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La trêve est (enfin) terminée : tout ce qu'il faut savoir alors que les choses sérieuses débutent

Polo Breitner

Mis à jour 30/01/2015 à 00:37 GMT+1

En Allemagne, le mois de janvier est synonyme de trêve hivernale. Cette année, il n'en a rien été. La preuve. Tour d’horizon des principaux sujets qui ont alimenté la chronique du ballon rond et les enjeux avant le Rückrunde lequel commence ce vendredi.

Polo et Robben

Crédit: Eurosport

La période hivernale est utile !

Il parait que le "petit mercato" n’est pas intéressant ? Que certains entraîneurs continentaux s’en plaignent et souhaitent même l’abolir. Ces griefs sont recevables si les championnats continuent de pratiquer. Moins lorsque la césure dure six semaines. En Allemagne, les directeurs sportifs ont mis le bleu de chauffe alors que la préparation sportive a débuté, au soleil de préférence. Thomas Eichin, le manager de Brême, résume ce mois à sa façon : "Cette période est plus courte et plus active qu’en été.
Plusieurs composantes entrent en jeu : un "polissage" de l’effectif, en fonction des objectifs initiaux ou bien adaptés, la recherche de bonnes affaires pour la prochaine fenêtre des transferts, le traditionnel rendez-vous avec le joueur peu satisfait de sa condition, le bal des agents. J’ajouterais un paramètre que l’on oublie souvent : la renégociation des contrats, une donnée essentielle dans la planification d’un club.
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Xherdan Shaqiri sucht bei den Bayern derzeit nach seiner Form

Crédit: Eurosport

L’Allemagne est aussi championne du monde économique

Cela devient un véritable protocole. A partir de la mi-janvier, tout le monde attend le fameux rapport annuel de la DFL, la LFP allemande. Le juge de paix du football professionnel. Une forme de "State of the Union adress" (discours sur l’état de l’Union) adaptée au ballon rond teutonique. "The place to be" n’est pas au Capitole mais bel et bien dans la capitale économique, Francfort.
En grand maitre de cérémonie, le "PDG" Christian Seifert dresse le bilan de la saison passée, trace une route pour l’avenir, explique comment obtenir tel objectif. La ligne directrice est connue. Seifert se comporte comme un véritable chef d’entreprise. Le ton est ferme, décidé, éloigné, de celui utilisé par l’UCPF dans son rapport de novembre 2014, intitulé Le décrochage. Ci-joint un exemple : "Aussi, notre ambition est de livrer un constat chiffré clair, objectif, et lucide pour dire où nous en sommes et pourquoi nous en sommes là, sans nous poser en victimes". A vous de juger la dialectique, la méthode de raisonnement dans un secteur d’activité où la compétition prime.
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Karl-Heinz Rummenigge (Bayern)

Crédit: AFP

Mais retour à ce qui nous intéresse, le bilan économique de la Bundesliga. Ce dernier établit un nouveau record avec près de 2,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires, en augmentation  de 13% par rapport à 2012-2013. Toutes les composantes des recettes augmentent dont le merchandising, lequel explose, et la renégociation des droits télévisuels à la hausse fait son œuvre. Evidemment, les comptes sont globalement équilibrés, la masse salariale maitrisée tout comme la dette, les investissements dans les centres de formation grimpent, les impôts payés aussi.
A titre comparatif, l’endettement de la Premier League a dépassé les 3 milliards d’euros, donc plus ou moins 100% du chiffre d‘affaires, la perte annuelle en 2012-2013 s’élève à plus de 300 millions d’euros. Wonderland ?

Le Bayern a une marche du titre

Etonnamment, le calendrier nous offre un remake de l’année dernière. Non pas que le club munichois se soit déplacé au Volkswagen-Arena pour la reprise 2014 mais dans le sens où c’est la dernière chausse-trappe avant une nouvelle consécration. L’exercice précédent, Mönchengladbach, alors troisième, n’avait pas existé à domicile, comme pétrifié. Les "Loups" du VfL ne sont pas des "Poulains". Ce vendredi, la Bundesliga sort sa dernière carte pour faire trébucher l’ogre bavarois.
Rayon transfert, l’"Obèse" s’est allégé : les superstitieux affirment déjà que le départ de Shaqiri n’est pas lié à ses performances mais bel et bien parce que le numéro floqué sur son maillot était le "11"… le même qu’un certain Marco Reus, aussi bien à Dortmund qu’à Mönchengladbach ! Finalement, avec le retour progressif des nombreux blessés, on guettera surtout les compositions d’équipes de Pep Guardiola. Tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne.

