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Ces années où le Ballon d'Or a déjà basculé dans la dernière ligne droite

Laurent Vergne

Mis à jour 18/10/2018 à 10:25 GMT+2

Parfois, la messe est dite dès le début de l'été. Parfois, tout se joue à l'automne. Parfois même quelques jours avant les votes. Retour sur cinq années où la course au précieux trophée s'est jouée sur le fil. Comme cela pourrait être le cas cette année.

Michael Owen

Crédit: Imago

1978 : Le coup de rein de Keegan

Au cœur de l'été 1978, il fallait un certain culot pour miser sur un Ballon d'or de Kevin Keegan. D'abord parce que son club, Hambourg, avait terminé au printemps à une modeste dixième place en Bundesliga. Ensuite parce que l'Angleterre n'avait même pas disputé la phase finale du Mondial en Argentine, pour lequel elle n'était pas qualifiée. Pourtant, Keegan a bien décroché à la fin de l'année 1978 le premier de ses deux Ballons d'Or consécutifs.
Un cas unique : c'est la seule fois dans l'histoire qu'un joueur a été sacré une année de Coupe du monde sans y avoir pris part. D'un cheveu (six points, exactement), l'ancien petit prince d'Anfield a devancé l'Autrichien Hans Krankl. Les votants ont peut-être eu des remords de l'avoir laissé à la deuxième place l'année précédente, derrière Simonsen. Mais Keegan a aussi su faire pencher la balance de son côté à la faveur d'une remarquable première moitié de saison 1978-79 avec le HSV, lancé sur la route du titre de champion d'Allemagne.
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Kevin Keegan

Crédit: Imago

1992 : Van Basten, deux quadruplés pour un hold-up

On nous bassine depuis toujours avec les fameux critères établis pour désigner l'homme qui mérite le plus le trophée. Comme si, dans son histoire, le Ballon d'Or n'avait pas de façon régulière pris ses aises et ses distances avec le CV des uns et des autres au moment de trancher. Dans son histoire, le Ballon d'Or a pas de façon régulière pris ses aises et ses distances avec le CV des uns et des autres au moment de trancher. En 1992, Hristo Stoichkov, vainqueur de la Ligue des champions avec la Barça, semblait tenir la corde d'autant que l'Euro, remporté à la surprise générale par l'invité de dernière minute, le Danemark, n'avait pas permis de dégager un favori indiscutable.
Résultat, dans la toute dernière ligne droite, Marco Van Basten a pu faire pencher la balance, à la faveur d'un double quadruplé en l'espace de quatre jours au cœur mois de novembre, contre Göteborg en Ligue des champions et Naples en Serie A. Ces huit buts ont pesé très lourd à l'heure de voter. La légende dit que Stoichkov aurait pleuré après le quadruplé du Néerlandais contre Göteborg. Comme s'il avait compris que l'affaire était entendue. Il avait raison.
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Marco Van Basten

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2000 : Zizou, coup de boule fatal

Zinedine Zidane avait tout pour décrocher un deuxième Ballon d'Or en 2000. Vainqueur de l'Euro avec l'équipe de France, le meneur de jeu tricolore était au sommet de son art. Jusqu'au 23 octobre 2000, le Turinois était d'ailleurs sans aucun doute le grand favori pour succéder au Brésilien Rivaldo. Puis le 24, lors d'un match de Ligue des champions avec la Juve contre Hambourg, Zizou a tout gâché en ayant la mauvaise idée de donner un coup de boule à Jochen Kientz.
Il a payé cher ce geste impulsif. S'il est difficile de quantifier l'impact exact sur le total de points de Zidane dans les votes, le Français n'a été battu que de seize points par Luis Figo. Or huit des 51 votants ont carrément choisi de ne pas attribuer un seul point à Zidane. Une aberration du point de vue sportif. Cela sentait la "sanction" à plein nez. Un cas particulier que cette édition 2000, puisque, en général, lorsque le Ballon d'or a basculé au dernier trimestre, ce fut toujours sur des éléments positifs. Sauf pour le hara-kiri de Zidane...
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Zinedine Zidane

Crédit: Imago

2001 : Owen, un triplé historique pour faire la décision

Le Ballon d'Or attribué à Michael Owen en 2001 a été un des plus contestés de ces vingt dernières années. Ce trophée, le dernier joueur anglais présent au palmarès le doit à son exceptionnel bilan avec Liverpool (Coupe UEFA, Coupe d'Angleterre, Coupe de la Ligue, Super Coupe d'Europe, Charity Shield…). Mais, même avec cela, rien ne dit qu'il aurait pu priver Raul de la timbale. L'attaquant espagnol, cette année-là, était probablement le meilleur joueur du monde.
Mais Owen, outre son palmarès en rouge, a porté une estocade décisive le 1er septembre. En match éliminatoire pour la Coupe du monde 2002, l'Angleterre est allé s'imposer 5-1 en Allemagne, signant une des plus grandes performances de son histoire. Ce soir-là, à Munich, les trois buts de Michael Owen ont frappé les esprits. Ceux des votants, notamment. Pour beaucoup, ce fut une injustice. Mais sur les 36 points qui ont séparé Owen de Raul, une bonne partie se trouvait sur la pelouse de l'Olympiastadion.
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Gerrard, Beckham et Owen le jour de la vicotire historique de l'Angleterre (1-5) en Allemagne, en 2001

Crédit: Imago

2013 : Ronaldo, un automne de feu

Franck Ribéry en souffre encore. Annoncé comme l’un des potentiels favoris du Ballon d’Or 2013 après son année XXL au Bayern Munich couronnée d’un quintuplé complètement fou, le Français a finalement terminé en troisième position derrière Leo Messi mais surtout derrière Cristiano Ronaldo, vainqueur cette année-là. Alors que la date butoir du 15 novembre est retenue pour procéder au vote, celle-ci est finalement décalée au 29 novembre pour permettre à l'ensemble des votants de saisir leurs choix.
Dans ce laps de temps, le Portugais signe un triplé face à la Suède en barrages et envoie son pays au Mondial par la force de son talent. L’achèvement d’un automne complètement fou. C’est simple : entre le 1er septembre et la date butoir, il pèse 32 buts… Difficile de faire campagne plus efficace.
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La joie de Ronaldo lors Portugal-Suède (Barrages Mondial 2014)

Crédit: Panoramic

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