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Bundesliga, Liga, Serie A : et si l’Europe redécouvrait le suspense ?

Martin Mosnier

Publié 08/11/2019 à 00:07 GMT+1

Le week-end dernier, le Barça et le Bayern ont perdu, le Real a été tenu en échec et on assiste depuis le début de saison à un resserrement en tête de championnats européens d’ordinaire piétinés par les mêmes grandes puissances. Faut-il s’inquiéter pour elles ? Ce n'est pas si certain...

Levante-Barcelona

Crédit: Getty Images

Ce n’est pour le moment qu’une légère brise, le commencement d’un frémissement et il serait bien cavalier d’en tirer un enseignement définitif. Mais il se passe quelque chose en ce début de saison. À un peu moins d’un tiers de la saison de clubs, les classements offrent des perspectives qu’on pensait définitivement enterrées et pour de bon. Le Barça et le Real (vainqueurs de 14 des 15 dernières Ligas), la Juventus Turin (championne d’Italie sans discontinuer depuis 2011), le Bayern Munich (titré depuis 7 ans en Bundesliga) et le PSG (qui n’a laissé échapper qu’un titre en sept ans) marchent sur leur championnat respectif depuis des années. Seul la Premier League offrait, depuis plusieurs saisons, des courses poursuites haletantes et le championnat le plus ouvert parmi les grandes ligues européennes.
Cette saison, seul Paris a pris plus d’avance dans son championnat que Liverpool sur le reste de la meute britannique. Voilà un bien curieux paradoxe. Hormis donc la Ligue 1, où même le début de saison très moyen du PSG n’enclenche pas le début d’un soupçon de révolte parmi les concurrents, et la Premier League, curieusement déséquilibrée après le quasi sans-faute des Reds (10 victoires, un nul), les autres grands championnats européens ont laissé place à un phénomène qu’on pensait disparu pour de bon : le suspense. Les grands clubs ne sont plus intouchables en ce mois de novembre. La preuve :
  • En Italie, la Juve et l’Inter se tiennent en un point.
  • En Espagne, trois points seulement séparent le leader du septième.
  • En Allemagne, le sixième, Schalke 04, n’est qu’à quatre points du leader, Mönchengladbach.
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Philippe Coutinho vom FC Bayern

Crédit: Getty Images

Barça, Real, Bayern : affaissement des superpuissances, mais...

Un phénomène conjoncturel ou structurel ? Si le constat marque un vrai changement après des années de domination des superpuissances, les raisons sont diverses et si, en Allemagne, une révolution semble poindre le bout de son nez, il n’est pas dit qu’ailleurs tout ne rentre pas rapidement dans l’ordre. Mais alors d’où vient ce petit tremblement de terre qui secoue l’Europe de Madrid à Berlin ?
Un dénominateur commun : l’affaissement des superpuissances en Espagne et en Allemagne. Le Barça, pourtant leader de Liga, a déjà perdu autant de matches que la saison passée, le Bayern n’a remporté que la moitié de ses matches de championnat (24 sur 34 l’an passé) alors que le Real traîne sa misère depuis plusieurs mois déjà. Trois clubs au bord de la crise, mais les deux géants espagnols tiennent encore les commandes de la Liga. Derrière eux, aucune tête ne dépasse et ne profite du trou d’air. D’où un resserrement général. Une évolution, pas encore une révolution.
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Marcelo, Real Madrid

Crédit: Getty Images

Le début d'une révolution en Allemagne ?

En Allemagne, en revanche, le Bayern ferait mieux de rapidement redresser la barre. Là-bas plus qu’ailleurs, la concurrence semble armée pour renverser le grand patron. Dortmund, qui a échoué à deux points des Bavarois l’an passé, tourne autour depuis plusieurs saisons, Mönchengladbach regorge de pépites et le projet ambitieux de Leipzig va finir par porter ses fruits. S’il fallait parier sur la fin d’un règne en Europe, c’est bien celui du Bayern qui semble aujourd’hui le plus menacé.
La Juventus, elle, a l’habitude de ferrailler. Avec Naples ou l’AS Rome ces dernières saisons, il a souvent fallu attendre les confrontations directes pour voir le destin de la Serie A se sceller. Cette année encore, les Bianconeri n’ont qu’un point d’avance sur l’Inter. L’arrivée de Conte à Milan et les moyens étalés au mercato (Lukaku, Godin, Alexis Sanchez, Barella) dessinent un concurrent sérieux. Mais le manque de profondeur de banc risque de jouer des tours aux Lombards. À moyen terme, le projet de l’Inter doit pouvoir lui permettre de regarder dans le blanc des yeux le champion d’Italie. Mais il est, là-encore, beaucoup trop tôt pour s’inquiéter pour la Juve.
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Inter-Juventus Serie A 2019-20

Crédit: Getty Images

Tout pour la C1

La place toujours plus grande occupée par la Ligue des champions dans l’esprit des plus grands clubs européens, à l’exception des formations anglaises, conduit nécessairement à une perte d’efficacité en championnat. Si le PSG appliquait les mêmes recettes en C1 qu’en L1, il serait champion tous les ans dès le mois de mars et il n’aurait pas laissé des plumes face à Rennes, Reims ou Dijon cette saison. Mais sa marge est telle qu’il peut se le permettre. C’est beaucoup moins le cas ailleurs. Voilà pourquoi le suspense refait surface dans certains championnats européens cet automne. Survivra-t-il jusqu’au printemps ?
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