Les Français Ballon d'Or dans l'histoire : Franck Ribéry a-t-il l'étoffe d'un successeur ?

ParAlexis Toledano

Mis à jour 13/01/2014 à 16:14 GMT+1

Lundi, Franck Ribéry saura s’il est le cinquième Ballon d’Or français de l’histoire, après Kopa, Platini, Papin et Zidane. La lignée serait-elle belle avec lui ? Eléments de réponse.

2013 Ballon d'Or Ribéry

Crédit: Eurosport

Kopa, le précurseur (Ballon d’Or 1958)

Son palmarès 1958 :

Champion d’Espagne, vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions, troisième de la Coupe du monde 58 (meilleur joueur du tournoi).

Football

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Le joueur :

Troisième Ballon d’Or de l’histoire, Raymond Kopa fut la première étoile à avoir brillé dans le ciel du football français. A l’époque où le foot se jouait encore en culotte courte, le “petit Napoléon“ a, par ses dribbles notamment, apporté un vent de modernité à son époque. Sa technique avant-gardiste, sa vitesse d’exécution, sa précision chirurgicale en firent même le meilleur joueur FIFA du Mondial 1958, remporté par le Brésil de Pelé, et achevé par les Bleus à une surprenante troisième place.

Ce qu'il avait et que Ribéry n'a pas :

Fer de lance d’un Real Madrid intouchable en Europe, Kopa a, après une année parfaite avec les Merengue, hissé la France sur le podium planétaire. Ribéry n'a rien d'aussi fort qu'une Coupe du monde réussie à son actif pour cette saison, mais ses rivaux l'ont-ils ?

Ce que Ribéry a et que Kopa n'avait pas :

Un nombre de titres supérieur sur l'année civile. Mais il n'est pas certain que cela suffise.

Coupe du monde Top Raymond Kopa

Crédit: Imago

Platini, le maître (Ballon d’Or 1983, 1984, 1985)

Son palmarès 1983 : Vice-champion d’Italie (meilleur buteur), vainqueur de la Coupe d’Italie, finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions (C1).

Son palmarès 1984 : Champion d’Italie (meilleur buteur), vainqueur de la Supercoupe d’Europe et de la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe (C2), vainqueur de l’Euro avec la France (meilleur buteur).

Son palmarès 1985 : Meilleur buteur en Italie, vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions et de la Coupe intercontinentale.

Le joueur :

Premier homme à remporter trois fois consécutives le Ballon d’Or, Michel Platini semblait lire le football avec une seconde d’avance sur tous les autres. Milieu de terrain élégant en plus d’être décisif, irrésistible sur coup franc, le Français a offert aux Bleus le premier sacre européen de leur histoire, et à la Juventus une de ses périodes les plus fastes.

Ce qu'il avait et que Ribéry n'a pas:

Trois fois d’affilée meilleur buteur d’un championnat d’Italie réputé pour sa rigueur, détenteur du record de buts à l’Euro (9 en 5 matches), Platini a, malgré sa position de numéro 10, accumulé les buts - et les titres -, et dominé sa période comme peu avaient su le faire avant lui. Il était indiscutable.

Ce que Ribéry a et que Platini n'avait pas :

Le dribble et la capacité à percuter les défenses. Mais ça ne suffit pas pour combler le fossé avec un Platini qui, au temps de sa gloire, était reconnu sans réserve partout dans le monde.

Slide Finales C1 1985 Heysel Platini

Crédit: Imago

Papin, l’artificier (Ballon d’Or 1991)

Son palmarès 1991 : Champion de France (meilleur buteur), finaliste coupe d’Europe des clubs champions, finaliste de la Coupe de France.

Le joueur :

Unique joueur à avoir reçu le Ballon d’Or en évoluant dans un club français, Jean-Pierre Papin n’a sans doute pas marqué son temps comme ont pu le faire ses deux prédécesseurs. Sa récompense en 1991 a pourtant tenu du plébiscite, avec 141 points obtenus sur 145 possibles. Infatigable scoreur, décisif et spectaculaire, à la pointe d’une équipe de Marseille en train de se faire un nom sur la scène européenne, JPP n’était pas un génie, mais incontestablement un génial buteur.

Ce que Papin avait et que Ribéry n'a pas :

Un talent de buteur qui risque d'être décisif dans le vote cette année. Des statistiques majuscules (42 buts en 55 matches, OM et équipe de France confondus en 1990-1991), des buts de classes estampillés à son nom et, il faut le reconnaître, l’absence d’un concurrent indiscutable cette année-là.

Ce que Ribéry a et que Papin n'avait pas :

Une victoire en Ligue des champions. Cela comptera en fin de carrière, mais peut-être pas dans l'attribution du Ballon d'Or, comme Savicevic, Pancev et Prosinecki le font savoir bruyamment depuis des années.

Zidane, le génie (Ballon d’Or 1998)

Son palmarès 1998 : Champion d’Italie, finaliste de la Ligue des champions, champion du monde.

Le joueur :

Numéro 10 comme Platini, Zinedine Zidane est allé un peu plus loin dans la légende et restera à jamais comme l’homme à avoir offert à la France son premier titre mondial. Loin des statistiques modernes d’un Messi, “Zizou“ n’en était pas moins irréfutable dans son statut de meilleur joueur du monde, offrant à son sport une dimension esthétique délicieuse sans jamais compromettre son efficacité.

Ce qu'il avait que Ribéry n'avait pas :

Un génie plus communicatif, certes, mais surtout deux buts en finale du Mondial, après une année irrésistible à titre personnel à la Juventus. Si Ribéry avait réalisé en finale de la Ligue des champions un doublé aussi visible, certainement ses chances de dépasser Cristiano Ronaldo seraient-elles décuplées.

Ce que Ribéry a et que Zidane n'avait pas :

Une vitrine à trophées plus garnie sur la saison... en club. Pour faire comme Zidane avec les Bleus, Ribéry doit attendre 2014.