Anderlecht, petit bras

Qualifié par de nombreux journaux de "petit champion", le club bruxellois a bouclé l'exercice avec 70 points, soit le plus faible total jamais obtenu par le vainqueur final depuis l'instauration de la victoire à trois points il y a une dizaine d'années.

S'ils se sont finalement classés aux trois premières places -dans l'ordre Anderlecht (70), le Standard de Liège (65) et le FC Bruges (64)-, les trois ténors traditionnels de la compétition belge ont pourtant connu une saison difficile, contrariée par de nombreuses défaites face à des clubs modestes.

De nombreux observateurs y ont vu la preuve que le niveau du football belge est à la baisse. Effectivement, tandis que les clubs du plat pays ne font plus peur à personne sur la scène européenne -Anderlecht et Bruges ont été fantomatiques en Ligue des champions-, l'équipe nationale n'est plus que l'ombre de la formation orgueilleuse qu'elle était encore au Mondial-2002.

Manque de moyens financiers, manque de stades modernes, formation des jeunes déficiente... Les lacunes ne manquent pas pour expliquer la baisse de régime d'un football jadis tant redouté. Et comme si les malheurs sportifs ne suffisaient pas, la compétition aura également été marquée ces deux dernières saisons par la corruption et les matches truqués.

Plusieurs clubs ont été approchés voire noyautés par une mafia chinoise des paris sur internet dans le but d'arranger le résultat de matches. Le Lierse, La Louvière et Saint-Trond sont dans le collimateur de la justice. Des joueurs, des agents et des entraîneurs ont avoué ces pratiques. Les fautifs identifiés ont été licenciés et seize personnes (en attendant d'autres, dit la justice) ont déjà été inculpées.

Vendredi soir, Roger Vanden Stock, le président d'Anderlecht, qualifiait le titre conquis de "sacre de la souffrance". En 2005-2006, c'est tout le football belge qui a souffert. Après avoir touché le fond, il espère maintenant rebondir. Pour y parvenir, la Fédération s'est mise en tête d'organiser le Mondial-2018 en collaboration avec les Pays-Bas. L'ambition et l'optimisme n'auraient donc pas totalement disparu...