La course à la Champions League

Logique  deuxième, Wolfsburg doit confirmer : entre le drame subi par le club avec la mort accidentelle du Belge Junior Malanda et le sentiment que des grosses recrues n’arriveront jamais (hors Schürrle), le VfL démarre 2015 avec les certitudes de 2014. Entre-temps, les six semaines de trêve sont passées par là. Il manque toujours un "Torjäger" de classe mondiale dans la surface. Commencer par Munich ne sera pas de tout repos.
A l’inverse, le Bayer Leverkusen a bien travaillé…pour l’avenir : le polyvalent Ramalho débarquera cet été gratuitement, Jedvaj contre 7 millions d’euros versée à l’AS Roma, est maintenant définitivement un membre du Werksclub. Drmic est toujours là et en prolongeant Bellarabi jusqu’en 2017, grâce à une option, B04 s’est acheté le temps de la réflexion. Le Topspiel contre Dortmund, ce samedi, promet beaucoup.
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Christoph Kramer

Crédit: AFP

Pour Lucien Favre, le sujet de préoccupation est d’ordre mental : comment éviter de retomber dans les travers de 2013-2014 ? Brillant lors des matches aller, Mönchengladbach n’avait pu se qualifier que pour l’Europa League. Traoré est à la CAN, Hahn est out et certains joueurs ont des petits bobos. Mais là-aussi, on a travaillé les fondamentaux : l’insubmersible Stranzl en a repris pour un an, Xhaka doit prochainement prolonger jusqu’en 2019 tandis que Thorgan Hazard n’a pas le "Blues". Mon petit doigt me dit que l’on bûche aussi d’arrache-pied… pour l’année prochaine.
La patte de Roberto Di Matteo se fait de plus en plus prégnante à Gelsenkirchen : l’arrivée de Nastasic en provenance de Manchester City est un vrai signe et le passage à une défense à trois, Höwedes, Matip et donc le Serbe, se profile. Si Schalke 04 met le turbo, hors C1 bien entendu, ce pourrait être le bon cheval pour le Rückrunde. Reste à récupérer tous les blessés…

La course à L’Europa League

Avec 27 points, le FC Augsburg est théoriquement un candidat à la très lucrative Ligue des champions, d’autant plus que son calendrier est plus facile que d’autres concurrents. La qualité intrinsèque du groupe a encore augmenté avec le recrutement définitif de Ji (Dortmund) et le prêt de Höjbjerg (Munich). L’Inusable Manninger veut continuer l’aventure, Altintop n’a pas refusé, Baier souhaite « marquer l’histoire du club », la préparation en Turquie s’est bien passée. Seul l’excellent Baba est à la CAN. Tout baigne ! Oui, sur le papier, car il va être difficile de sortir un "onze-type", étant donné les armes offensives dont disposent Weinzierl. Le mieux est l’ennemi du bien !
Hoffenheim, Hanovre et Francfort n’ont pas fait de folies et ont choisi, à l’inverse du FCA, de réduire le groupe pour atteindre les objectifs : le retour de Ya Konan et le recrutement de Pereira (Valence) chez les Roten seront-ils bénéfiques ? Le TSG va-t-il enfin décrocher le Graal malgré l’absence du "monstre" Süle ? Et les Adler de Schaaf continuer le festival offensif au risque de déstabiliser toute l’arrière-garde ? Un paramètre n’est pas neutre : certains leaders comme Zieler, Stindl, Zambrano, Trapp, Firmino, Volland, font l’actualité dans la rubrique transfert. Tout risque d’écroulement n’est pas à exclure.
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Bundesliga 2012/13 Hoffenheim - Schalke, Roberto Firmino

Crédit: AFP

L’Abstiegskampf peut commencer !

Comme chaque saison la lutte contre la relégation va battre son plein et quelques grosses cylindrées sont dans la panade. Surtout, neuf équipes, soit la moitié des compétiteurs, vont mettre leur tête respective sur le billot. Les bois de justice vont trancher.
A tout seigneur, tout honneur : le Borussia Dortmund a multiplié les communications médiatiques. On sent la fin de cycle et le BVB a acté la non-qualification pour la prochaine Ligue des champions. Le recrutement de Kevin Kampl peut faire beaucoup de bien mais, encore une fois, la hiérarchie n’est pas bien définie. Kehl prendra définitivement sa retraite en fin d’exercice, Gündogan doit prolonger ou partir, l’avenir du duo Reus-Hummels s’écrit en pointillés malgré les déclarations de bonnes intentions. Les blessés sont encore nombreux. Le ton de la direction s’est durci.
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Borussia Dortmund est actuellement 17e

Crédit: AFP

Dans le bas du classement, la recherche du "Torjäger", capable de faire la différence, est d’actualité. La conversion au réalisme footballistique est de mise ! Fribourg espère l’avoir trouvé avec le transfuge du Werder, Petersen, un vrai "9", montrant ainsi les limites de la politique des "Breisgau-Brazlianer", celle du jeu alléchant pratiqué par les "Brésiliens du Breisgau". Dans la Ruhr, on creuse toujours : Ramos ou Immobile ou tartempion ? Hambourg attend toujours son buteur, tout comme Paderborn. Mayence, en mutation, a refusé le départ d’Okazaki malgré une proposition plus qu’alléchante, tout en recrutant Castillo ;  le Hertha Berlin ne peut compter sur Kalou, au sens propre comme au figuré. Stuttgart espère le réveil d’Ibisevic après l’avoir proposé en Europe. Un Brême en restructuration permanente souhaite l’explosion de son duo offensif Di Santo-Selke. Enfin, Cologne cherche un passeur pour alimenter Ujah et ne sait toujours pas quand Helmes refoulera un terrain.
La trêve en Allemagne n’est pas un vain mot, elle est adaptée évidemment aux conditions climatiques de ce pays, mais tout est fait pour occuper le terrain. Une seule vérité demeure : six semaines, c’est long. Personne ne sait comment les équipes vont digérer cette coupure.
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