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Le Bayern Munich champion d'Allemagne 2013 : la chronique de Polo sur les records du Bayern

Eurosport
ParEurosport

Publié 08/04/2013 à 14:42 GMT+2

Champion d'Allemagne le plus précoce de l'histoire, le Bayern Munich a répondu avec une efficacité diabolique au défi que lui proposait le Borussia Dortmund.

Neuer Schweinsteiger Alaba - FC Bayern - Bundesliga 2012/2013 (Imago)

Crédit: Imago

C’est un moment d’histoire qui vient de se passer ce samedi au Commerzbank Arena de l’Eintracht Francfort. Le club munichois, pour les 50 ans de la Bundesliga, a fêté le titre décerné le plus rapidement de toute l’histoire du Championnat allemand. Avec un Jupp Heynckes en maître d’œuvre. Quelle portée faut-il donner à ce Meisterschale ? Le vingt-troisième pour le Bayern Munich, lequel creuse un peu plus l’écart avec le Altmeister (le vieux maître) du FC Nuremberg (9). Laissons les historiens du football trancher la question. Contentons nous de rappeler quelques faits.
Le championnat des superlatifs
Encore une fois, la conséquence n’est pas la cause. Se prosterner sur les records qui tombent les uns après les autres fait-elle pour autant du Bayern la plus grande équipe de club du ballon rond germanique ? Qui plus est, que vaudrait ce titre national si, en Ligue des champions, la Juventus Turin renversait la vapeur ? Vucinic a d’ailleurs promis “la guerre contre les Allemands“. Une réminiscence du conflit en ex-Yougoslavie pour l’attaquant monténégrin ? Enfin, n’omettons pas de mentionner que le grand Bayern fut un triple vainqueur de la défunte C1. Que Beckenbauer et consorts remportèrent le championnat d’Europe 1972 et la Coupe du monde 1974. Qu’il y eut des Ballons d’Or (le Kaiser, le Bomber der Nation Gerd Müller). Breitner le méritait. Tout cela est vrai. Mais durant les seventies, le Borussia Mönchengladbach était là pour dominer aussi le championnat national avec 5 titres pour les Fohlen.
Il n’en demeure pas moins que les temps de passage affolent les compteurs : 24 victoires, trois nuls et seulement une défaite cette saison ! Cette dernière d’ailleurs étant très paradoxale puisque qu’imméritée sur le terrain de l’Allianz Arena et surtout parce qu’elle survient contre l’un des Vereine punching ball du FC Bayern, le Bayer Leverkusen. C’était à la neuvième journée… une éternité.
En reconquête nationale
Ce que les personnes oublient trop rapidement, c’est que l’ogre bavarois, après deux années sans succès, était forcé de réagir. En ce sens, le Bayern Munich respecte parfaitement l’histoire de la Bundesliga. Après le Borussia Mönchengladbach, Hambourg, Brême, le Dortmund des années 90 et dans une moindre mesure, Cologne, Stuttgart et Leverkusen, le club phare du championnat allemand se devait de régler son compte au double tenant du titre. Ce qui n’était pas prévu par contre, c’était l’ampleur de cette domination, soit 20 points d’avance après la 28e journée. Or cette supériorité n’a d’égal que le niveau atteint dans le jeu par les Borussen des deux dernières saisons. On ajoutera aussi une des faiblesses du club de la Ruhr, celui de son banc. Alors que les blessures de Badstuber ou bien d’un Kroos aujourd’hui, passent par le compte pertes et profits à Munich, l'absence d’un Hummels se voit comme un nez rouge au milieu du visage à Dortmund. De quoi se remémorer les 70 millions d’euros d’investissement du dernier mercato estival de la part du Rekordmeister.
Hoeness : “C’est naturellement un peu triste pour l’équipe
On regrettera aussi le peu de festivités entourant ce Meisterschale de tous les records. On n’eut, par exemple, pas droit à la traditionnelle douche de bières dont sont victimes une partie des joueurs et surtout le staff. Les objectifs sont autres et tout le monde pointe le calendrier et la rencontre continentale à venir contre la Juventus Turin. A commencer par le directeur sportif, Matthias Sammer : “On aura besoin de toute notre force et tout notre courage pour ce match“.
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Saison 2012/2013: Uli Hoeneß

Crédit: Eurosport

Car les ambitions sont montées d’un cran. A la différence de la finale perdue de 1999 et la défaite injuste contre Manchester United (1-2) vu le scénario, celle de 2012, toute aussi imméritée contre Chelsea (1-1), n’est pas vécue comme une revanche que le club doit absolument prendre. Sammer encore : “L’équipe doit bien assimiler que compte tenu de ses performances extraordinaires, elle peut atteindre d’autres objectifs“. On est loin d’un Effenberg faisant appel à sa force de persuasion après l’échec du Camp Nou en 1999 : “Un jour, cette coupe, je la gagnerai“. Ce qu’il fit deux ans plus tard. Nous sommes en présence de la nouvelle Allemagne, où tout passe par le jeu. Der feine Unterschied (la subtile différence) d’après le titre de l’autobiographie de Philipp Lahm. Reste à le prouver sur le terrain.
Le chef d’œuvre de Jupp Heynckes
S’il y a, à l’heure où je vous écris, quelque chose qui me fait énormément plaisir, c’est qu’enfin, la presse germanique salue le “vieux“ Jupp Heynckes. Lui qui pourrait être le grand-père, à près de 68 ans de beaucoup de ses joueurs, est le véritable architecte de ce FC Bayern. On est loin du coach type actuel, qui doit forcément réussir tout le temps, à la chasse aux records. “Don Jupp“ a souffert, n’a pas toujours réussi dans tous les clubs où il est passé. Il a aussi remporté la Ligue des champions en 1998 avec le Real Madrid. C’est un parcours d’homme, tout simplement. Je rajouterai le joueur qu’il a été, ses trophées, l’épopée de Mönchengladbach, sa troisième place des plus grands buteurs de l’histoire de la Bundesliga avec 220 buts.
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Jupp Heynckes bejubelt in Frankfurt den Meistertitel der Bayern

Crédit: Getty Images

On peut alors comprendre les larmes de son ami, Uli Hoeness, lorsque les joueurs envoyèrent, au sens propre, en l’air leur coach après la victoire contre Francfort. Le président du conseil de surveillance du Bayern a dû se rappeler cette phrase où il admettait que “la plus grosse erreur de sa carrière fut de limoger son coach“. Heynckes a le palmarès, une autorité naturelle, et, malgré son âge avancé, n’utilise pas les vieilles recettes. De ce fait, il est très différent d’une autre vedette allemande, un Otto Rehhagel souhaitant dans son effectif des hommes mariés, à la vie bien ordonnée et se couchant tôt. Heynckes responsabilise ses joueurs. Il n’est qu’un rouage du club, pas le Bayern Munich. Il a juste mis la barre très haut. A bon entendeur…
Le cercle est bouclé. Le FC Bayern vient de reconquérir son titre national. Ce moment restera-t-il comme un monument du football allemand ? L’avenir nous le dira. Ce qui est par contre une vérité, c’est que l’exigence est plus que jamais de retour dans le club munichois. A table, on a faim !
POLO : Chroniqueur et éditorialiste spécialiste du football allemand sur RMC, Polo a choisi son pseudonyme en hommage au grand défenseur et esprit libre Paul Breitner, buteur lors de deux finales de Coupe du Monde et meilleur joueur étranger dès sa première saison au Real Madrid. Observateur de la saga de la Bundesliga, de ses grandes et de ses petites histoires, Polo a passé une grande partie de son existence outre-rhin à y écumer les stades.
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