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Karim Benzema Ballon d'Or 2022 - Et maintenant, quelle place pour lui dans l'histoire du foot français ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 18/10/2022 à 11:40 GMT+2

BALLON D'OR – Lundi, Karim Benzema est devenu le cinquième Français couronné Ballon d'Or. A bientôt 35 ans et après une carrière loin d'être linéaire, l'attaquant du Real Madrid se hisse un peu plus sur les hauteurs du football tricolore. A quelle place ? Pas loin du sommet. Mais pas encore tout en haut. Parce qu'il manque encore quelque chose au roi Benzema : une grande aventure avec les Bleus.

"De paria à fierté nationale, Benzema fait enfin l'unanimité"

Individuellement, il n'ira pas plus haut. Parce qu'au-dessus des étoiles, il n'y a rien d'autre que des étoiles. Et c'est déjà pas mal. Lundi, Karim Benzema a décroché le Ballon d'Or, l'autre Graal absolu en cette année 2022, avec la Ligue des Champions - que KB9 a déjà en poche - et la Coupe du monde - qu'il rêve d'accrocher à un tableau de chasse qui deviendrait alors tout bonnement exceptionnel.
Karim Benzema, c'est l'histoire d'un footballeur qui a atteint le pinacle de sa carrière à l'âge où, il n'y a pas si longtemps que ça, on était voué à un irrémédiable déclin. Parti haut, avec quelques bas sur le parcours, le Français est le deuxième joueur le plus âgé à décrocher le Ballon d'Or. Il est loin du premier lauréat, Stanley Matthews. Le Britannique avait été sacré à 41 ans bien révolus. Lui, à bientôt 35, n'est cependant pas un perdreau de l'année.
Le football français dans son ensemble ne peut que se réjouir de voir l'un des siens mettre fin à une disette qui durait depuis trop longtemps. Il aura fallu 24 ans pour que Zinédine Zidane, le "grand frère" comme le qualifie Benzema, ait un successeur. Vingt-quatre ans, c'est long. Très long. Trop.

Benzema, numéro 5

Aujourd'hui, Karim Benzema est le cinquième, après Raymond Kopa (1958), Michel Platini (1983, 1984, 1985), Jean-Pierre Papin (1991) et donc Zidane (1998), à décrocher la timbale et se frayer un chemin sur les hauteurs du Panthéon tricolore. Si le natif de Bron avait déjà sa place dans l'histoire du football français par une carrière d'exception dans le plus grand club du monde - pas loin d'être le plus exigeant aussi -, ce 17 octobre le fait grimper de quelques rangs. Jusqu'où ?
Il est communément admis et acquis que Michel Platini et Zinédine Zidane sont les deux plus grands joueurs de l'histoire du football français. Dans l'ordre qui vous convient. Derrière ce duo de 10, Raymond Kopa, Ballon d'Or 1958, et Thierry Henry, pour l'ensemble de son œuvre autant que ses 51 buts en équipe de France, complètent le carré d'as. Derrière, ça s'ouvre : il semble opportun de placer le buteur madrilène entre 5 et 8. Dans les eaux où Didier Deschamps, Just Fontaine, Marcel Desailly et Antoine Griezmann voguent peu ou prou. A cette heure, c'est sans doute là que le talent de Karim Benzema le porte, loin devant le dernier Ballon d'Or français et non encore cité dans cette liste, Jean-Pierre Papin.
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5 lauréats, 7 autres podiums... Les Français et le Ballon d'Or

JPP comme Benzema partagent d'ailleurs un point commun : leur histoire avec les Bleus n'a pas accouché de moments inoubliables. La grande aventure est passée devant leur porte. Le climax de Papin est tombé dans un creux générationnel et ses papinades n'ont pas suffi à hisser la grand-voile, sinon pour aller s'échouer au premier tour d'un Euro suédois mal fagoté. En 1986, le Mondial mexicain n'était qu'un apéritif pour le jeune attaquant de Bruges. Benzema, lui, a tout vu ou presque chez les Bleus. Mais manqué les deux odyssées majeures des Tricolores de la dernière décennie, l'Euro 2016 et la Coupe du monde 2018. Pour les raisons que l'on sait. Et sur lesquelles on ne s'étendra plus.

Une chance unique

Ses grands rendez-vous sous la tunique bleue ? L'Euro 2008, trop jeune et trop borduré. L'Euro 2012, raté. La Coupe du monde 2014, bien lancée, mal terminée. L'Euro 2021, pas aidé. Bref, il manque quelque chose. Ç'aurait pu être en 2016 ou en 2018, ce fut sans lui.
Le monde est tout de même bien fait : Karim Benzema, rappelé en équipe de France il y a un an et demi, tient une chance unique devant lui. Parce que la Coupe du monde est au coin de la route. Grâce à la relocalisation temporelle conjointe du Ballon d'Or et du Mondial, KB(1)9, ses 97 sélections pour 37 buts marqués, peut rattraper le temps perdu en accéléré.
Ballon d'Or en octobre, Mondialiste en novembre, champion du monde en décembre ? Le refrain sonne bien, la mélodie est loin d'être écrite. Mais le simple fait que ce soit possible est déjà exceptionnel.
Mettre un sacré point d'exclamation sur son histoire personnelle, se hisser pas très loin des trois premières marches du panthéon tricolore, serait le coup de l'année. Voire du siècle. Mais l'équipe de France est un passage obligé pour Benzema. Si le football de clubs a pris une ampleur incroyable et sans commune mesure avec ce qu'il était par le passé, qu'il empiète largement sur les platebandes des sélections nationales, ces dernières participent encore grandement et fort heureusement à l'écriture de la légende. Ce sont elles qui gravent dans le cœur des gens les noms des héros de nos étés (ou hiver cette fois-ci). Rien n'égale leur impact sur les destins individuels. Celui de Karim Benzema est déjà exceptionnel. Il peut devenir extraordinaire.
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Karim Benzema

Crédit: AFP

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