pour créer une franchise (le ticket d’entrée est de 100 millions de dollars et il faut disposer d’un stade entièrement dédié au football, ndlr), ce n’est pas pour rien. Et les arrivées de bons ou de très bons joueurs venant notamment d’Europe vont se poursuivre", conclut Méary.
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Kaka avec l'équipe de la MLS All-Stars

Crédit: AFP

Turquie : Un choix par défaut qui peut vite séduire par sa ferveur et son niveau

  • Les nouveaux arrivants qui nous parlent
Fenerbahce : Robin van Persie (Arsenal FC), Nani (Manchester United), Simon Kjaer (Lille) et Souza (Sao Paulo FC),
Galatasaray : Lukas Podolski (Arsenal FC), Lionel Carole (Troyes)
Antalyaspor : Samuel Eto’o (Sampdoria Gênes)
Trabzonspor : Stéphane Mbia (FC Séville) et Dame Ndoye (Hull City).
Kasimpasa : Olivier Veigneau (Nantes)
  • Pourquoi ils y vont : "Tu as une ferveur extraordinaire"
L’ancien Toulousain Dany Nounkeu avait pris la direction de la Turquie en 2010, un peu contre son gré. "Le TFC m’avait fait comprendre qu’il valait mieux que je parte. On m’a alors proposé de signer à Gazantiepsor (2010-2012). J’avais accepté, mais à l’époque, c’était un choix par défaut. Je pense que cela a dû aussi être le cas pour d’autres…"
Depuis, Nounkeu a évolué au Galatasaray Istanbul (2012-2015), qui l’a prêté à son voisin du Besiktas (décembre 2013-juin 2014) puis à Grenade et à Evian-Thonon-Gaillard la saison dernière. Et en quatre saisons, le Camerounais, qui est ponctuellement consulté par des joueurs approché par des clubs turcs a eu le temps de se faire une idée très précise de la Süper Lig.
"Tu y croises de très bons joueurs, tu as une ferveur extraordinaire, tu peux bien y gagner ta vie. La pression des supporters et de la presse est énorme. Tu sais que si tu perds un match contre un rival historique, tu auras du mal à sortir de chez toi pendant deux ou trois jours. Cela peut parfois être pesant", prévient Nounkeu, qui assure en revanche n’avoir jamais été directement confronté aux salaires impayés ou versés avec (beaucoup) de retard. "Je sais que des joueurs ont eu des problèmes, mais globalement, les clubs respectent les contrats".
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Robin van Persie a disputé son premier match officiel avec Fenerbahçe, contre le Shakhtar en C1 - Juillet 2015

Crédit: AFP

  • L’avis : "Beaucoup de progrès"
Avant de débuter sa cinquième saison en Turquie, Nounkeu est devenu un excellent VRP pour la Süper Lig. "C’est vraiment un championnat de bon niveau, même si, comme presque partout ailleurs, il est essentiellement dominé par les mêmes. Ici, ce sont les trois grands clubs d’Istanbul et par Trabzon. Techniquement, c’est assez relevé, et tactiquement, il y a eu beaucoup de progrès. De grands entraîneurs travaillent ou ont travaillé ici, l’arrivée de grands joueurs élève le niveau, et il y a pas mal de turcs qui reviennent après avoir évolué dans d’autres très bons championnats. Cela amène de la qualité", explique le Camerounais. "Je suis convaincu que dans les années à venir, il va continuer à s’améliorer et à attirer de grands noms… "
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Samuel Eto'o avec Antalyaspor

Crédit: Eurosport

Chine : Entre autre culture et aspect financier…

  • Les nouveaux arrivants qui nous parlent
Shanghai Greenland Shenhua : Demba Ba, Tim Cahill
Shanghai SIPG : Asamoah Gyan
Beijing Guoan : Kleber
Shijiazhuang Ever Bright : Eidur Gudjhonsen
  • Pourquoi ils y vont : "Les salaires sont nets d’impôts"
Les raisons qui poussent des joueurs plus ou moins connus à s’exiler en Chine sont multiples et parfois étroitement imbriquées : l’aspect financier, l’envie de découvrir une autre culture, le désir évoluer dans un contexte sportif moins pesant que le sont ceux de l’Europe ou de l’Amérique du Sud ou tout simplement l’absence d’autres alternatives. "J’étais sous contrat avec Dijon, mais on ne comptait pas sur moi. On m’a proposé une première fois la Chine, mais j’ai refusé. Et quelques semaines plus tard, j’ai finalement accepté d’être prêté à Chengdu Blades", explique Brice Jovial (31 ans).
Deux ans plus tard, l’ancien attaquant du Havre et du DFCO, aujourd’hui sous contrat avec Wuhan Zall (Ligue 2) ne regrette pas son choix.
"On ne va pas se mentir, l’aspect financier est intéressant. Les salaires sont nets d’impôts. En Ligue 1, beaucoup d’étrangers touchent autour de 90 000 euros par mois. Et Gyan, Demba Ba ou Paulinho, qui sont arrivés cet été, vont gagner beaucoup plus, comme Drogba, Hoarau ou Seydou Keita avant eux… En Ligue 2, il y a un joueur, dont je ne connais pas l’identité, qui émarge à 1,5 million d’euros pour la saison, sachant qu’ici, les contrats sont d’une durée de 10 mois…"
  • L’avis : "Une expérience de vie intéressante"
"Je ne vais pas vous dire que le niveau en Chine est extraordinaire, car il y a encore pas mal de progrès à faire, surtout tactiques, certains clubs ne sont pas toujours fiables financièrement, mais c’est une expérience de vie intéressante. Il faut quelques mois pour s’adapter à ce nouveau cadre. Certains ont du mal à s’y faire. Salim Arrache, avec qui j’ai joué à Chengdu Tiancheng, n’est resté que six mois", raconte Jovial.
En Chine, l’ex-Dijonnais exerce sa profession dans un cadre qui semble convenir à beaucoup de joueurs étrangers. "Les Chinois adorent le foot. Les stades sont bien remplis, l’ambiance y est festive, pas agressive. Mais comme les villes sont immenses et très peuplées, tu passes inaperçu. Tu peux aller boire un verre en semaine, personne ne te le reprocheras. Et au niveau structures, il n’y a pas grand-chose à dire. C’est moderne et fonctionnel."
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